Il s'appelle Abdallah Aggoune. Il est âgé de 64 ans, il est médecin, il est originaire de Béjaïa. En 1981, il installe son cabinet à Bougara, à l'est de Blida, l'un des bastions du terrorisme en Algérie, alors qu'il était connu là-bas pour être un démocrate et laïc. Pendant la décennie noire, il a fait face au terrorisme et refusé de laisser tomber les habitants. Trois décennies plus tard, il embrasse une carrière dans le cinéma afin d'oublier les affres d'une guerre dont il était témoin et devient comédien, puis réalisateur. Rencontré à Alger, le Dr Aggoune a accepté de se livrer pour El Watan Week-end.Bougara, cette ville de l'est de Blida, désignée par le deuxième homme du FIS, Ali Belhadj, comme la future capitale de «l'Algérie islamique» pendant la décennie noire, est aussi la région d'où sont originaires deux anciens terroristes notoires, Abdelkader Chebouti et Mansouri Miliani. Le premier était le fondateur du Mouvement islamique armé (MIA) en 1991, qui n'est que la renaissance du Mouvement islamique algérien de Mustafa Bouyali, qui activait principalement à Larbaâ, non loin de Bougara.
Et l'autre était l'un des fondateurs du Groupe islamique armé (GIA) et l'ancien homme fort de Bouyali dans les années 1980. Mais Bougara n'était pas connue que pour ses terroristes, mais aussi pour des personnes comme le docteur Abdallah Aggoune qui s'est opposé, à sa manière, au projet de l'islamisme en Algérie.
Au moment où les habitants fuyaient Bougara, tombée sous le contrôle des terroristes, le Dr Aggoune, lui, originaire de Béjaïa, qui s'est retrouvé dans cette région par un concours de circonstances, fit le choix d'y rester afin de porter assistance aux habitants, «surtout aux pauvres qui n'avaient nulle part où aller», se souvient-t-il amèrement.
Connu pour sa sociabilité, lui qui sillonnait Blida et même les villages les plus reculés de Médéa, ce médecin démocrate et laïc, qui a installé son cabinet dans cette région en 1981, y est toujours. Rencontré dans son appartement à Alger, il raconte Bougara de l'avant-Bouyali, le 5 Octobre 1988, la décennie noire et le post-traumatisme qui s'est emparé de lui.
Près de trois décennies plus tard, et pour sortir de ce vacarme qui le guette encore, il tente une carrière dans le cinéma avec l'aide de son frère réalisateur, Cherif Aggoune, qui l'introduit dans le monde du 7e art. Il débute son parcours en 2006 avec un one man show qui raconte ses patients de Bougara. Aujourd'hui, il n'est pas que médecin, il est aussi comédien, réalisateur et prépare un livre sur son histoire et celle de cette région qu'il décrit avec beaucoup d'amour.
Bougie
Né en octobre 1953 dans la wilaya de Béjaïa à Amadane, un petit village de la commune de Oued Ghir, Abdallah Aggoune est le cadet d'une famille de quatre frères et une s?ur, dont le père Ahmed est tombé au champ d'honneur durant la guerre de Libération nationale. A Amadane, les Aggoune formaient toute une tribu.
Dans leur village, dominé par une colline, il y avait juste une petite mosquée où les passagers pouvaient passer la nuit, des routes non goudronnées et au fond se trouvait leur maison familiale. Pour survivre en ces temps d'hostilité, les Aggoune travaillaient la terre. Ils avaient une huilerie familiale, deux b?ufs baptisés par Abdallah Grizou et Nigro, une mule et un chien. En 1958, Amadane est classée zone interdite.
La famille de Abdallah s'est retrouvée dans l'obligation de plier bagage, surtout que le frère aîné Saïd était connu pour ses activités au sein du FLN. Recueillie par un proche, la famille s'installe à Béjaïa. Abdallah découvre alors Bougie, lui qui croyait que le monde s'arrêtait à Oued Ghir. «Je ne pensais vraiment pas qu'il y avait d'autres patelins en dehors du nôtre. J'ignorais, par exemple, que les Etats-Unis d'Amérique existaient», lance-t-il en souriant.
