Abdelaziz Rahabi

"L'absence de cadre de dialogue et de concertation entre l'Etat et ses propres agents est à l'origine de la fronde du corps de la police nationale qui réclame de la considération et un cadre légal de défense de ses droits socioprofessionnels. C'est parce qu'ils estiment que leurs droits ne sont pas respectés et que leurs doléances ne sont pas écoutées, que les policiers ont investi la rue, devenue le seul espace d'expression de la revendication sociale et politique en Algérie", écrit Abdelaziz Rahabi, ancien ministre de la Communication et ambassadeur, dans une déclaration parvenue à Liberté."Notre système politique rejette les formes d'organisation, de dialogue et de concertation modernes comme les syndicats autonomes et privilégie l'autorité et l'arbitraire de l'administration, l'usage de la force et/ou le recours des arrangements précaires.C'est une marque de la culture politique dominante depuis l'Indépendance. Le pays en paie le prix aujourd'hui dans une phase marquée par une vacance de pouvoir présidentiel et le transfert de ses attributions hors des institutions de la République", poursuit Rahabi, avant de conclure : "Le policier n'a pas seulement besoin d'un cadre syndical comme tous ses pairs dans le monde, il a surtout droit à la considération de la société et de sa hiérarchie car c'est une fonction à la fois noble et ingrate."