“Sous d’autres cieux, lorsqu’on est cité dans une affaire comme celle de Panama, on doit démissionner au lieu de parader comme si de rien n’était”, a affirmé, avant-hier, à Boumerdès, le président du Front El-Moustakbel, le Dr Abdelaziz Belaïd, lors d’un point de presse organisé en marge d’un meeting de son parti.
“Chez nous, les gens n’ont plus honte, les voleurs et les trafiquants sont considérés comme des gens puissants et incontournables alors que les gens honnêtes sont stigmatisés et marginalisés, c’est le monde à l’envers en Algérie”, a-t-il ajouté.
“On a converti le voleur en héros et celui qui a affaire à la justice est devenu un donneur de leçons, la situation est catastrophique en Algérie car tout fonctionne à l’envers”, a-t-il lâché.
Et de s’interroger: “Comment se taire lorsque des hommes d’affaires sont arrivés à donner des ordres à des ministres et cela en public?”.
M. Belaïd s’est posé la question sur les visites de Chakib Khelil aux zaouïas et sur l’affaire d’El Khabar qui ne sont qu’un écran de fumée pour éclipser les problèmes réels et essentiels du pays.
Le président du parti El-Moustakbel a dénoncé les pratiques qui consistent à marginaliser les compétences sur des critères immoraux, tels que le régionalisme, le népotisme et la corruption. Pour lui, “ces pratiques sont en train de détruire le pays”.
Il n’a pas hésité à dire que “nous sommes devenus la risée du monde, je vous assure que lorsque je rencontre des gens à l’étranger qui me posent des questions sur mon pays, je préfère fuir, et parfois, je baisse la tête de honte, alors qu’il n’y a pas si longtemps, je marchais la tête haute”. La situation est arrivée à un stade avancé de pourrissement, elle est devenue insupportable au regard du degré atteint par la déliquescence.
Sur l’affaire El Khabar, il dira qu’il s’est déjà exprimé.
“Un Algérien a acheté des actions d’un journal algérien, l’acheteur est Algérien et le vendeur est Algérien, et non un étranger, où est le mal dans tout ça?”, s’est-il interrogé.
Pour le Dr Belaïd, la crise est profonde, elle est d’abord morale avant d’être autre chose.
“Lorsque le maestro d’un orchestre ne joue pas son rôle, l’orchestre exécute mal la symphonie, et c’est l’anarchie, et c’est pourquoi j’ai toujours appelé à un dialogue national pour sortir le pays de cette cacophonie”, dira-t-il.
Et de renchérir: “Notre parti ne se vante pas d’être une locomotive pour une quelconque initiative politique nationale, nous connaissons nos limites et notre rang, mais nous recommandons à tout parti politique qui se charge d’une telle mission de posséder les facultés nécessaires, notamment la confiance pour mener une telle mission.”
Madjid T.
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Posté Le : 22/05/2016
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: algerie1.com ; texte: Madjid T.
Source : liberte-algerie.com du samedi 21 mai 2016