Le pays va encore
se paver d'une assemblée nationale. Des partis naissent, d'autres s'excitent.
Les listes s'affolent et les commissions boudent. Peut-on, à la limite,
provoquer publiquement la question d'à quoi va servir le député du 10 mai 2012
?
A bien
représenter les citoyens. À défendre leurs intérêts sociaux et politiques. A
utiliser sa lourde bourse financière pour les Å“uvres de bonne charité. À
s'éloigner du wali. A ne pas picoler à toutes les cantines gratuites. A éviter
le cholestérol des banquets étatiques. A faire taire la grogne émeutière des
électeurs. A bien lire et relire les projets de lois et mâcher l'éventuel
amendement. A ne pas, dès la première invite du perchoir, lever la main, sans
oser quelquefois lever le petit doigt. Que nenni !
Il est de
constance que ces gens là siègent à Alger, y crèchent, y discutent et faisaient
de la figuration au sein de (l'amphi) théâtre où les principaux rôles ne sont
détenus que par ceux, en dehors de la scène, qui les ont mis en orbite. Le
spectacle est national tant la tragédie dans l'attente de l'être n'est encore
que régionale.
Certains d'entre
eux, avaient la tache du moins au FLN de coprésider les commissions pour fermer
et entériner les listes des candidats. Ils se limitaient dans le temps à faire
inscrire les parents et les beaux-parents. Maintenant ce sont eux même qui se candidaturent. Ne parlaient point des conflits qui rongent
leur cité au moment où, candidats consommés ou en cours; ils excellaient dans
la reproduction du constat néfaste qu'ils promettaient une fois élus, de renverser. Changer les choses pour eux, c'est le
faire pour les autres. Certes tout est renversé, même la structure ménagère ou
l'indigence mentale dans laquelle ils semblaient baigner sans dire mot. La
bonne rétribution par la grâce d'un trésor public mis à contribution sait faire
boucher les luettes et clouer les becs. La réduction justement de ces
faramineuses indemnités annoncée par DOK, était la meilleure façon d'ameuter
les gens vers les urnes. Sans elle, le monde dit, que l'on ne va pas quand même
applaudir à une autre infamie d'injustice salariale.
Le député qui se
projette en ce début de mandat va certainement servir aussi à hanter les
couloirs miteux et luxueux, porter des cravates neuves ou usées, jamais de
chapeau même sous les pires tempêtes ou tornades nationales et pour d'autres,
rares et sélectifs, à faire guise d'enfants terribles et contestataires. Les
dernières intempéries ont bien marqué l'absence criarde de ces élus du peuple
laissant une administration parfois dépassée à faire aussi le rôle de
l'assistanat et de la représentativité populaire. Néanmoins, il se trouve que
des parlementaires hors mandat agissent au mieux du faisable pour le compte de
la démocratie, du sens politique et du fonctionnement de l'Etat... Les
meilleurs députés dans ces neiges n'étaient autres que les sapeurs pompiers
hélas éclipsés par d'autres. Chapeau bas !
Le poste que
procure la députation n'obéit à nulle circonspection si ce n'est celle de
savoir à quelle caisse de retraités, dans cinq ans ; faudrait-il piocher les
arrhes et les dividendes engrangés par l'occupation d'un siège dans le cénacle
des automates goinfres et faméliques ? Le président par le biais des reformes
qu'il suscite devrait, dans ses usuelles admonestations brisant l'os dur des
tabous et sorties inédites oser dire ; à quoi va servir le député de l'échéance
2012 ? Hélas c'est un ingrédient vital pour l'existence d'une démocratie rendue
impérative. A cette date là, à partir du 10 mai par principe ; nous aurons une
assemblée plus claire, plus transparente et moins affairiste disent les
intéressés. Semblable à celles qui l'ont précédées, acquise et ligotée
affirment les plus sceptiques. Elle aura cette auguste assemblée au moins le
courage de pouvoir après tant d'années de mutisme et de folles compromissions
de filtrer la friperie, de faire le contrôle de la finance publique,
d'auditionner, d'enquêter et de tirer au clair les dessous des scandales et des
remous politiques et finalement de se tenir debout, même en ayant les mains
toujours levées, estiment les autres. Comme dans une fatiha.
Monsieur Louisa Hanoune,
car la bonne dame a plus de cran viril en la matière
pour avoir appelé voilà des lustres la disparition personnelle de cette
mauvaise législature. Coriace, elle stigmate les contours d'une nouvelle
composante à base réellement sociale et non uniquement partisane. Pourvu, aussi
que chez elle ; un peu de ménage soit fait. La fratrie doit disparaitre
de chez elle. Les candidats à cette joute électorale ont bien commencé la danse
du charmeur. On les regarde un peu partout. Dans la distribution des logements,
lors des visites du wali. Encore ils ont brillé par leur déficience dans la
neige et la mauvaise météo. Voilà qu'ils réapparaissent sur les ondes et les
plateaux maintenant ouverts à tous.