Agitateur, Abdallah n'était pas un enfant docile, selon les témoignages de ses proches. Très jeune, il arrive à convaincre un sergent français de le laisser passer trois nuitées avec son frère Saïd, qui était détenu dans la prison d'El Kseur. Après l'indépendance, Saïd quitte la prison, rassemble sa famille et la réinstalle à Oued Ghir où il était chargé de gérer les affaires de la commune. «L'indépendance était l'un des plus beaux moments de ma vie. C'était un bonheur indescriptible», se rappelle-t-il.
Ben Bella
Abdallah termine ses études primaires à Alger où sa famille s'était installée en 1964. Saïd venait juste de commencer un nouveau boulot comme coursier à la Banque populaire et commerciale d'Algérie (BPCA), l'ancêtre du CPA, où il a fini directeur. La famille Aggoune habitait à Alger-Centre, à la rue Réda Houhou, ex-Clauzel. Rebelle comme il l'était, lui fils de chahid et enfant de la Révolution, il était anticonformiste comme on peut le comprendre dans ce témoignage : «Je marchais en compagnie de ma mère dans la rue Didouche Mourad.
A l'époque, je ne parlais que kabyle, ma langue maternelle. Ma mère n'a pas arrêté de me rappeler qu'il était interdit de parler kabyle publiquement à Alger. J'ai donc décidé de hurler tout au long de la route jusqu'à la place Maurice Audin : ??Je suis Kabyle, je suis Kabyle !'' C'était à l'époque de Ben Bella en plus.» (sourire).
Il obtient son bac en 1973. Son frère aîné voulait qu'il fasse médecine. Il a fini par lui faire plaisir, lui qui voulait tout faire sauf cette spécialité. «J'ai accepté de faire médecine pour ma s?ur qui avait beaucoup souffert d'une maladie quand elle était petite. A l'époque, j'avais droit à une bourse pour étudier aux Etats-Unis et dans d'autres pays occidentaux, mais j'ai choisi de rester en Algérie, sans savoir trop pourquoi !» (sourire). Fétard, l'écouter parler de ses aventures du temps de l'université est un pur plaisir.
Il raconte, par exemple, que les étudiants touchaient une bourse de 300 DA/mois, alors que leurs enseignants étaient payés à 450 DA/mois, ce qui représentait beaucoup pour Abdallah. Il était un voyageur et un rêveur, mais il ne pouvait le faire avec son argent qu'il partageait avec sa mère et sa famille. Pour y parvenir, il reprend le concept du bal de la faculté de médecine et organise des fiestas à l'université.
Pour mieux marquer son démarrage, il invite le fameux groupe de rock T34 de l'ancien rocker et actuel animateur d'une émission rock à la Chaîne III, Khaled Louma. «J'ai fixé le ticket d'entrée à 5 DA et on avait droit à un soda et un gâteau. J'ai invité le groupe T34, qui n'existait pratiquement pas à cette époque, car ses membres n'avaient pas accès aux salles et aux instruments de musique. (T34 était le numéro de chambre des membres du groupe à la cité universitaire de Ben Aknoun, ndlr). J'ai convaincu le doyen et j'ai ramené les gros bras de mon quartier pour le service d'ordre.
La salle était surbookée ce jour-là et les gens n'arrivaient même pas à trouver de place. C'était ainsi que j'ai réussi aussi à convaincre les étudiants ??tchitchis'' de l'époque pour faire du volontariat sanitaire. Nous avons fait des campagnes de vaccination et de sensibilisation à travers tout le territoire national», se souvient-il. Mais pour financer ses séjours, il raconte qu'il faisait du trabendo, notamment à Paris.
Beignets
Abdallah termine ses études universitaires en 1979. Il fait le choix de ne pas se spécialiser ou de s'installer en France, chose qu'il avait la possibilité de faire. Fin 1981, alors qu'il venait juste d'ouvrir son cabinet à Bougara, il rencontre sa future épouse avec laquelle il se marie et s'installe à Alger.
