Algérie

Abdelhamid Bourayou plaide pour la sauvegarde



Abdelhamid Bourayou plaide pour la sauvegarde
Grand spécialiste du patrimoine populaire oral, le professeur Abdelhamid Bourayou a animé, lundi soir, une conférence-débat organisée par l'établissement arts et culture à l'espace Bachir-Mentouri, autour du thème « L'image du héros dans le conte populaire algérien ». Le linguiste et chercheur-universitaire, par ailleurs directeur du laboratoire Atlas de la culture populaire algérienne, a mis en évidence le rôle fondamental et particulier du « héros » dans le conte populaire. Il cite à cet effet des exemples du vieux corpus préservé encore par des personnes ou familles attachées à cet héritage ancestral. « La tradition orale dans le conte populaire méditerranéen a prêté une attention particulière à la narration », dira l'intervenant. Selon lui, « la culture algérienne est riche en contes, légendes, folklores et fables ». Il prend comme exemple le cas d'Apulée de Madaure, le premier romancier de l'humanité, qui maîtrisait une culture latino-romaine. Selon l'éminent universitaire, le héros des contes fait figure de légende. Il cite, à cet effet, les divinités amazighs qui incarnaient les héroïnes de l'espace spatio-temporel de l'Algérie, à l'image d'Anzar. Des héros des épopées ont pris une place importante dans la structure du conte. « Ces derniers s'inspiraient des conquêtes des différentes tribus et conquérants », soutient-il, expliquant que le héros incarnait notamment, la prouesse et la bravoure des chevaliers pour défendre l'identité et contrer le joug des occupants. C'était aussi le cas des saints qui ont occupé une place prépondérante dans l'imaginaire culturel algérien et maghrébin. « Dans chaque région on trouve un saint patron dont le savoir et la culture donnaient lieu à d'innombrables contes et légendes sur, par exemple, leurs pouvoirs de guérison », poursuit le chercheur. La guerre de Libération nationale a également, selon lui, enrichi le corpus narratif traditionnel dans la mesure où les moudjahidine sont devenus les héros par excellence de tous les contes. Autant de références attestant de la richesse et de l'enracinement du patrimoine culturel oral au sein de la population jusqu'à une époque récente.Mais devant la globalisation envahissante débouchant sur une consommation massive des technologies de l'information Internet notamment, Bourayou préconise un sauvetage. « Il faut trouver une formule pour adapter notre patrimoine narratif et le transmettre à l'actuelle génération », a-t-il expliqué, relevant que toute civilisation portée par une nation est représentée par son patrimoine littéraire oral. « Nous devons immortaliser ce legs à travers l'écriture notamment », prône-t-il, soulignant qu'un travail « considérable a été fourni pour immortaliser les contes populaires à l'exemple de Taous Amrouche... et tant d'autres qui ont collecté ces pièces littéraires publiées sous forme de nouvelles ». « Ce genre d'initiative est à encourager, car il s'agit de notre patrimoine oral, littéraire et anthropologique », conclut l'universitaire.


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