Algérie

Abdelfattah Al-Bourhan, l'art de la promesse et de la répression



Les putschistes reproduisent les mêmes scènes de répression à chaque nouvelle manifestation, alors qu'ils cultivent le statu quo depuis deux mois sans pouvoir former un gouvernement. Devant l'impasse, la répression étant toujours de mise, ils appellent au dialogue pour accélérer la formation d'un exécutif. Aucun écho.Le Conseil de souveraineté soudanais, présidé par le général Abdelfattah Al-Bourhan, a appelé ce samedi à résoudre la crise actuelle dans le pays par "le dialogue et le consensus pour parvenir à une vision unifiée et accélérer la formation d'un gouvernement technocratique", dans un communiqué.
Une tentative d'accabler l'opposition de refus de dialogue, lui qui l'a refusé depuis le coup d'Etat. Et d'ajouter : "Le Conseil a affirmé sa volonté d'aller de l'avant dans l'extension des libertés, de la liberté de manifestation, d'expression pacifique et d'adhérer aux manifestations internationalement reconnues, tout en préservant l'état de droit et le prestige de l'Etat et en clarifiant les limites des pouvoirs entre les citoyens et les autorités de la police et des services de sécurité."
Nouvelle promesse d'un pouvoir sans soutien et aux abois. Cela, d'autant que la répression a continué à s'abattre hier sur les manifestants à Khartoum et dans les grandes villes du pays, où le téléphone et internet ont été coupés et les grands axes obstrués par les militaires.
L'envoyé spécial de l'ONU pour le Soudan a appelé samedi à la confiance entre toutes les parties dans le pays pour trouver un terrain d'entente afin de sortir de la crise actuelle.
Volker Perthes, le représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour le Soudan, a lancé cet appel dans un communiqué publié à l'occasion du 66e anniversaire de l'indépendance du Soudan.
L'envoyé de l'ONU a exhorté les autorités à respecter le droit de réunion pacifique et à permettre aux manifestants prônant la non-violence de s'exprimer librement.
M. Perthes a souligné que l'ONU restait déterminée à soutenir le peuple soudanais dans la réalisation de ses aspirations à un Soudan démocratique et stable.
Les forces de sécurité ont lancé des gaz lacrymogènes et tiré à balles réelles au cours des manifestations de jeudi, et la police a confirmé ultérieurement dans un communiqué que quatre manifestants ont été tués, tandis que 297 autres ainsi que 49 policiers ont été blessés dans la localité d'Omdurman, la ville la plus peuplée du Soudan, située sur la rive ouest du Nil, en face de la capitale Khartoum.
Hier, et malgré la répression à laquelle ils font face, des milliers de Soudanais convergent vers le palais présidentiel à Khartoum, bravant grenades lacrymogènes, coupure des télécommunications et déploiement massif de soldats en armes.
Khartoum est depuis plusieurs jours coupée de ses banlieues par des containers placés en travers des ponts sur le Nil. Internet et les téléphones portables ne fonctionnent plus depuis le matin et, sur les principaux axes, des membres des forces de sécurité juchés sur des blindés armés de mitrailleuses lourdes surveillent les passants.
Mais des milliers de Soudanais ont malgré tout répondu à la mi-journée à l'appel des militants à manifester "à la mémoire des martyrs". Car si 54 personnes ont été tuées et des centaines blessées depuis le putsch, le pays a connu un nouveau pic de violences jeudi, avec six manifestants tués à Khartoum, selon un syndicat de médecins prodémocratie.
Des violences qui se sont déroulées à huis clos ce jour-là car, en plus de couper le pays du monde et Khartoum de ses banlieues, des officiers en tenue régulière ont arrêté et même passé à tabac les journalistes de deux chaînes saoudiennes.

D. B./APS


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