Elle lui donnera deux enfants. «C'était vraiment du pur hasard, car je devais ouvrir mon cabinet à Ouled Fayet», explique-t-il. A Bougara, dans ce petit hameau, Abdallah est vite adopté. Il décrit cette région, pourtant devenue l'un des bastions du terrorisme pendant la décennie noire, avec beaucoup d'amour et de beauté. Il se souvient qu'il n'y avait qu'une église, un petit kiosque et deux stations-service où les gens vivaient en pleine harmonie.
Abdallah était l'un des plus jeunes médecins à débarquer. A l'époque, l'Etat venait de construire une nouvelle cité destinée aux cadres où Abdallah a décidé d'implanter son cabinet. Les habitants de ce quartier paraissaient tellement émancipés aux yeux des locaux que ces derniers ont fini par le baptiser Dallas, du nom de la célèbre série américaine de David Jacobs, diffusée entre 1978 et 1991. «Dans notre quartier, les femmes mettaient des mini-jupes, conduisaient et se baladaient librement. Je me rappelle qu'il n'y avait aucune femme voilée. C'était vraiment une autre époque comparée à la nôtre.
Ce qui est marrant, c'est qu'on pensait pouvoir changer du mieux la région. Finalement, c'est nous qui avons changé avec le terrorisme», regrette-t-il. Abdallah était, et il le demeure, très aimé et respecté. Il faisait passer gratuitement des radios et tentait du mieux qu'il le pouvait faire de la médecine sociale. «Je faisais des visites à domicile.
Je me suis même acheté un grand véhicule pour pouvoir me déplacer dans les villages montagneux et atteindre les régions les plus reculées de Blida et même de Médéa où je vais souvent. J'acceptais le minimum de mon dû qui me permettait de vivre dignement, car je détestais prendre de l'argent de la souffrance des gens», confie-t-il.
Avec son fusil de chasse, Abdallah sortait souvent à 5h d'Alger pour acheter des beignets chez le Tunisien de Bougara, siroter son café sur les montagnes de Blida, avant de commencer sa journée. La matinée était consacrée à la chasse, puis il passait ses consultations l'après-midi avant de reprendre son chemin tard la nuit chez lui à Alger. Sa vie était partagée, en réalité, entre des allers-retours Bougara-la capitale. «C'était une très belle époque», songe-t-il.
Le 5 octobre 1988 approche. Alger s'embrase et les routes deviennent dangereuses. Mais Abdallah ne voyait rien venir jusqu'au jour où il s'est fait braquer par des jeunes à Tixeraïne. «C'était au lendemain du 5 octobre. Heureusement que des gens que j'ai soignés m'ont reconnu. C'est là que j'ai pris conscience de l'ampleur des événements d'octobre 1988, car à Bougara les habitants accordaient peu d'intérêt à ce qui se passait à Alger», explique-t-il.
FIS
Bougara était connue pour les activités de Bouayli qui avait, selon Abdallah, une cote de popularité très élevée dans la région. Chebouti, qui se faisait appeler le général Chebouti, ainsi que Miliani étaient déjà très respectés et redoutés. «L'islamisme a commencé depuis 1985 à Blida. Des membres du MIA ont attaqué un commissariat à Soumaa (Blida) et tué un policier. Ils ont volé des armes. Les adjoints de Bouyali étaient tous de la région, dont Chebouti et Miliani. Oui, je voyais des gens armés, mais pour moi c'étaient des gens que je connaissais.
Pour eux, j'étais le médecin qui venait en aide aux pauvres. Je ne me suis jamais senti en danger. Je ne suis qu'un médecin et non un politicien», insiste-t-il. Les murs de Bougara commençaient à prendre les couleurs de l'islamisme. Sur l'un d'eux, Abdallah se souvient avoir lu le nom du général Chebouti sous un graffiti de deux sabres interposés avec du sang qui coule sur le nom de l'Etat islamique.
Même s'il connaissait tout le monde, y compris les terroristes avant leur radicalisation, le pire pour lui est qu'il était aussi connu pour être un anti-islamiste, proche du RCD, mais qui a choisi le FFS comme obédience politique en lien avec le respect qu'il portait pour la personne du défunt Hocine Aït Ahmed.
