Algérie

A tête reposée : Le saint et le malsain



Au lendemain de sa disparition, regrettable, c'est là, le moins que l'on puisse dire, une pléthore d'articles, sous forme de témoignages, d'analyses, d'éditoriaux surtout et de chroniques…ont été publiés dans la presse, en guise d'hommage à  ce monument de la pensée islamique qu'est Mohamed Arkoun. Là aussi, c'est le moins que l'on puisse faire, au regard de son long parcours, couronné d'érudition, de sagesse, et, surtout d'un rare courage et d'une intelligence hors normes, qu'on ne saurait, d'ailleurs, résumer en un espace aussi réduit. Le même espace dans lequel nous ne pourrons, non plus, dépeindre un autre géant de la critique islamique, l'un des théoriciens de la civilisation arabo-musulmane : Malek Bennabi, dont on célèbre, aujourd'hui, le trente-septième anniversaire de sa mort. L'événement est presque passé sous silence dans cette même presse, visiblement, encore otage de ses vieilles-et incurables- rancunes à  l'égard de celui qu'elle a toujours «placardisé» comme étant l'un des pères spirituels, sinon la matrice de l'islamisme politique en Algérie, voire dans le monde arabo-musulman. Au sens sournois du moins, convenons-en. La différence sidérante dans le traitement ou l'évocation de ces deux grands penseurs algériens, et le flagrant parti pris en faveur du père de l'Islamologie appliquée*, en est l'énième illustration.  On le sait, jamais l'auteur des «Conditions de la renaissance, mort pourtant en 1973»- à  l'époque et du parti et de la presse unique en Algérie- ne trouva des circonstances atténuantes aux yeux d'une «médiacratie» qui n'a d'yeux  que pour les intellectuels «cachetés» et «empaquetés» en France ou ailleurs en Occident, et dont la fonction d' «arabes de services», sied parfaitement à  certains d'entre-eux. On aurait tant aimé voir cette presse, relayée par tous les «démocrates» ou supposés tels,  avancer des arguments sérieux accréditant son animosité viscérale envers Bennabi. Hélas, faute de répondant, c'est toujours à  coups de raccourcis, d'amalgames de tous genres, et, comme c'est le cas ici, de silence, qu'elle s'emploie à  démonter une statue qui restera à  jamais indéboulonnable. Comme celle incarnant le défunt Arkoun.*Discipline nouvelle développée par Mohamed Arkoun et inaugurée dans diverses universités d'Europe et des États-Unis.


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