Algérie

A qui profite le pourrissement'



Un médecin et des paramédicaux sont entrés en grève de la faim.Un médecin généraliste, Mehdi Bel Guessem, et quatre paramédicaux dont un infirmier des syndicalistes de L'Ugta, ont entamé une grève de la faim depuis six jours au niveau du Centre hospitalier Houari Boumediene de Chelghoum El Aïd dans la wilaya de Mila. Et pour cause, les dépassements et l'abus de pouvoir manifestés par le directeur de l'établissement, confient les grévistes que nous avons rencontrés au niveau même de l'hôpital dont deux sont dans un état critique, admis au service des urgences et placés sous soins intensifs comme constaté de visu.Il s'agit du médecin même et un des syndicalistes, un paramédical. C'est suite à des divergences dans la gestion de l'établissement que la situation a pris un mauvais virage.Pour les grévistes il est impossible de raisonner le responsable. Ce dernier a ordonné la suspension du médecin gréviste aux fins de poursuites judiciaires. Le médecin en question a été esté en justice pour diffamation et révélation de secrets professionnels sur Facebook. Il a en effet usé de son espace virtuel pour dénoncer les pratiques qu'il a qualifiées de douteuses sur son profil de directeur et son «équipe»,selon ses dires ce qui lui coûtera une plainte, voire sa suspension. Mais cette sanction touchera également cet infirmier pour abandon de poste et suite à un conseil de discipline cela lui coûte une mutation obligatoire, mais depuis une année il est sans poste. Ce dernier, Amar Bousalih confie qu'il a été écarté de son activité le jour même où il a fait l'objet d'un questionnaire, malgré le justificatif qu'il a présenté à la direction pour son absence.L'infirmier, comme le prouvent les documents, qu'il nous a présentés a été convoqué par une invitation à une rencontre de son syndicat l'Ugta qu'il a honoré tout en laissant une copie de cette invitation pour qu'elle soit adressée à l'administration.Pour l'infirmier les procédures n'ont pas été respectées et il s'estime victime d'un abus de la part de l'administration au même titre que le médecin. En frappant à la porte de l'administration pour rencontrer le directeur, on nous signifie que ce dernier est absent pour des raisons de santé, suite à une intervention chirurgicale due à un décollement de la rétine. C'est son adjoint qui accepte de nous recevoir dans son bureau, le Dr Karima Boussaâ. Cette dernière était très à l'aise pour répondre à nos questions même si elle n'était là que pour assurer un poste par intérim.Tout en reconnaissant le droit aux grévistes d'exprimer leur mécontentement mais aussi leur prise en charge sur le plan médical, elle estime qu' «on cherche à déstabiliser l'établissement».Pour notre interlocuteur, les détails de cette divergence survenue depuis une année où un peu plus, sont beaucoup plus profonds. Elle avoue que l'infirmier suspendu devrait prendre un poste, cependant aucune décision n'a été notifiée par la direction de la santé au niveau de la wilaya, mais que de toute façon cela ne dépend plus de l'administration de l'hôpital. Entre temps cet infirmier est sans argent depuis des mois. Même avec l'intervention du wali dont une copie de ses instructions nous a été confiée aussi bien pour l'administration de l'hôpital que la direction de la santé de la wilaya, rien ne se fait.Pour l'adjoint du directeur qui nous présente aussi des documents justifiant les décisions du directeur absent, ces syndicalistes n'ont pas une représentation suffisante au sein de l'établissement hospitalier, cependant un autre document confié à L'Expression par les grévistes, l'Ugta a suffisamment d'adhérents. Les deux parties en conflit ont raison, chacun par des documents.Le litige devenant un bras de fer sent la manipulation! Il y a forcément une troisième partie à qui profite le pourrissement qui gère la crise à son profit sans s'impliquer directement. Sinon, comment expliquer ce préavis déposé par trois autres organes syndicaux, le Snmg, le SAP et le Snapap, également représentés dans cet hôpital, qui menacent d'une grève générale si la situation n'est pas redressée' Ce préavis de grève vient en soutien à l'administration de l'établissement, sous prétexte qu'on cherche à nuire à la réputation de l'hôpital. Est-ce l'Ugta qui est visée'Les deux grévistes suspendus font-ils l'objet de rapports négatifs. Par qui'Le directeur dans ce cas serait-il un moyen de pression' En tout cas, au regard du mouvement de grève général qui s'annonce, les choses vont droit dans le mur et c'est effectivement l'incompétence qui a pris le dessus.




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