«A l'époque, je ne connaissais même pas ce que c'était que le MIA ; à chaque fois que quelqu'un se présentait ainsi, je répondais que de mon côté j'étais pour la JSK.» Le FIS venait d'être agréé. Il avait investi Bougara comme, c'était le cas de plusieurs régions du pays. Les boulahya se multipliaient. Bougara change de visage, puis sombre dans le noir, c'était un cauchemar pour un médecin laïc qui ne tenait pas à fuir la mort. «Je savais que les gens de Bougara allaient voter FIS.
Les discours populistes de Ali Belhadj et de Abassi Madani marchaient à tous les coups. Je me souviens que même mon infirmière, qui était pourtant progressiste, a voté FIS. C'était pour moi, le premier choc», regrette-t-il. Le deuxième coup encaissé par Abdallah est l'assassinat de son compagnon de chasse. Il fut, selon lui, le premier à être liquidé par les terroristes. «Il s'appelait Tayeb. Il a été tué avec son fils le 10 mai 1993.
C'était un marchand de légumes qui avait six enfants à charge. Les terroristes l'ont tué parce qu'il était un sympathisant du FLN et détestait le FIS. Et il le montrait bien», s'indigne-t-il. Sur les routes improbables, Abdallah continuait à sillonner les villages et à rentrer chez lui tard à Alger, à 22h, chaque soir. «J'ai refusé d'écouter les conseils de mes amis et de mes proches. Je ne voulais absolument pas quitter Bougara», fulmine-t-il.
Radio
Abdallah avoue qu'il ne voulait pas afficher sa faiblesse. Il a été arrêté à plusieurs reprises par les terroristes. Mais ces derniers finissaient toujours pas le libérer. Comment ne se sont-ils jamais pris à lui ' Abdallah répond ironiquement : «J'ai circoncis plusieurs d'entre eux. Et puis, s'ils me tuent, qui va soigner les patients de Bougara, car aucun autre médecin n'osait franchir les limites de cette ville interdite '»
Après l'affaire de la prise d'otages par le GIA d'un avion d'Air France reliant Alger à Paris en décembre 1994, Abdallah se fait arrêter à un faux barrage. Il était recherché par les terroristes qui pensaient qu'il était l'un des passagers de cet avion. «C'est ma fille qui était à l'intérieur de l'avion et non moi. Mais je ne leur ai rien dit évidemment. Ils ont fini par me relâcher, car je leur ai tenu tête.
Mais je ne vous cache pas que je pensais vraiment que j'allais y passer. Je connaissais la plupart d'entre eux. Vous ne pouvez savoir combien j'étais heureux de sortir vivant de cette histoire. J'avais l'impression de revivre», avoue-t-il. Durant sa carrière, Abdallah a vu l'horreur et a failli même en être victime. «Une fois, quatre membres du GIA sont venus faire une radio dans mon cabinet. Je leur ai dit que l'appareil était en panne. Mon infirmière est tombée dans les vapes. Heureusement que mon radiologue a joué le jeu.
Dès qu'ils ont quitté les lieux, nous avions directement mis sous tension l'appareil afin de le détruire. Ils ont quand même envoyé, quelques jours plus tard, un autre groupe de spécialistes pour vérifier si l'appareil était réellement en panne. Heureusement qu'on l'a fait, sinon nous serions morts aujourd'hui», témoigne-t-il.
Autre anecdote : «Des membres du GIA ont voulu me racketter en 1994. Ils m'ont demandé 100 000 DA. Je leur ai dit qu'il n'y avait pas de problème, mais qu'ils devaient patienter deux années pour pouvoir les ramasser. Comme ils savent que je travaillais presque gratuitement, ils ne sont jamais revenus.» Pourquoi a-t-il pris tous ces risques, une question légitime que tout le monde peut poser. «Je ne suis pas un lâche.
J'ai peur comme tout le monde, mais le courage c'est de pouvoir maîtriser sa peur. Un médecin est comme un soldat. Il ne doit jamais faire marche arrière. A Bougara, les plus riches ont quitté la région et laissé les pauvres pourrir entre les mains des terroristes. Je ne pouvais pas les abandonner. C'était comme si je le faisais pour mes enfants.