Dans ces
prochaines élections nous allons voir se défiler dans des listes soumises
profusément à nos yeux des hommes, des anciens et des nouveaux, mais aussi avec
certitude beaucoup de femmes. Cette armada de personnel dans leur majorité,
professionnel dans la fonction candidature va changer autant de camp selon les
saisons politiques et les alternatives climatiques. Les anciens d'entre eux
passent, se hissent et se meurent dans un anonymat au bord de l'ingratitude.
Ministres, walis, sénateurs ou députés, maires, ils finiront tous par abdiquer
à la déchéance qui les guette au tournant des alliances politiques ou aux
virages inévitables de la nature. Comme ils ont pu faire, de la disgrâce des
autres, une distraction forcément payante, ils feront à leur tour, à l'avantage
de l'amnésie, de belles victimes «marginalisées» et forcées à la traversée du
désert.
La course aux
sièges parlementaires, la hargne d'obtenir des fauteuils ministériels ou
l'envie chatoyante d'être juché au perchoir de l'APN
ou du Sénat n'épargnent personne. L'affichage d'ambitions osées ne se fait plus
dans l'opacité du système, il se fait au contraire dans l'embrasement, la
clarté et avec précision. Qu'une personne n'ayant pu avoir une posture nette
face au redressement qui fissure son parti, ex-ministre, membre à tous les
comités puisse oser se prévaloir comme potentiel meneur de liste, il ne reste
qu'à mettre les clés sous le paillasson de l'amnésie. Dormons jusqu'à ce que
réalité s'ensuive! L'on entend encore parler de ces ex qui viennent forcer la
main pour une candidature. Que font encore ces momies du FLN, qui aspirent à
demeurer des eternels députés et membres du bureau
politique ? Ni Ain-Sétif, ni Ain El Khadra, ni autre contrée n'ont besoin de leur arrivée
d'Alger juste pour déposer un dossier. L'on n'arrive point à feindre à chaque
coup une population ni à leurrer une opinion publique à chaque échéance. L'on
vient chez soi, si l'on est ministre dans la peau d'un futur candidat, l'on
déplace avec, des projets et on offre un bout de l'Etat en guise d'arrhes. Puis
on se marre, on se rappelle ses origines et on repart. Ils poussent l'affront
jusqu'à devenir des triple-dimensions. L'une est une
terre natale, l'autre un lieu de résidence, la dernière une Kasma
de candidature. On ne peut pas représenter une chose ou une population si on ne
l'a vit pas. Quand on n'a pas subit le mal on ne peut exprimer la douleur. On
ne peut pas être mandataire d'une région qui seulement vous a vu naitre. Il fallait y vivre dans la rigueur hivernale, la
boue des ruelles, l'obscurité des taudis.
La mémoire pour
certains «bachaghas» embur¬noussés
imposés, ayant fait la triste épopée du tristement célèbre mouhafedh
n'est pas le miroir de leur population. Elle n'est que le reflet de leur
passion en somme toute infinie ou un raccourci de bouton pour prendre vengeance
à l'égard des caprices de l'histoire. Ils ne pointeront jamais aux annales de
leurs cités. La population n'aura pas à s'en souvenir. La différence dans
l'intimité d'un souvenir ne se situe-elle pas dans l'intervalle qui sépare
l'amnésie de la distraction? Que Belkhadem qui agit
dans le bon sens partisan contrairement à ses détracteurs, s'en excuse n'est
pas une fin en soi. ( imposant le tête de liste de
Sétif en 2007). Pourvu que l'erreur commise ne se répète pas autrement, sous un
autre nom de ponte et d'apparatchik. Laisser de grâce la ville à ses enfants,
la liste à ses fideles. Si la loi organique sur les
partis ait pu prendre à sa charge presque tous les éléments constitutifs d'un
scrutin chatoyant et limpide, elle n'a pu épandre son aura sur tous les angles
de la question. Il s'agit en fait du mandat de la députation. Les partis sont
ainsi mis à contribution pour la confection des listes de candidatures. Cela
reste encore insuffisant. Il fallait y adjoindre une disposition légale,
faisant obligation à tout candidat à la députation, la jouissance préalable
d'un mandat électif local. Ainsi le futur député ne viendra pas perdre son
temps dans un apprentissage qu'il aurait fait en pré-requis
déjà auprès d'une collectivité locale élue. Même si le mandat de député est
censé être national, rien n'aurait empêché le législateur de le puiser parmi
ceux et celles qui ont eu à donner du leur d'abord chez eux, au sein même de
leur ville, douar, arch.
