Algérie

A TROIS MOIS DU RAMADHAN L’opportunisme qui transgresse la foi



A TROIS MOIS DU RAMADHAN L’opportunisme qui transgresse la foi
Une hausse des prix dramatique pour les foyers algériens.

Plus que trois mois nous séparent du mois sacré de Ramadhan. Mois des dépenses et des folies culinaires, que les commerçants ne manquent pas, au détriment des citoyens, de rentabiliser. Même dans un contexte de disponibilité de stocks, de production énorme et de disponibilité sur le marché international, la hausse des prix est un phénomène caractéristique du mois sacré. Qu’en sera-t-il alors pour ce mois de Ramadhan qui pointe à l’horizon? Dans une conjoncture économique nationale, il faut le dire, difficile, à la limite, catastrophique, avec une hausse de prix déjà constatée et lourdement ressentie, accompagnée de pénuries répétitives depuis quelques mois, les prix qui ont tendance à doubler sans raisons précises, vont-ils tripler? Surtout que les cours des matières premières alimentaires ont connu des fortunes diverses sur un marché international volatil et nerveux.
La hausse des prix des produits agroalimentaires sur le marché international aura sans aucun doute des conséquences néfastes sur le pouvoir d’achat national. Peu productrice dans certains produits alimentaires de base et n’assurant pas une autosuffisance alimentaire, l’Algérie est, rappelons-le, fort dépendante de ses importations. A tout cela, s’ajoute le problème de la lenteur des procédures d’import-export, qui constitue, à son tour, sujet à débat depuis quelque temps.
Une équation d’offre et de demande qui s’annonce inégale, mêlée à la nature protagoniste des importateurs, distributeurs et commerçants, et donc des maillons de la chaîne d’approvisionnement et de distribution, risque de semer le trouble à la veille du mois de Ramadan. A ces prédictions alarmantes, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a annoncé, il y a deux jours, la reconstitution des stocks.
«Nous sommes à pied d’oeuvre pour que l’offre dépasse la demande durant le mois de Ramadhan», a-t-il déclaré. Pour ce faire, a expliqué le ministre «une commission mixte, composée des représentants et cadres des ministères du Commerce et de l’agriculture, suivra de près le contrôle de la chaîne d’approvisionnement et ce, tout en impliquant les importateurs». Il a aussi annoncé une réunion de travail qui rassemblera, dès la semaine prochaine, les opérateurs économiques spécialistes dans le domaine de l’alimentation.
Ayant annoncé ces procédures dès le début de l’année en cours, le ministère du Commerce aurait un tant soit peu levé le pied. Ces discussions n’auraient-elles pas dû être lancées plutôt afin d’assurer la faisabilité des décisions arrêtées ainsi que leur application?
Sur le plan international, le rapport mensuel du département américain de l’Agriculture (Usda) sur l’état de l’offre et de la demande publié il y a une dizaine de jours, avait imposé une correction sur les marchés de matières premières agricoles en affichant des estimations plus élevées que précédemment sur les volumes des stocks finaux.
Malheureusement, les prix du blé, du maïs et du soja ont fortement bondi cette semaine à Chicago alors que les investisseurs s’inquiètent de l’impact sur les cultures d’une météo peu favorable, dissipant l’effet de prévisions de stocks plus importants. D’une part, malgré un rattrapage, en partie, la semaine dernière, les semis de maïs et de blés de printemps continuent d’être en retard par rapport à l’an dernier et par rapport à la moyenne à cause des pluies qui empêchent le travail des champs dans le Midwest.
D’autre part, le temps trop sec plus au Sud affectait les blés d’hiver en pleine croissance, de qualité inférieure à la moyenne. La sécheresse est également «susceptible de peser sur la production céréalière européenne», notamment en France et en Allemagne, a souligné Sudakshina Unnikrishnan, de Barclays Capital, ajoutant que les prévisions météorologiques continuaient d’abonder vers des conditions peu favorables. Enfin, la demande a montré de nouveaux des signes de vigueur après la glissade des marchés de matières premières, selon le décompte hebdomadaire de l’Usda.
Le boisseau de blé (environ 25 kg) pour livraison en juillet, s’échangeait vendredi vers 15h00 GMT à 8,12 dollars sur le Chicago Board of Trade, contre 7,2775 dollars en fin de semaine précédente. Le contrat de maïs à échéance identique, montait à 7,5650 dollars, contre 6,82 dollars une semaine plus tôt.
Enfin, le boisseau de soja pour livraison en juillet s’établissait à 13,85 dollars contre 13,2950 dollars.
Les choses s’annoncent plutôt mal pour l’Algérie en matière d’importation. On a d’ores et déjà la certitude que pour être approvisionné au mois de juillet, et donc avant le mois de Ramadhan, le cours de la transaction, concernant certains produits alimentaires de base, est en hausse. Pour aider la population à y faire face, et surtout pour éviter de nouveaux soulèvements populaires, l’Etat mettra-t-il la main à la poche afin de soutenir les prix? Certains importateurs de sucre et d’huile ne manquent pas de perturber le marché.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)