Algérie

Abdelaziz Ziari décerne un quitus à l'APN



Photo : Riad
Par Faouzia Ababsa
A écouter l'intervention, hier, du président de la Chambre basse du Parlement, Abdelaziz Ziari, l'on devrait décerner la légion d'honneur à l'APN, tant il a jugé que le travail qu'ont accompli les députés durant cette sixième législature était colossal, voire comparable aux travaux d'Hercule. Pourtant, de l'avis des élus du peuple eux-mêmes et d'autres observateurs, «cette législature est la pire qu'ait jamais connue le pays», tant il est vrai que la Chambre basse du Parlement, au lieu de favoriser le débat politique et l'intérêt du peuple, s'est cantonnée dans son rôle de chambre d'enregistrement. Même les propositions faites par le gouvernement en faveur des citoyens et de l'économie nationale ont été rejetées par les locataires de l'hémicycle avant qu'ils ne les adoptent sous forme d'ordonnance ou qu'ils se résignent à découvrir qu'un décret exécutif a été pris dans ce sens en lisant le Journal officiel. M. Ziari a justifié le satisfecit délivré à l'Assemblée par le nombre de lois et ordonnances votées, les séances tenues, ainsi que les questions orales et écrites enregistrées.Le premier responsable de la troisième institution du pays n'a pas jugé utile de parler des points noirs qui ont émaillé cette législature, à l'image des propositions de lois (au moins une quinzaine) qui sont restées lettre morte sous prétexte que l'Exécutif était en voie d'en confectionner sur le même thème, empiétant ainsi sur la séparation des pouvoirs. Ce qu'on pourrait mettre peut-être au crédit de cette Assemblée partante, c'est la constitution des missions d'information qui ont permis à des députés de faire des sorties à l'intérieur du pays pour s'enquérir des problèmes relatifs à certains secteurs. Toutefois, les rapports des missions n'ont jamais été rendus publics, bafouant ainsi le droit des citoyens à l'information et aux recommandations des «missionnaires» aux pouvoirs publics. En fait, la prérogative de contrôle du législatif sur l'exécutif n'a pas été exercée comme il se doit, puisque les commissions d'enquêtes, si l'on excepte celles sur la rareté de l'huile et du sucre qui n'a déterminé ni coupables ni responsables, ont été refusées par le bureau de l'APN.Par ailleurs, le président de l'APN a tenu à rendre hommage aux députés décédés lors de cette législature, et particulièrement à Boutouiga Benhalima, dont l'ombre planait sur l'hémicycle. Notons que les députés reprendront le chemin de l'Assemblée pour adopter les trois dernières ordonnances prises lors du Conseil des ministres, à savoir la LFC pour l'année en cours, l'augmentation du nombre de députés et celle relative à la prévention et à la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Cela, avant de se déployer pour la course afin de figurer en bonne place sur les listes et entrer en campagne électorale en prévision du 10 mai prochain. D'ailleurs, l'ambiance qui régnait, hier, dans les coulisses était électorale et on a surpris plusieurs députés au téléphone négociant leur classement, à charge de revanche.


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