Algérie

Abbas, Fayyad, les raisons du clash Palestine



Abbas, Fayyad, les raisons du clash Palestine
Réellement, il n'y avait pas que Abbas qui en voulait au meilleur des Premiers ministres, selon les Américains. Fatah, son propre parti, aussi. « Il a échoué lamentablement dans sa gestion économique, creusé les dettes de l'Autorité palestinienne et manqué à son devoir de verser les salaires durant de long mois » dit-il. Selon Amin Makboul, le secrétaire du Conseil révolutionnaire du mouvement cher à Arafat, « cette démission est une réponse aux exigences du Fatah et aux revendications populaires qui se sont exprimées dans les grands mouvements de masse contre le gouvernement » en septembre dernier. Hamas, le parti rival, qui a régulièrement réclamé la démission de Fayyad comme condition à sa réconciliation avec Fatah, ne pense pas autrement. « Il a criblé de dettes notre peuple » affirme Sami Abou Zouhri, le porte-parole du parti islamiste demandant à Fatah qui l'a imposé au poste de premier ministre, d'assumer ses responsabilités. Si certains Palestiniens lui « attribuent » une volonté de détacher la Cisjordanie occupée de Ghaza, en orientant les efforts de la communauté internationale vers le développement économique en Cisjordanie, exclusivement, d'autres vont jusqu'à le présenter comme un « laquais des Américains », chargé de la « politique de collaboration » avec Israël. Haaretz, un quotidien israélien, qualifiait hier cette démission d'« événement spectaculaire » qui aura des conséquences « sur l'Etat hébreu et les efforts de l'administration Obama pour relancer le processus de paix ». Les amis de Fayyad ont une idée concernant ce limogeage. Selon eux, le premier ministre paie pour avoir réussi depuis sa nomination en 2007 à mettre en place d'institutions viables pour le futur Etat palestinien et surtout remettre de l'ordre dans les finances. Parmi ses réalisations, l'introduction d'un budget, et le paiement des fonctionnaires par virements bancaires. Une chose que la vieille garde du Fatah, dit-on, n'aurait pas acceptée. D'autant qu'elle le soupçonne de comploter avec les Etats-Unis et certains pays de l'Occident pour remplacer Abbas. A Ramallah, aucun nom du successeur de Fayyad ne se détache. Même si deux noms reviennent avec insistance, Mohammad Moustapha, un conseiller économique de Mahmoud Abbas et président du Fonds d'investissement de Palestine et Mazen Sinokrot, un ancien ministre de l'Economie qui s'est lancé depuis dans les affaires. A Ghaza on n'exclut pas de voir Abbas assurer les fonctions de Premier ministre s'il daigne former gouvernement de « consensus national » prévu par les accords de réconciliation entre Fatah et Hamas signés au Caire (avril 2011) et à Doha (février 2012). « Ou bien, si le Hamas ne fait pas de gestes sérieux vers la réconciliation, un gouvernement dirigé par une grande figure nationale » affirme Makboul. Fayyad que la Maison-Blanche qualifie de « partenaire fort pour la communauté internationale » et de « leader pour la promotion de la croissance économique, la constitution de l'Etat et la sécurité du peuple palestinien » va expédier les affaires courantes. Dans les territoires palestiniens où l'on prépare aussi les présidentielles, le nom de Marwan Barghouti, le chef du Fatah, qui purge une peine à vie dans une prison israélienne, revient avec insistance. Selon les sondages, il serait élu président s'il se présentait aux élections.


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