Algérie

ABDELAZIZ BELAID à BOUMERDÈS



«S'agissant de la maladie du Président, je pense que ce dossier ne doit pas être l'objet d'un discours politique ou d'une prise de position d'un parti politique. Nous, nous appelons à un dialogue national réel, transparent, réunissant pouvoir et opposition, car nous pensons que le problème ne réside pas en la personne du Président. Nous avons changé de Présidents mais pour quelle finalité ' Notre problème est à chercher dans notre système», a déclaré Abdelaziz Belaà'd, président du Front El Moustakbel (FEM), lors d'un point de presse qu'il a animé, à l'issue du meeting populaire qu'il a conduit à la salle Sennani de Boumerdès pour commémorer la date du 19 mai 1956.Pour Belaà'd, c'est donc dans le dialogue national que surgiront les solutions au pays. Il estime, en outre, que le discours politique est tiré vers le bas et a atteint un tel niveau faisant de l'Algérie une risée dans plusieurs pays voisins.Pour étayer son allégation, il a rappelé toute cette polémique au sujet des visites que fait Chakib Khelil, sans le citer, aux zaouà'as du pays.Quelqu'un fait remarquer que c'est tout de même un ancien homme d'Etat et important ministre qui fait des visites pour le moins saugrenues et contestées à ces institutions religieuses. Et au numéro un du FEM de réagir pour rendre son verdict cinglant. «De quel Etat vous parlez !'» A partir de cet instant, le conférencier sonne la charge sur une gouvernance du pays qu'il qualifie de déliquescente. La solution ' Des hommes compétents et porteurs de valeurs à la tête des institutions. «Nous voulons des hommes clairvoyants à la tête des institutions politiques du pays. Les hommes clairvoyants peuvent lire l'avenir et fixer des perspectives à ce pays. Nous voulons également des responsables qui tirent leur légitimité d'élections libres et transparentes. Malheureusement, l'Algérie est gérée actuellement au jour le jour et avec des dossiers comme l'affaire des zaouà'as, on crée des écrans de fumée pour détourner l'attention du peuple des problèmes essentiels du pays.» Belaà'd est certain, la crise que subit de plein fouet le pays n'est pas d'ordre économique mais elle concerne l'absence de valeurs du pays.Et d'ajouter. «C'est également la crise des cadres qui sont présents en nombre dans le pays mais marginalisés. Malheureusement la désignation de certains cadres aux postes de responsabilité se fait d'une manière immorale. Des paramètres de régionalisme, clientélisme ou de corruption interviennent dans ces nominations.Une question sur le scandale des Panama Papers a permis au numéro un du Front El Moustakbel de reprendre de plus belle sa charge contre le système. «Dans d'autres pays, un haut responsable au minimum démissionne lorsqu'il est cité dans une affaire délictueuse. Chez nous, il s'en vante. Ces derniers temps, un homme qui est redevable devant la justice pour des détournements de biens publics, s'érige en moralisateur et exige des comptes à certains Algériens. C'est le renversement intolérable des valeurs.» Tout le monde l'aura compris ; cette dernière attaque est dirigée contre un haut responsable gouvernemental toujours en poste.Belaà'd semble affecté par la situation du pays. Il ne s'en cache pas. «J'ai des amis étrangers que j'évite actuellement pour ne pas répondre à leurs inquiétudes ou leurs insinuations sur ce qui se passe chez nous.»Lors de son intervention devant les étudiants, Abdelaziz Belaà'd recommande à ces derniers d'étudier l'Histoire de leur pays pour découvrir qui sont les véritables révolutionnaires et démasquer les opportunistes et les traitres.Pour lui, l'université algérienne doit être la locomotive des sciences surtout politiques et doit être aussi un lieu de débats politiques balayant d'un revers de la main l'affirmation du pouvoir qui ne veut pas de joutes politiques au sein de cette institution du savoir.


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