Liberté : Vous avez assisté mardi à la conférence nationale sur les libertés et la transition démocratique. Quelle première lecture en faites-vous 'Abdelaziz Rehabi : Premier élément : c'est la première fois qu'a lieu une réunion de toutes les sensibilités politiques autour d'une plateforme démocratique. C'est la démocratie qui a réuni les Algériens et qui est à même de le faire encore à l'avenir. Cela n'a été possible que parce les consultations actuelles engagées par le pouvoir autour de la révision constitutionnelle n'ouvrent aucune perspective, car on est averti par la malheureuse expérience de 2011 avec Bensalah.Deuxième élément : l'absence de dialogue et de concertations permanentes a beaucoup favorisé l'union de l'opposition qui s'est faite autour de l'incapacité politique du pouvoir à proposer une plateforme nationale avec un consensus minimum sur la sortie de crise, car la dernière présidentielle, doublement entachée par la faible participation et la fraude massive, a été un facteur d'accélération de l'union de l'opposition.Quelles sont justement les perspectives ouvertes par cette conférence 'La réunion de Zéralda n'a été possible que parce que tout le monde est convaincu que le meilleur moyen de régler la crise, c'est la démocratie. Le grand vainqueur, c'est la démocratie. À ce titre, la plateforme proposée porte des revendications éminemment démocratiques, à savoir la réhabilitation des rôles des institutions, actuellement mises sous l'autorité directe et exclusive du chef de l'Etat, le contrôle populaire sur les richesses nationales, l'indépendance de la justice, les missions constitutionnelles de l'ANP. À chaque fois que l'ANP est impliquée dans le débat politique interne, elle est fragilisée. C'était le cas lors de la dernière présidentielle, dans la mesure où le commandement de l'armée avait clairement affiché son choix en faveur d'un candidat. La meilleure façon de la préserver des risques de rupture de consensus autour d'elle et donc du risque de l'affaiblissement du lien armée/nation, c'est de la mettre (l'Armée) à l'abri des ambitions politiques de chacun. La responsabilité en revient à son commandement.Quel usage faire de la plateforme 'Je pense que le grand mérite de l'opposition est d'avoir montré son union, d'avoir assumé ses responsabilités en situation de crise, mais également de proposer une plateforme au peuple avant tout. Libre au président de la République de lui donner les suites qu'il estime possibles de lui réserver dans cette conjoncture.Le Premier ministre a rejeté, mardi, devant les membres du Conseil de la nation, l'idée de transition considérant que l'Algérie a des institutions légitimes et élues.La question de la transition, telle que posée dans la plateforme de l'opposition, n'est pas une demande de substitution au gouvernement, à l'Autorité ou aux institutions. Je le répète, la plateforme n'est pas conçue comme un putsch contre les institutions, elle se veut une force de proposition. D'ailleurs, historiquement, aucune transition ne s'est faite contre le pouvoir en place, mais avec lui, dans le cadre d'un pacte négocié.NomAdresse email
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Posté Le : 12/06/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Omar Ouali
Source : www.liberte-algerie.com