Algérie

«A travers Ghardaïa, c'est toute l'Algérie qui est ciblée»



Au deuxième jour de sa campagne électorale, Louisa Hanoune, patronne du Parti des travailleurs, a mis en garde les habitants de Skikda et de Constantine contre les chants des sirènes et contre ceux qui prônent le statu quo.SkikdaDe notre envoyée spécialeMme Hanoune se présente comme l'alternative pour sortir le pays de la crise. «Les batailles qu'on perd sont celles qu'on ne mène pas. Notre parti a décidé de mener la bataille de l'élection et de la gagner afin d'opérer une rupture réelle avec le système en place», a-t-elle lancé hier, a l'adresse de ses militants et d'une grande foule qui s'est déplacée au complexe olympique de Skikda pour assister a son meeting. Elle demande à l'assistance de faire le bon choix : «La présidentielle du 17 avril est un véritable test historique, un examen qui se déroule dans une conjoncture difficile. Alors, je demande aux chômeurs, aux étudiants, aux différentes couches de la société de choisir le candidat qui construira un Etat civil et un Etat de droit.»Fidèle à ses principes, elle revient sur les événements de Ghardaïa et accuse des parties occultes de vouloir semer l'anarchie au sein de cette région sensible : «Nous sommes persuadé qu'un complot a été mis en place pour déstabiliser l'Algérie. Un clan et une main étrangère tente de monter les ibadites contre les malékites. Ils veulent que nous replongions dans la décennie 1990, lorsque la société algérienne a été menacée d'extermination au nom de la religion.»A Constantine, où elle s'est rendue dans l'après-midi, la candidate du PT a expliqué que certaines parties, mal intentionnées, exploitent la hogra et le chômage qui rongent les jeunes pour envenimer la situation et pousser à la révolte. «Ce qui se passe dans la ville de Ghardaïa est grave. Ceux qui veulent mettre l'Algérie à genoux, les comploteurs, ont choisi la région de Ghardaïa. La colère de la population des Aurès, les Chaouis, est certes justifiée : ils ont le droit de manifester leur mécontentement mais sans pour autant porter atteinte à l'unité de la nation», avertit Louisa Hanoune.Transition toute faite, elle fustige Bouteflika et Benflis sans les citer. Pour elle, ces deux candidats sont des enfants du système et sont en quelque sorte à l'origine des souffrances des Algériens : «Benflis était chef de gouvernement ; il a durant son règne rendu publique une circulaire interdisant les marches et les manifestations dans la capitale ; il a aussi réprimé des manifestations. Aujourd'hui, il se dédouane en promettant aux Algériens d'instaurer un Etat libre. C'est un mensonge !» Elle ne ménage pas le Président sortant ; ces dernières années, affirme-t-elle, la corruption a atteint son summum, «lorsque Bouteflika et Benflis étaient au pouvoir, Khalifa a construit son empire, des cadres de la nation ont injustement été emprisonnés, le complexe d'El Hadjar a été dilapidé, les multinationales ont été bien servies. Que veulent-ils encore vendre, ces anciens dirigeants '»Et de préciser qu'il ne s'agit pas là d'insultes ou de critiques creuses à l'endroit des candidats, mais de la réalité du terrain.Des propos nourris de forts applaudissements. La leader du PT promet, si elle est élue, d'éradiquer les formules Ansej et l'emploi précaire et s'engage à avoir l'audace d'instaurer une deuxième république qui permettra à chaque Algérien d'avoir un emploi digne et une vie décente.




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