Les miens étaient déjà à l'abri, ce qui n'était pas le cas de ceux de Bougara», clame-t-il. Après le retour au calme, Abdallah décide de s'ouvrir à d'autres expériences et tenter d'oublier un passé douloureux. Il devient membre de l'ONG Médecins sans frontières Belgique, mais cela ne l'a pas vraiment aidé à effacer les images d'une guerre dont il a vu énormément de choses.
Bonheur
Après le retour de France de son frère réalisateur, Cherif Aggoune, il lui raconte son histoire et lui fait comprendre son désir d'embrasser une carrière dans le cinéma. Cherif, fasciné par le vécu de son frère, lui propose d'en faire un one man show où il raconte ses «patients».
Le monologue de Abdallah évoque, entre autres, Moh Arezki, ce vieux Kabyle conservateur qui empêchait son médecin d'ausculter sa femme, la jeune fille qui jouait à la vierge Marie tentant d'obtenir son certificat de virginité alors qu'elle n'était pas vierge, ou le costaud du quartier qui, à chaque fois qu'il cherche des psychotropes, vient baratiner son médecin.
Ces histoires ont été adaptées par le Dr Aggoune dans un spectacle qu'il a baptisé A chacun son ordonnance. Il l'a été présenté, à son grand étonnement, dans une salle pleine à El Mougar en 2006. «Même Fellag adorait à l'époque mes histoires.
Mais franchement, je ne me voyais pas monter sur scène. Pour vous dire, je n'ai rien préparé du tout. Je n'y croyais même pas. Je ne savais pas quoi faire durant les préparations. J'avais six personnages, mais j'ignorais comment les introduire ni comment finir mon monologue. J'ai répété et j'ai vu Cherif rigoler. Je me suis dit : ??Je me lance''. Mais ce qui était marrant, c' est que tout le monde pensait que c'est Cherif qui allait monter sur scène et pas moi, car il n' y avait même pas mon nom sur l'affiche», se souvient-il.
Ce spectacle a même été présenté en France avant qu'il ne décide de se lancer dans l'écriture de scénarios. Il écrit son premier qu'il propose à son frère. L'héroïne de Cherif Aggoune était imaginée par Abdallah. Tiré d'une histoire réelle, le film a été même tourné à Bougara où il a vu la participation des habitants de la région. Abdallah fait la rencontre d'un autre réalisateur, Abderrahim Laloui, qui lui propose le premier rôle de son film Mémoires de scènes qui relate l'histoire du dramaturge Azeddine Medjoubi, assassiné par les terrorises en février 1995 à Alger.
Puis, il enchaîne avec le film de Fadhma n'Soumer de Belkacem Hadjadj et avec deux feuilletons, dont celui de Amar Mahsene sur Abdelhamid Ben Badis et de Youcef Bouchouchi. «Le cinéma m'a permis de décompresser et de me libérer de mon passé, car la médecine que j'ai exercée durant plusieurs décennies était un rôle que je n'ai jamais voulu incarner», explique-t-il. Abdallah prépare actuellement un court métrage dont il est le réalisateur.
Ce sera un projet où il parlera du harcèlement des femmes en Algérie, un sujet qui lui tient vraiment à c?ur. Il a aujourd'hui 64 ans et il est grand-père. Quant à sa vie, il assure qu'il ne regrette rien et qu'il ne fait que profiter de tous les moments de bonheur que lui procure son environnement. «J'ai une seule philosophie dans la vie. Cela n'a rien à voir avec la croyance religieuse, mais je me dis que j'ai un destin tracé et que je suis fier et heureux de ce qui m'arrive.
J'aurais pu être un homme riche, mais j'ai fait le choix d'être moi-même. J'avais juste une seule conviction. Je savais que je n'allais pas mourir pendant le terrorisme. Je rêvais de faire du cinéma et du théâtre. Je ne l'ai pas réalisé quand j'étais jeune, mais je le vis aujourd'hui. J'ai deux enfants qui sont très complices avec moi. J'ai plusieurs nièces et un seul neveu qui m'aiment beaucoup. C'est le plus grand bonheur. Le reste n'est que du bonus. Pour moi, c'est cela le plus important.»
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Posté Le : 22/12/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Meziane Abane
Source : www.elwatan.com