ABDELAZIZ BELKHADEM, SG DU FLN, À BOUIRA :

C'est un Abdelaziz Belkhadem très serein et optimiste pour l'avenir du pays et de son parti, le FLN, qui s'est déplacé hier à Bouira dans le cadre de la campagne électorale.
Et pour cause ! Le SG du FLN qui était une semaine auparavant dans le tourbillon de la contestation qui a failli l'emporter, ne pouvait espérer meilleure escale que celle de Bouira où des mouvements de protestation et autres vagues de colère étaient très timides. La liste concoctée par l'actuel mouhafedh, Nouri Mohamed, qui s'est porté tête de liste aura finalement, même si ça et là on avait entendu certaines voix discordantes, réussi à faire un consensus au sein de la famille FLN de Bouira. Ainsi, visiblement instruit de toutes ces données, Belkhadem s'en est allé dans son discours à faire l'éloge du FLN et «ses grandes réalisations» depuis l'indépendance jusqu'à nos jours. Le conférencier, qui discourait devant des centaines de militants venus des quatre coins de la wilaya au niveau de la salle des fêtes de la maison de la culture Ali-Zamoum, a axé son intervention surtout sur les positions inaliénables de l'Algérie depuis l'indépendance. Il citera, entre autres, l'actuel président de la République, qui déclarait en 1964, alors ministre des Affaires étrangères, que «l'indépendance de l'Algérie ne serait complète qu'avec l'indépendance de la Palestine», puis les positions toutes récentes de l'Algérie concernant les crises de la Libye, du Mali, de l'Egypte, de la Tunisie, du Yémen et de la Syrie. «Des positions qui ont, a-t-il rappelé, toutes été faites sur le principe du respect des peuples à disposer d'eux-mêmes sans aucune intervention étrangère.» Et bien entendu, toutes ces positions, conjuguées à l'éveil du peuple algérien qui a su déjouer les calculs malsains de tous ceux qui avaient misé sur son soulèvement d'abord en janvier 2011, puis en septembre de la même année à travers les appels à un soulèvement, ne sont pas pour plaire aux ennemis de l'Algérie, dira encore Belkhadem qui voulait, apparemment, chatouiller les présents sur la fibre patriotique, seule à même de les secouer et de les pousser à aller voter le 10 mai prochain. D'ailleurs, il ira plus loin dans son raisonnement en disant que les ennemis de l'Algérie guettent le moindre faux pas pour surgir et prendre en otage le pays et le disloquer comme ils viennent de le faire pour le Soudan. Aussi, l'enjeu des élections prochaines, Abdelaziz Belkhadem le voit comme l'a bien qualifié le président de la République, un 1er- Novembre 1954 bis. Soit le peuple ira voter massivement et là, il donnera une autre leçon à tous ceux qui doutent de ce peuple à décider de lui-même de son avenir, soit le peuple boudera les urnes et là, il ouvrira grandes les portes pour tous ceux qui veulent dicter leurs lois au pays et qui pourront enfin régler leurs comptes avec ce pays récalcitrant qui a toujours été aux côtés des peuples opprimés, en rappelant entre autres l'exclusion de la délégation de l'Afrique du Sud de la tribune des Nations unies en 1974 quand l'Algérie présidait le Conseil de sécurité. Pour toutes ces raisons, Belkhadem invitera les présents à voter massivement pour le FLN, seul parti à même de poursuivre la voix de la construction du pays en promettant, outre la stabilité, le maintien de certains choix stratégiques comme les soutiens aux produits de large consommation et des entreprises publiques, l'encouragement des investissements privés générateurs d'emplois. Il évoquera 100 propositions dans le cadre économique et autant dans le cadre social. Le SG du FLN, qui a parlé pendant une bonne demi-heure, a exhorté les autres partis à parler de leurs programmes en évitant la polémique et autres discours creux qui peuvent créer la discorde entre les enfants du peuple.