Algérie

Abdelkader Aouissi n'est plus



Abdelkader Aouissi n'est plus
Abdelkader Aouissi n'est plus. II s'est éteint hier à l'âge de 86 ans.C'était un monument de l'arbitrage algérien et africain qu'il a servi loyalement tout au long de sa prestigieuse carrière d'arbitre qu'il a entamée au début des années 1940. Il est né en 1930 à Aïn Benian où résidaient ses parents à l'époque, avant de venir s'installer à Alger. Le regretté a passé sa prime jeunesse à La Casbah.La rue Porte Neuve et la rue Médée étaient son jardin. Comme tous les jeunes de son âge, il aimait le football et c'est tout naturellement qu'il tâta ce jeu sous les couleurs du FCM Alger et l'ASSE en jeunes. Son destin fut tracé le jour où il fit la rencontre de Hadj Derradji. Un homme et un responsable de l'arbitrage qui a été à la base de la carrière de nombreux grands arbitres algériens.C'est lui encouragea Abdelkader Aouissi à s'orienter vers l'arbitrage. Il écouta ses conseils et petit à petit il gravit les échelons jusqu'à devenir un (très) prometteur chevalier du sifflet. Au milieu des années 1940, les responsables de l'arbitrage de la Ligue d'Alger, à l'époque dirigée par des Français, le lancèrent dans le bain en lui confiant le derby RC Kouba - AS Kouba en catégorie cadets. Les meilleurs arbitres de l'époque l'encouragèrent à persévérer, à l'instar d'Atanasio (meilleur arbitre dans les années 1940), Kalfoun et bien d'autres.Deux ans après le déclenchement de la lutte de Libération nationale, le FLN intima l'ordre aux sportifs algériens de cesser toute activité. Abdelkader Aouissi mit alors sa carrière entre parenthèses. Au lendemain de l'indépendance, des hommes intègres et compétents ont repris le flambeau : les défunts Ahmed Khellifi, Chelha, Belkessa, Bertouche, Benghanif, Benzellat, Benghezal, Hadj Ghanem, Benguergoura, Bencheriet, Mezahi (et la liste est longue).Après l'indépendance, il a arbitré son premier match seniors lors du derby OM Ruisseau - RC Kouba au stade du 20 Août, à l'époque stade municipal d'Alger. Sa carrière était lancée, elle sera riche, fructueuse, à la hauteur de son immense talent reconnu ici et ailleurs. Il a fait partie du trio qui a officié la première finale de coupe d'Algérie ES Sétif - ES Mostaganem en 1963 aux côtés des regrettés Ahmed Khellifi et Zoubir Benghanif.Abdelkader Aouissi a connu son apogée dans les années 1970, décennie au cours de laquelle il a dirigé une finale de Coupe d'Afrique des nations, c'était en 1972 au Cameroun, Mali - Congo ; au cours de la même année, il a dirigé 2 matchs aux Jeux olympiques et 2 autres à la CAN 1976 lorsque le tournoi regroupait 8 équipes seulement. Il était un ami du président de la CAF, Issa Hayatou, qu'il avait connu bien avant son élection à la tête de l'instance en 1988.Après sa retraite d'arbitre, il a été plusieurs fois membre du bureau fédéral. Affaibli par la maladie, il a petit à petit pris ses distances avec le football et son milieu ingrat auquel il a laissé ce testament : «Soyez sans crainte, le talent n'est pas contagieux» (interview réalisée par Hamid Tahri, El Watan du 13 septembre 2012). Abdelkader Aouissi sera inhumé aujourd'hui au cimetière de Sidi Fredj après la prière du Dohr.


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