Algérie

ABDELHAMID TEMMAR : «Les réformes économiques sont le fruit de rapports de force»



L'aveu est de taille. Abdelhamid Temmar avouait hier que les réformes économiques étaient souvent le fruit d'un rapport de force. Le ministre de la Prospective, affirmant être devenu très pragmatique, estime que le dilemme que vit l'Algérie réside dans la dichotomie entre réformes et stabilité.
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Abdelhamid Temmar, qui a revêtu hier le costume d'auteur en présentant un nouvel ouvrage, n'en a pas moins oublié de disséquer le système économique algérien. Face à des économistes pas toujours acquis à ses thèses, il expliquait hier toute la difficulté que semblent éprouver les décideurs à faire passer certaines réformes. Pour Temmar, la croissance exige la stabilité, or «réformer, c'est justement déstabilisant ». Ce qui justifie le dilemme des politiques qui doivent avancer en terrain miné pour, dit-il, ne pas briser le fil ténu qui risque de déstabiliser le social. Formel, Temmar considère que les facteurs de croissance économique sont également d'ordre politique. En Algérie, dira-t-il, il s'agit de passer d'une économie inefficiente à un système qui fonctionne et qui produise de la croissance. Il dit s'étonner de ne pas retrouver dans les différentes analyses faites des allusions aux facteurs endogènes influant sur l'économie, car, estime-t-il, «ce qu'il faut, c'est une croissance endogène». Pour le moment, déplore-t-il, «nos décisions sont prises en fonction des décisions des marchés externes. Nous sommes loin de l'économie qui fonctionne pour elle-même et par elle-même». Le ministre dans la peau de l'écrivain s'est étonné qu'au nom de l'ouverture, l'Algérie ait abandonné la planification. Longtemps catalogué comme un ultra-libéral, Temmar a expliqué hier qu'il ne faisait pas de distinguo entre entreprises privées ou publiques, défendant la stratégie industrielle qu'il avait mise en place. Il expliquait hier encore que tout le ministère de l'Industrie était organisé autour d'un organigramme dédié à la stratégie industrielle qui, rappelle-t-il, a fait l'objet de sept réunions du gouvernement avant d'être débattu lors d'assises. «Est-elle appliquée partout de la même manière ' C'est difficile de l'affirmer mais la stratégie industrielle est toujours en cours», a-t-il affirmé au cours de la présentation du livre intitulé «La transition de l'économie émergente : références théoriques, stratégies et politiques» édité par l'Office des publications universitaires (OPU). Un livre qui, dit-il, n'est pas consacré à la spécificité algérienne mais qui se veut un livre référence sur les économies émergentes.


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