En fait de stratégie
pour des horizons lointains, il demeurera constant de remarquer l'absence de
toute approche tendant à élever les partis en structure aspirant doléances et
attentes pour devenir en phase de développement ; de véritables réceptacles de
soucis et de préoccupations. Ils ne sont avec l'agrément en cours d'une
foultitude de sigle que des articulateurs sans ancrage dans la scène politique
nationale. Le besoin en est plus que primordial pour agrémenter la démocratie,
fut-elle de façade. L'objectif étant de canaliser la masse distinctement et
selon un programme et non une idéologie vers un front de défense d'intérêts
communs suivant une certaine méthode politique à partager par l'ensemble des
sujets.
Malheureusement
l'euphorie qui a accompagné l'affluence vers l'accouchement d'associations
qualifiées à caractère politique suite à la permission constitutionnelle de
1989, n'eut pas le résultat escompté. L'installation durable et efficace dans
la société. Le seul profit que justement cette «société» ait pu tirer ce fut
l'action participative à l'édification juste organique d'une démocratie dont
les rebords à ce jour ne sont pas distinctement appréhendés. Tout était perçu à
la mode perestroïka. Au moment où l'on croyait balayer un système ; l'on aurait
permis à un autre plus virulent, tenace et perspicace de s'installer
confortablement.
Si l'assemblée
est un mode de gestion communautaire des affaires publiques, toujours en vogue
depuis l'humanité; elle a été toujours objet d'enjeux. C'est sa composante
humaine qui lui donne les mauvaises nuances et lui cause le rejet. Tout dépend
de ceux qui vont agiter son souffle. L'on a vu des assemblées insipides,
amorphes à la limite d'une armée composite de fonctionnaires. Obéissants,
loyaux et bien complaisants. Même le pluralisme politique n'eut pu leur ôter
cette fausse hégémonie entretenue bec et ongle par un système trop tendu. Cet
effectif doit par le biais des partis, cadrer avec les aspirations
décisionnelles du président de la république, qui dans une lettre dédiée à la
journée du chahid le 18 février courant souhaitait
que «les prochaines joutes doivent être un succès tant pour l'électeur que pour
l'élu». Il en est de même pour le discours d'Oran, du 24 février où Bouteflika, redécouvrant toute sa verve insistait au plus
haut de ses vÅ“ux que cette législature soit un différent début révolutionnaire.
Un autre premier novembre. Ceci dénote, politiquement une volonté rectiligne à
aller de l'avant. Le président s'est personnellement projeté dans cette
mandature. Il veut un taux record de participation.
Mais le souci des
électeurs n'est pas ; aller ou ne pas aller voter, il est cependant suspendu à
savoir sur qui voter ? Sur quelle personne porter son choix, quel que soit son
parti ? Ah !si l'on votait sur une personne et non sur une liste ! Un stylo et
un bulletin à cocher auront plus de crédibilité. Ainsi le vÅ“u populaire en est
émis. Voir des députés capables, désintéressés par la bourse et la vie, servir
et non se servir, enrichir la légalité et non s'enrichir, éviter la
compromission, ne pas trahir la confiance mise en eux, rendre compte aux
citoyens, ne pas cautionner l'injustice, la hogra, le
népotisme.
Pour l'opération
de vote, dans son volet fichier électoral ; le reflexe
demeure amplement bureaucratique. Que monsieur le ministre de l'intérieur
sache, que les APC font fuir les jeunes recrues au premier vote. Votre
serviteur en est paternellement témoin. Son enfant qui va avoir 18 ans à la
date du scrutin s'est vu, pour une inscription si comme il était entrain de
cavaler pour un concours, un logement ou un lot de terrain. La partie était au coude-à-coude. La chaine
pagailleuse, les heures périssables de bureau, la durée négligeable de la
révision exceptionnelle des listes, les coupons exigés ont fait d'une obligation
(s'inscrire) une mission ardue mais citoyennement
quasi-accomplie… par médiation. Bref. D'ici cette date, l'on attend avec
impatience ce que nous mijote comme menu les différentes formations politiques.
Les cuisines en ces moments sont entièrement à branle-bas le combat. A défaut
de bons plats, nous nous contenterons d'aller voter et s'abstenir de faire
commande au menu présenté. Ainsi le taux de resto-participation
sera sans complaisance ni tromperie ; fortement exceptionnel. Des menus ;
dépendra notre rassasiement.
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Posté Le : 08/03/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : El Yazid Dib
Source : www.lequotidien-oran.com