Algérie

ABDELAZIZ BELKHADEM : «Il n'y aura pas de raz-de-marée islamiste»



«Les islamistes, tous réunis, obtiendront entre 35 et 40% lors des prochaines législatives.» C'est ce que prévoit le secrétaire général du Front de libération nationale, Abdelaziz Belkhadem, qui situe ce taux dans la moyenne suggérée par les tout récents scrutins dans les pays arabes et musulmans.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Le chef du FLN, mais aussi ministre d'Etat représentant personnel du président de la République est catégorique : «Ceux qui prévoient un raz-de-marée islamiste en Algérie se trompent. Nous, ce raz-de-marée, nous l'avons déjà eu en 1991. Et contrairement à des pays comme la Tunisie ou l'Egypte où les islamistes ont toujours été dans l'opposition jusqu'à récemment, nous, les islamistes nous les avons dans l'opposition mais aussi dans le gouvernement.» Pour Belkhadem, même l'émergence de nouvelles formations islamistes comme le nouveau parti de Abdellah Djaballah, de Abdelmadjid Menasra ou Mohamed Saïd ne changera pas la donne. Il l'a répété plus d'une fois, hier lundi, lors de la conférence de presse qu'il avait animée au siège du parti à Hydra au lendemain de la tenue de la session du comité central. Il faut dire que, de par sa position à l'intérieur du pouvoir, Belkhadem détient des informations de première main lui permettant de bâtir une stratégie électorale à bon escient. Des sondages confidentiels faits par le pouvoir situent le vote islamiste potentiel dans cette fourchette effectivement. D'où, d'ailleurs, l'empressement de ce même pouvoir à vouloir faire agréer et même fortifier les nouveaux partis islamistes et les faire participer aux prochaines législatives. Cela permettrait au pouvoir d'émietter ce potentiel islamiste de sorte à ne jamais avoir affaire à un seul grand parti fondamentaliste en face. Aussi, le pouvoir qui se prépare activement aux élections ne laissera jamais les choses se faire sans lui : à savoir se retrouver avec une Assemblée dont le contrôle lui échapperait, mise fort sur un parti comme le FLN. C'est ce qui explique l'assurance affichée par Belkhadem ces derniers temps. «Nous n'avons aucune appréhension par rapport à ces élections», ne cessait-il de répéter hier encore. L'homme dit même que son parti est prêt à affronter l'échéance législative à tout moment et quel qu'en soit l'adversaire. Comme nous l'annoncions par ailleurs, l'ex-parti unique mise sur pas moins de 144 sièges et la première position lors des prochaines élections. Il se permet même le luxe de narguer le MSP d'Aboudjerra Soltani. «Faire partie de l'Alliance est un choix librement consenti par chacun des partis la composant. Celui qui veut la quitter, qu'il la quitte» ! Cette même assurance dans le propos apparaît également lorsqu'il évoque le Mouvement des redresseurs, contrairement aux mois derniers où Belkhadem était très tendu. Davantage quand il était interrogé à propos des redresseurs. Aura-t-il obtenu des garanties ' Les jours à venir et l'accélération des événements permettront de mieux cerner la réalité de la crise qui a secoué le FLN depuis octobre 2010. Néanmoins, une chose est d'ores et déjà certaine : l'ambition présidentielle n'est plus de mise. A court terme du moins. «Je ne sais en quelle langue je devrais vous le dire une bonne fois pour toutes : les présidentielles ne sont pas d'actualité. Elles n'interviendront qu'en 2014. Et il est naturel que chaque parti présente son propre chef pour cette élection. Celui qui préside le FLN, c'est le président Bouteflika. Les choses sont claires. En tout cas, mon candidat à moi, personnellement, c'est Abdelaziz Bouteflika, sauf s'il le refuse.» Cette mise au point n'est certainement pas destinée à la presse mais plutôt à qui de droit…


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