Algérie

à qui s'adresse l'EPTV '



Le régime fait tout pour venir à bout du mouvement populaire. Sans succès, même s'il s'y est employé ardemment, ne lésinant ni sur les moyens ni sur les man?uvres. La répression contre les manifestants qui déploient le drapeau amazigh ou arborent des pancartes sur lesquelles sont inscrits des slogans hostiles au pouvoir en place devient chaque vendredi plus violente. Depuis quelques semaines, elle s'orchestre sur un fond de propagande digne de l'époque brejnévienne. Les médias audiovisuels, les chaînes de télévision, des deux secteurs, public et privé confondus, s'adonnent, au mépris de toute éthique et déontologie professionnelles, à des campagnes de désinformation-manipulation qui rappellent tristement le règne du parti unique. Sûrement instruits pour ce faire, ils ont brutalement tourné le dos au mouvement du 22 février qu'ils ont accompagné ou plutôt fait mine d'accompagner à ses débuts. Pire, certaines chaînes de télévision sont allées jusqu'à s'attribuer un rôle qui ne devait aucunement être le leur : s'ériger en procureurs et condamner les gens en lieu et place de la justice. Que de fois des justiciables, anciens responsables politiques, hommes d'affaires ou personnalités, cités dans des affaires de corruption présumée, se sont vus condamnés par des télévisions, alors que la règle en la matière veut que toute personne est innocente tant que sa culpabilité n'a pas été établie par la justice. C'est le principe universel de la présomption d'innocence. Outre ce manquement grave à la norme professionnelle, les médias audiovisuels, à quelques rares petites exceptions, ont également sombré dans un autre travers tout aussi inadmissible : l'acharnement diffamatoire contre des personnes comparaissant devant la justice ou à l'encontre desquelles des mesures conservatoires ont été prises, notamment la mise en détention préventive. Parmi les personnalités qui ont eu à en souffrir, l'on citera le moudjahid Lakhdar Bouregâa, dont la télévision publique, l'EPTV, s'érigeant en témoin à charge, a, dans une vile entreprise, tronqué des faits historiquement avérés et prouvés pour tenter de réduire du mérite du maquisard qu'il était et de l'homme politique probe qu'il n'a jamais cessé d'être. Dès lors qu'elle a pu assumer une telle dérive, la télévision publique pouvait en commettre et en assumer d'autres, comme, par exemple, dire dans le journal parlé de 20h, vendredi, au soir donc de la grandiose mobilisation pour le changement de système, que les Algériens sont sortis pour célébrer la Fête de l'indépendance et exprimer leur adhésion à l'appel au dialogue lancé mercredi dernier par le chef de l'Etat par intérim, Abdelkader Bensalah. L'on se demande à qui s'adressent ces médias audiovisuels en travestissant la réalité de la sorte. Ce n'est certainement pas aux Algériens parce que ces derniers, qui sortent massivement dans la rue chaque vendredi, savent exactement pourquoi ils se mobilisent. Ne dénoncent-ils pas chaque vendredi ces campagnes de désinformation et de mensonges en traitant les médias de laudateurs du régime (Essahafa echiatine) '
S. A. I.


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