Algérie

Abdelali Bougherara, onze ans déjà !


Il y a onze ans, l'un des artistes peintres les plus talentueux de sa génération tirait sa révérence et nous quittait sur un coup de c'ur, en fait un implacable infarctus du myocarde. C'était un mercredi 30 juillet, comme aujourd'hui : simple coïncidence ou clin d''il de l'artiste ' Qui le saura ' Evoquer en ce jour sa mémoire, avec nostalgie, nous désarçonne quelque peu et nous donne un arrière-goût surréaliste. Surréaliste ' Le mot est lâché : c'est dans cette catégorie qu'on avait voulu « ranger » Abdelali Bougherara, Bough pour les amis, fort nombreux au demeurant. Mais est-il nécessaire et surtout est-il possible de classer systématiquement des émotions, des états d'âme 'Abdelali avait certes cette liberté de l'imagination et cet « automatisme pur » hors de toute règle rationnelle ou esthétique que n'aurait sans doute pas désavoué André Breton.C'est précisément pour cela qu'il ne convient pas de le « classer ». Comme beaucoup d'illustres prédécesseurs, Bough était fasciné par la couleur bleue, évocatrice de l'azur et de l'océan ' donc de liberté ' et l''uf, symbole par excellence de la fécondité, revenant en leitmotiv dans ses 'uvres : « Le Mirage », « L'Angoisse », « Le Rire »' Décidément, Freud est omniprésent, lui qui a rendu le surréalisme possible et' accessible. Autres toiles, « L'Arbre de vie » et surtout « La Maternité » qui bouclent l'ovale et nous ramènent à la fécondité, à la créativité, apanage d'une génération exceptionnelle de surdoués, dont Abdelali était l'un des plus beaux fleurons.A la tête de cette cohorte, un « chef de meute », l'inusable Mohamed Demagh, mais aussi Abdou (Abderahmane Tamine, trop tôt disparu), Hocine Houara, Belakh, Merzouki (celui-ci également s'est éteint à la fleur de l'âge) et bien d'autres, de l'un ou l'autre des deux mondes. Que l'on me pardonne de ne point donner une liste exhaustive, mais je voulais tout simplement rappeler symboliquement, à travers quelques-uns de ces artistes, dont Abdelali Bougherara, ce phénomène qui a voulu qu'au décours de « la nuit coloniale » il y ait eu, dans les Aurès, une formidable explosion d'une pléiade d'artistes peintres et de sculpteurs de talent. Ce qui peut nous faire dire, avec Edmond Rostand, que « la nuit, il est beau de croire en la lumière ». Repose en paix, ami artiste, ta lumière brille haut et fort dans les cimaises célestes.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)