ABD EL-KADER DE SALEM BRAHIMI

Le documentaire Abd El-Kader de Salem Brahimi, qui a été projeté pour la presse hier matin à la salle Ibn Zeydoun (Riadh El-Feth), revient sur les étapes marquantes du parcours de l'émir Abdelkader, à la fois homme d'état, stratège militaire, poète, maître soufi...Un homme universel qui a trouvé une sorte d'équilibre entre un enracinement profond et véritable dans son algérianité tout en s'ouvrant sur l'autre, sur le monde. C'est en cela que se situe le propos du film qui recherche la trace de l'émir Abdelkader dans des lieux par lesquels il est passé [Mascara, Oran, Tlemcen, exil en France, Damas (Syrie), La Mecque (Arabie Saoudite), Istanbul (Turquie), etc.]. Construit autour du témoignage d'experts et d'historiens, le documentaire, très bien fait techniquement (partie animation, plusieurs équipes de professionnels), passe parfois sous silence certaines polémiques, notamment celles relatives à la franc-maçonnerie, à la décision de l'émir d'arrêter le combat, ou encore à sa relation avec Napoléon III.Pour le réalisateur, "on a fait sauter la partie sur la franc-maçonnerie au montage parce que c'est un non-événement, une non-histoire. Il a été intronisé en son absence, ce qui ne se fait pas". Laissant donc de côté toutes les polémiques que suscite la personnalité de l'émir, le documentaire propose un portrait lisse, qui masque son manque d'audace par un sens aigu de l'objectivité.Concernant les manques dans le propos du film, Salem Brahimi (qui a coécrit ce documentaire avec Audrey Brasseur) a estimé que "c'est très facile de juger, mais beaucoup plus difficile de comprendre l'itinéraire d'un homme". Par ailleurs, Abd El-Kader, produit par l'Aarc (Agence algérienne pour le rayonnement culturel), a bénéficié du soutien du ministère de la Culture et de la manifestation Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011 (les producteurs exécutifs sont Wamip Films et Battam Films). Il devait être projeté hier soir en avant-première.R. C.NomAdresse email