Algérie

ABDELHAMID SI AFFIF AU FORUM DE 'LIBERTE" 'Le FLN attend le retour du Président"



ABDELHAMID SI AFFIF AU FORUM DE 'LIBERTE
En sa qualité de membre du bureau politique influent, Abdelhamid Si Affif soutient mordicus que le futur SG du parti sortira des urnes et que le mode de désignation par consensus est révolu.
Interrogé sur l'état de santé du président Bouteflika, actuellement alité à l'hôpital militaire français du Val-de-Grâce, l'ancien député de Mostaganem a avoué qu'il n'était pas plus informé que l'opinion nationale. 'Si l'on se fie aux déclarations du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui représente une institution officielle, sa santé s'améliore. Je ne peux mettre en doute sa parole qui, selon moi, ne peut être que conforme à la réalité."
L'invité du Forum de Liberté souhaite, ainsi, ardemment le retour du président Bouteflika, et ce, 'quelles que soient les conditions de son état de santé". Il faut croire que si pour l'heure l'absence du chef de l'Etat n'a pas entravé, outre mesure, le bon fonctionnement des institutions de l'Etat, il semble, en revanche, qu'au FLN sa présence est plus que jamais indispensable. Et pour cause ! D'après Si Affif, l'ex-parti unique ne peut tenir de session du comité central sans la présence au pays de son président d'honneur, et ce, 'par respect pour sa personne et non pas pour demander son avis", a-t-il cru utile de préciser. 'Indépendamment de son choix, qu'il guérisse vite et qu'il revienne enfin à son peuple et à son parti", a-t-il déclaré. Interrogé, par ailleurs, sur le 'coup de pouce" de Bouteflika au FLN lors du fameux discours de Sétif lorsque 'le président de tous les Algériens" n'avait fait aucun mystère de son penchant pour l'ex-parti unique, Si Affif s'est dit fier des capacités du chef de l'Etat à drainer autant de voix, 'si tel était le cas", précise-t-il toutefois. Car, pour lui, si l'ex-parti unique, donné pour mort à plusieurs reprises, a pu remporter des élections et a fortiori en plein Printemps arabe, c'est parce qu'il a surtout bénéficié, selon le membre du BP du FLN, du facteur de la 'multiplicité des partis" (soit 52 en lice) et donc du dispersement des voix. Faisant valoir les 1 400 000 voix recueillies lors du dernier suffrage, Si Affif considère tout simplement que 'les Algériens ont voté FLN". Quant à la révision constitutionnelle qui semble, notons-le, ne plus avoir le même caractère urgent depuis l'hospitalisation du président Bouteflika, Si Affif ne croit pas à l'ouverture, à ce sujet, d'un débat national. Il s'est même interrogé où était ce comité d'experts lorsque la commission Bensalah était à pied d uvre. Mais y a-t-il un pilote à bord ' Pour Si Affif, l'ex-parti unique ne navigue pas à vue. Mieux, pour lui, l'éviction d'Abdelaziz Belkhadem permet, aujourd'hui, de voir beaucoup plus clair. 'On va vers la décantation", annonce-t-il, optimiste. Le non-remplacement du secrétaire général (SG) ne semble pas poser, pour lui, de problème particulier. S'agissant du départ précipité du défunt Abderrezak Bouhara, pressenti avant son décès au poste de secrétaire général, pour Si Affif, 'il n'était pas sûr d'avoir la majorité".
Car la nouveauté à l'ex-parti unique est à la 'démocratie" et à la 'transparence"... 'L'urne est désormais pour nous le seul consensus valable", a martelé Si Affif qui indique que même les partis politiques africains ont abandonné ces histoires de 'vote à main levée". Pour lui, ce dernier mode de scrutin, qui était, jusque-là, la règle au FLN, est de nature à favoriser 'l'hypocrisie" voire le 'manque de courage" de certains 'militants" quant à afficher leurs positions. Enfin, il est comme à croire que le parti FLN, qui se revendique pourtant de la glorieuse Révolution de Novembre, n'est vraiment pas exempt de 'fourberie" et de 'poltronnerie". Quoi qu'il en soit, Si Affif a insisté pour exposer succinctement la situation actuelle du parti. D'après lui, le bureau politique du FLN est divisé en pôles avec chacun son candidat.
