Abdelaziz Bélaïd «ne croit pas» au report de la présidentielle

Au Front El Moustaqbel, on estime que le report de l'élection présidentielle évoqué ces derniers temps ne fera qu'«aggraver la crise dans laquelle se débat le pays».M. Kebci - Alger (Le Soir) - Le Front dont le président est candidat au rendez-vous présidentiel devant normalement se dérouler au printemps prochain, après avoir créé la surprise il y a quatre ans, en se classant sur la dernière marche du podium juste derrière le Président-candidat et l'ex-chef de gouvernement, Ali Benflis, ne croit pas trop à la probabilité d'un report de ce prochain scrutin présidentiel.
Pour le chargé de la communication du parti, cette question évoquée ces derniers jours ne fait «qu'ajouter du flou qui caractérise la prochaine élection». Raouf Mammeri estime, en effet, que ces propositions portant report de l'élection présidentielle «ne concernent que leurs auteurs», mettant le doigt sur l'impératif respect de la Constitution «à laquelle tout le monde doit se soumettre et ne pas y attenter».
Notre interlocuteur nous affirmait, hier, que la question de la participation du Front El Moustaqbel à la prochaine élection présidentielle a été «tranchée lors du dernier congrès ordinaire du parti avec la désignation de son président comme candidat, que ce soit en présence du président en exercice comme candidat ou en son absence».
Et à Mammeri de reprocher aux porteurs de l'idée de report de l'élection présidentielle de «ne pas argumenter leur démarche», se contentant, selon lui, du simple générique du report alors que le sujet requiert d'amples explications et précisions quant aux motifs de ce report. Affirmant respecter les porteurs de ces démarches, le chargé de la communication du Front El Moustaqbel insiste sur «la nécessité de respecter la Constitution et la souveraineté populaire surtout en cette période sensible». Car, selon lui, «rien ne justifie le report avancé par certaines parties, avouant ne pas trop savoir sur le contenu de ces démarches».
Pour Mammeri, les «choses sont claires, nous avons un candidat pour la prochaine élection présidentielle et nous demandons à ce que le peuple ait sa parole et son avis», affirmant «ne voir aucune initiative et aucun débat émanant du pouvoir», réitérant sa conviction que l'élection présidentielle «se déroulera à sa date calendaire».
Autre argument avancé par le chargé de la communication du Front El Moustaqbel pour appuyer sa conviction : le pays ne peut se payer le luxe de l'aggravation de la crise politique, lui qui endure déjà une crise socioéconomique aiguë marquée par l'ébullition du front social et le pouvoir d'achat des ménages sans cesse en dégringolade non sans oublier le fléau de la harga qui, selon lui, a étalé au grand jour l'étendue et la profondeur de la crise politique du pays.
Suffisant pour Mammeri pour conclure que «si jamais l'option du report des élections est entérinée, le pays sera conduit dans l'inconnu dont on ne connaît pas les impacts puisque nous ne ferons que piétiner la première loi du pays, la Constitution».
Le chargé de la communication au sein du Front El Moustaqbel exclut, par ailleurs, que le parti ajoute à ce qu'il appelle l'inflation que connaît la scène politique nationale en termes d'initiatives. «Ce genre de démarches n'est pas inscrit dans notre agenda et ne figure pas parmi les priorités du parti, ceci même si nous respectons les initiatives portées par d'autres partis.» Seulement, fait remarquer notre interlocuteur, «tout dialogue doit se faire sans préalable et sans pré-requis».
Pour ce qui est du vote portant renouvellement partiel des membres du Conseil de la Nation prévu le 29 décembre prochain, le Front El Moustaqbel sera partant dans huit wilayas du pays, à savoir Alger, Boumerdès, Batna, Skikda, Oum-el-Bouaghi, Ghardaïa et Illizi. Ceci à la faveur d'un collège de grands électeurs consistants, le parti s'étant placé à la troisième position dans les résultats des élections locales du 23 novembre 2017, concernant ces communes, en s'adjugeant notamment la gestion de 71 municipalités derrière le FLN (603) et le RND (451).
M. K.