Algérie

Abdelaziz Belkhadem en panne d'arguments



  Après le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, c’était, hier, au tour du ministre d’Etat et secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, de tenter, sans convaincre, d’expliquer le refus anticonstitutionnel d’agrément de nouveaux partis. En effet, dans une déclaration faite à l’APS, le responsable de l’ex-parti unique réaffirme que «le refus d’octroi d’agréments à de nouveaux partis politiques est momentané».
En panne d’arguments, Abdelaziz Belkhadem n’a pas jugé utile d’expliquer davantage ses dires pour au moins justifier, à l’opinion publique, le piétinement de la loi fondamentale du pays par ceux qui sont censés la faire respecter. La Constitution algérienne, faut-il le rappeler, garantit le droit de créer des partis. «Le droit de créer des partis politiques est reconnu et garanti», stipule l’article 42 de la Constitution du 23 février 1996.
La décision du pouvoir par rapport à cette question reste énigmatique. Elle ne repose sur aucun fondement légal, d’autant plus que le ministre de l’Intérieur avait reconnu qu’ «il y a des dossiers de demande de création de partis politiques qui sont complets et conformes à la loi». «Mais nous ne leur donnons pas d’agrément», dit-il dans une déclaration reprise par la presse nationale. Depuis 1999, rappelons-le, aucun nouveau parti n’a été agréé pour des raisons que les Algériens ignorent.
Le pouvoir est-il gêné par les maigres acquis octroyés par la Constitution de 1996 aux Algériens '
Ceci est fort probable, puisque le SG du FLN part déjà en campagne «pour une révision dans le fond» de la loi fondamentale du pays.
«Cette Constitution a été adoptée dans un contexte particulier, en 1996. La situation actuelle n’est plus la même que celle prévalant dans les années 1990, faisant que les conditions ayant caractérisé l’adoption de cette Constitution ne sont plus d’actualité. Aujourd’hui, la revendication d’une révision profonde de cette Constitution demeure valable», estime-t-il.
Après avoir sauté le verrou limitant les mandats présidentiels à deux, le pouvoir a-t-il l’intention de reculer encore davantage sur le pluralisme politique pour ne laisser sur le terrain que l’Alliance présidentielle et les quelques partis qui gravitent autour du pouvoir ' S’exprimant sur l’intense activité de l’opposition qui multiplie les initiatives, Abdelaziz Belkhadem fait encore dans la langue de bois.
«Ces initiatives sont naturelles et reflètent la bonne santé et le pluralisme de la scène politique en Algérie (…) Il est tout à fait naturel de voir des initiatives politiques de ce genre provenir de partis de l’opposition, d’associations de la société civile et de personnalités politiques, reflétant ainsi la bonne santé de la pratique politique en Algérie»,
déclare-t-il.


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