Algérie - 04- La présidence de Chadli Bendjedid


5 octobre 1988 - 5 octobre 2006: dix-huit ans sont déjà passés sans que le moindre voile ne soit levé sur les commanditaires des émeutes qui, par la suite, se sont transformées en soulèvement populaire avec tous les dégâts qui en découlèrent, que ce soit en vies humaines ou bien en dommages subis par les institutions et entreprises publiques.

En cette dix-huitième anniversaire de ce soulèvement, l’Algérie continue de panser ses plaies et n’arrive toujours pas à relever la tête de l’eau comme si elle n’a pas appris la leçon et tiré les conséquences utiles à son développement, malgré les efforts consentis par le président de la République.

Le 5 octobre 1988 représente désormais un tournant décisif dans l’histoire contemporaine algérienne. Du parti unique au pluralisme politique, du dirigisme économique à l’économie de marché, de la presse « unique » à l’ouverture du champ médiatique, tels sont les acquis de cet évènement historique, même si maintenant tout le monde sait que les jeunes Algérois ont été manipulés par des forces occultes pour qu’ils sortent dans la rue crier leur ras-le-bol.

Avant cette date, le chômage faisait rage et l’Algérie était au bord de la récession économique sans que le peuple ne soit au courant. Les dirigeants ne sentaient pas venir la chose au point où, la veille, le président de la République de l’époque, Chadli Bendjedid, a, dans un discours télévisé, déclaré: « Ceux qui ne sont pas satisfaits de notre façon de gérer le pays n’ont qu’à quitter l’Algérie ». Une phrase assassine saisie au vol par ceux qui voulaient sa tête. Tôt la matinée, les quartiers populaires de la capitale étaient en ébullition. Rassemblés devant les lycées à Bab-El-Oued et à El-Harrach, les jeunes avaient soudainement convergé vers le centre de la capitale malgré les efforts de la police pour les contenir. Les émeutes gagnaient toutes les régions du pays: c’était pratiquement l’embrasement total. Les dérapages que tout un chacun connaît ont coûté la vie à plus de 4.000 Algériens, sans compter les blessés et les mutilés qui sont estimés à plusieurs milliers.

Depuis plusieurs jours, des hommes armés non identifiés tiraient sur les foules et la situation s’aggravait de plus en plus jusqu’à l’intervention télévisée de Bendjedid, le 10 octobre, destinée à apaiser la situation. Ces évènements ont abouti, le 23 février 1989, sur un nouveau dispositif constitutionnel qui a instauré le pluralisme politique ainsi que les libertés fondamentales. Malgré ces acquis, le pays allait sombrer dans un chaos unique dans les annales de l’Algérie post-indépendance dès les débuts des années 90, c’est-à-dire juste après la démission de Chadli Bendjedid et l’émergence des islamistes, sous la bannière du l’ex-FIS.

Les luttes politiques et l’arrêt du processus électoral, qui a vu le parti dissous rafler l’écrasante majorité des sièges à l’APN, ont débouché sur les premiers attentats terroristes qui allaient se poursuivre pendant plus d’une décennie, causant la mort de plus de 100.000 Algériens et des dégâts économiques considérables.

Si notre pays a recouvré peu ou prou la paix depuis l’arrivée de Bouteflika à la tête de l’Etat et que les caisses sont pleines depuis l’embellie financière principalement due à la flambée du prix du pétrole, force est de dire que cette embellie ne s’est nullement répercutée sur le mode de vie du citoyen. Comme si le 5 octobre ne nous a pas servi de leçon.




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