Algérie

À quoi pensent les Algériens



Entre l'Equipe nationale et le mois de Ramadhan, leur coeur balance! En cette fin de mois de mars, les Algériens ont le sourire! Ce n'est pas l'arrivée du printemps qui les met dans une telle gaieté; mais Djamel Belmadi et «Sidna Ramadhan». «Ce sont les deux évènements les plus attendus de l'année», témoigne, avec un large sourire, «Badrou», qui a ressorti pour la circonstance ses drapeaux et le maillot des Verts. Le 19 mars, jour de la Victoire, s'est donné une «dose» de nationalisme en écoutant des chants patriotiques, avant de passer à ceux dédiés aux Verts. Il n'est pas le seul dans cet état second. Malgré la pluie et le mauvais temps, ce week-end a été celui de «l'échauffement» pour les fans de «El Khodrop». On se croirait revenu 13 ans en arrière avec le fameux épisode de Omdourman. Lentement, mais sûrement, les quartiers sont en train de se parer aux couleurs de l'Equipe nationale. Les irréductibles fans ont même entamé leur long périple africain pour aller soutenir les camarades de Riyad Mahrez.«L'échauffement» des fans...
À l'image de Maâchou, fidèle supporter de Ain Temouchent, qui a pris, vendredi soir, l'avion pour Douala, avec une escale au Caire. «Avec les habituels fans de l'Equipe nationale, qui se déplacent pour les matchs des Verts, on a programmé ce voyage dès notre retour de la coupe d'Afrique au mois de janvier dernier», indique-t-il, précisant qu'ils ne savaient pas que l'Etat allait programmer des vols spéciaux. «On a payé nos billets très cher, mais on tenait absolument à être au rendez-vous pour soutenir nos guerriers du desert», soutient-il non sans faire part de sa joie du fait qu'ils vont être rejoints par 2 000 autres supporters. «On donnera de la voix comme si l'on était 44 millions de supporters», assure-t-il avec beaucoup de détermination et d'émotion.
Amina n'a pas la chance de pouvoir faire ce déplacement. Cette jeune supportrice de l'EN va suivre la rencontre devant son petit écran, mais avec la même émotion que ceux qui seront dans les gradins du stade de Japoma, à Douala. «J'attends impatiemment le 25 mars. Je vous jure que je ne ferme presque plus l'oeil de la nuit», indique-t-elle. «Dans la voiture, j'écoute en boucle les chansons dédiées aux Verts, notamment celle de Freeklane. Le soir, je regarde les vidéos des anciens matchs. Je risque de devenir folle», rapporte-t-elle d'un air des plus nostalgiques. Elle n'est pas la seule dans cet état second. La majorité des Algériens ont réglé leur montres pour la date de ces fameux match barrage qualificatif à la Coupe du monde de football. Le retour des Verts à la fête du football mondial est un rêve national. «Cela nous redonnera un peu le sourire, après ces deux dernières années cauchemardesques», soutiennent unanimement tous ceux que nous avons interrogés, même s'ils ne sont pas forcément fans de football. Néanmoins, cette ambiance festive ne leur fait pas oublier la dure réalité. «Belaïli and co» occupent, certes, leurs pensées, mais ils ne sont pas le centre de leurs préoccupations. «Le Ramadhan est le mois préféré de tous les Algériens. Mais même si on se qualifie, la fête risque d'être gâchée par les spéculateurs», estime, Rabah, un père de famille qui espère que son panier soit rempli, au même titre que celui des «Camerounais»... «En fait, je ressens un sentiment mitigé entre la joie du match, celle de retrouver un Ramadhan normal, en même temps j'ai peur d'être déplumé», avoue t-il non sans mettre en avant que 10 jours avant l'arrivée de ce mois censé être sacré, les prix ont déjà flambé.
Ce qui pourrait gâcher la fête!
«La pomme de terre, dont c'est pourtant la saison, a atteint, ces derniers jours, les 150 dinars, le poulet s'est, lui, vu pousser des ailes, alors que la viande est devenue un voeu pieux», constate, amèrement, Aghilès, un autre chef de famille. Lui aussi craint un Ramadhan «cauchemardesque». «Après en avoir fini avec les vagues de la Covid-19, on risque de faire face à celle des... pénuries», peste-t-il, faisant référence aux crise du lait et de l'huile que «tentent» certains «imposteurs» de véhiculer à travers les réseaux sociaux. «Ils commencent déjà à provoquer des tensions. On a peur qu'ils passent à la vitesse supérieure, pendant le mois sacré», poursuit-il, avec beaucoup d'angoisse, qui se propage à la même allure que l'Omicron au vu de la situation actuelle au niveau des marchés et autres commerces.
Le lait, l'huile et le poulet viennent donc bousculer Djamel Belmadi dans les rêves des Algériens. Adem, un trentenaire, résume parfaitement cette situation. «Actuellement, le rêve algérien se résume en un mois de Ramadhan où l'on a bien mangé, sans se ruiner, où l'on peut jouer tranquillement aux dominos et débattre de la prochaine Coupe du monde, à laquelle l'Algérie sera qualifiée», estime t-il. Cela deviendra-t-il réalité' Wait And see...


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