En cette période festive où les salles et les places publiques d'Alger consacrées à l'événement du 2e Panaf' accueillent la cinquantaine de pays hôtes africains, j'essaie tant bien que mal de me retremper dans cette ambiance au rythme effervescent de notre africanité. Quoiqu'on puisse dire, les feux de l'actualité restent peu ou prou braqués sur cette effervescence culturelle, surtout celle déclinée par les musiciens dont certains ont réussi à galvaniser la gent juvénile ; les autres arts comme le cinéma et le théâtre ne drainent pas la foule au même titre, d'ailleurs des conférences dont les thèmes intéressants n'emballent pas grand monde. Cela étant, je ne pus résister à rester rivé sur la question culturelle, celle de la préservation du patrimoine archéologique en jachère. Certes, je me réjouis de la récupération, ces dernières années, des milliers de biens culturels datant des périodes préhistorique, antique, médiévale ou islamique, grâce, notamment, à certains corps constitués qui se sont mis de la partie quant à la protection du patrimoine matériel contre les prédateurs de tous bords. Mais cela ne m'empêche pas de m'interroger sur le délabrement, humain ou naturel, délibéré ou non, qui affecte certains sites mal protégés.Je me pose aussi la lancinante question relative aux découvertes archéologiques qui restent en proie à l'outrage du temps, à l'image de cette fresque mosaïquée ' tapissant la maison péristyle de l'époque romaine à Zoudj ayoun ' , que l'autorité archéologique n'a pas encore jugé utile de transférer dans un lieu approprié. Pourtant la loi 98-04, avec la batterie de textes d'application, est on ne peut plus claire quant à la protection et la gestion du patrimoine dans son ensemble. Dans la foulée, je ne suis pas moins interpellé par ce dolium mis au jour, il y a plus d'une année, dans une maison sise à la rue Aïssa Rahmouni (ex- rue Catan) dans l'antique Casbah ' cette cité qui, soit dit en passant, n'est pas invitée au bal africain, car sa couronne est abîmée... Depuis qu'on a pris la peine de dépêcher une équipe d'archéologues pour exhumer et identifier la datation de la pièce, aucune mesure n'a été prise pour mettre l'objet à l'abri, dans une structure qui lui sied, comme le musée national des antiquités ' N'est-ce pas que le ministère de la Culture avait célébré cette année, le Mois du patrimoine sous le libellé « Patrimoine et sécurisation » ' Un constat qui ne m'invite pas moins à reprendre, à juste titre, la citation d'André Gide : « Toutes choses sont dites déjà, mais comme personne n'écoute, il faut toujours recommencer. »
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Posté Le : 15/07/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : M. Tchoubane
Source : www.elwatan.com