Les prétendants annoncés sont, selon lui, Saïdani, Abada, Ziari, Bouhadja, Mazouzi et Boukhalfa. Et voilà que Si Affif annonce lui-même, à l'occasion du Forum de Liberté, l'avènement d'un autre pôle qui, selon lui, n'a rien à voir avec l'éventuelle candidature d'Abdelaziz Belkhadem, le secrétaire général déchu. Interrogé précisément s'il se portait lui-même candidat, il s'est borné à indiquer que les discussions étaient en cours et qu'il n'était pas question, pour lui, de 's'aventurer". Inévitablement, 'la question qui tue" l'ex-parti unique, à savoir sa relégation au musée, a fini par surgir et faire sortir de ses gonds l'invité de Liberté. Pour Si Affif, 'le FLN n'ira pas au musée. Il en est hors de question !" a-t-il affirmé sur un ton vif. 'Nous défendrons notre cause", a-t-il ajouté, précisant que 'dès qu'on touche à la stabilité de l'ancien parti unique d'autres forces politiques émergent, à l'image du monstre du FIS" au cours des années 1990. Il soupçonne même le pouvoir d'avoir favorisé, à un moment donné, d'autres partis politiques mais, selon lui, il n'a jamais réussi. D'après lui, on n'a pas fini d'entendre parler du FLN, un parti engagé, selon lui, dans un processus de 'renouveau".
'Nous en sommes à la troisième génération de militants", affirme-t-il fièrement.
Pour lui, non seulement, 'le FLN s'est conformé à la loi", organique sur les partis politiques en obtenant notamment son agrément en 1997, mais il a également 'fait sa mutation" à la suite de son passage 'forcé" dans l'opposition dans les années 1994-1995, lors du fameux 'qui tue qui". Il convient de rappeler que plusieurs partis politiques, des députés, des militants associatifs, des femmes, des jeunes, des vieux, des enfants de chouhada, des moudjahidine et même des généraux à la retraite ont demandé récemment la restitution de ce sigle à la mémoire nationale. D'après lui, Saïd Abadou, le secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM) qui a osé, lui aussi, aborder la question, s'est vite rétracté : 'Il était député du FLN et élu vice-président de l'APN au nom de ce même FLN, et c'est maintenant qu'il se réveille '", s'est-il interrogé, non sans ironie. Quant au général-major à la retraite, Abdelmadjid Chérif, qui aurait demandé pour sa part de 'constitutionnaliser" le symbole du FLN, un patrimoine national qu'il fallait mettre, selon lui, à l'abri, Si Affif croit savoir que l'ancien gradé et ancien membre du comité central du FLN voulait surtout se démarquer d'une personne originaire de Tébessa et par qui le 'scandale" serait arrivé. Il faut dire que l'intervention de Si Affif a été ponctuée par plusieurs allégories et autres insinuations que les journalistes ont eu vraiment du mal à décrypter.
Il ressort à la fin de ses nombreux sous-entendus, et après rapprochement, une 'attaque en règle", contre Mohamed Djemaï, un richissime député de Tébessa et non moins actuel vice-président de l'APN, soupçonné, celui-là, de faire présentement du lobbying en faveur d'Amar Saïdani. 'Il n'est pas question que quelqu'un soit imposé par d'autres moyens que l'urne...". Si Affif, qui n'en dira pas assez, s'en prendra quand même au parti d'Amar Ghoul et celui d'Amara Benyounès qui, selon lui, connaissent actuellement des mouvements de redressement, une mode dont il convient de rappeler que le FLN s'en est fait, il n'y a pas si longtemps, une véritable spécialité. Si bien que la guéguerre incessante qui continue à agiter le microcosme Flnien n'est pas près de s'estomper.
Bio-express
Diplômé en Sciences politiques, Abdelhamid Si Affif est militant du FLN depuis 1978. Elu député de Mostaganem, il sera président de la commission des affaires étrangères et de la coopération de l'APN durant deux mandats législatifs.
M C L
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