Algérie

A Rome, la menace Daech presse les Libyens à s'entendre



A Rome, la menace Daech presse les Libyens à s'entendre
Les représentants des deux Parlements rivaux libyens se sont «fixés comme objectif la date du 16 décembre» pour signer l'accord parrainé par l'ONU. A Tunis où se tenaient des pourparlers sur la Libye, un texte a été élaboré prévoyant notamment un gouvernement d'union nationale. Ainsi la menace du groupe Daech semble accélérer les choses. Les deux Parlements n'ont néanmoins pas précisé s'ils devront d'abord consulter pour avoir le feu vert. C'est dans cette ambiance que l'Italie et les Etats-Unis organisent aujourd'hui à Rome une conférence pour tenter d'accélérer la formation de ce gouvernement d'union dans un pays livré au chaos. L'objectif est de donner une impulsion à l'accord conclu en octobre sous l'égide de l'ONU. La tâche parait ardue alors que des voix discordantes se sont déjà élevées contre cet accord. Cette conférence réunit les chefs des diplomaties américaine et russe, des représentants des membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Royaume-Uni, Chine et France), l'Algérie et d'autres pays de la région. La question de la représentation des factions libyennes reste indécise. Les organisateurs du processus ayant conduit à un protocole d'accord sans l'ONU ne sont pas invités. L'émissaire de l'ONU a plusieurs fois affirmé que ce processus alternatif n'était pas viable. L'accord conclu en octobre, après six mois de négociations, a le soutien de la majorité des parlementaires à Tobrouk (dans l'Est, considéré comme reconnu par la communauté internationale), comme à Tripoli, mais a été bloqué par les présidents des assemblées. La grogne reste audible. Un des vice-présidents du Parlement de Tripoli et favorable à un processus sans l'ONU, Awad Mohammed Abdoul-Sadik, a estimé que les délégués ayant annoncé la prochaine signature de l'accord sous l'égide des Nations unies «n'ont pas été autorisés à signer». Un nouveau vote est prévu au sein de chacune des assemblées après le 16 décembre. Il s'agit maintenant d'obtenir un gouvernement d'unité nationale «d'ici à la fin de l'année», même si le scepticisme est de mise sur la possibilité d'installer un gouvernement à Tripoli en l'absence des inévitables arrangements sécuritaires. Pour certains, seule une dynamique interne consensuelle peut faire évoluer les choses. Il faut «pousser les parties à une forme de compromis parce qu'il est impossible de résoudre cette crise de l'extérieur», a fait valoir le russe Lavrov. Pour l'Italie, ancienne puissance coloniale, cette conférence naît cependant de «l'échec de l'ONU». L'Italie se sent d'autant plus concernée que le chaos, depuis la chute de Kadhafi provoquée par l'Otan a favorisé le passage de centaines de milliers de migrants et la présence en Libye de 500 000 à un million de candidats à la traversée. Mais l'inquiétude porte surtout sur Daech, la Syrie devenant plus compliquée le groupe devrait se renforcer près de Syrte. L'ONU évalue le nombre des combattants locaux de Daech entre 2 000 et 3 000, des responsables locaux parlent de centaines de Tunisiens, Soudanais, Yéménites ou encore Nigérians de Boko Haram venant se former pour frapper ailleurs.M. B./Agences




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