Algérie

À qui profite la confusion '


Le bouche à oreille comme les réseaux sociaux ont alimenté les craintes des ménages face au risque d'un nouveau couvre-feu devant l'accroissement du nombre de personnes contaminées par la Covid-19.Même si l'on n'en est pas encore à ces scènes aussi ahurissantes que révoltantes qui avaient marqué les esprits s'agissant des opérations de distribution de semoule initiées par les pouvoirs publics au début de la pandémie après la disparition de cette denrée des étals, une tension sur ce produit de base est perceptible depuis le début de cette semaine à Constantine.
Le bouche à oreille comme les réseaux sociaux ont, à vrai dire, alimenté les craintes des ménages, face au risque d'un nouveau couvre-feu devant l'accroissement, ces derniers jours, du nombre de personnes contaminées par la Covid-19 et les mises en garde, aussi bien des praticiens de la santé que des autorités.
Des inquiétudes attisées davantage par les nouveaux développements de la situation pandémique dans d'autres pays et notamment en Europe, suivie de près par les Algériens à travers la Toile et les chaînes de télévision satellitaires. Aussi, en dépit d'une disponibilité de la semoule en abondance sous différents labels et emballages, l'on assiste, depuis le dimanche 25 octobre, à une ruée sans précédent des citoyens sur les étals.
Un empressement qui n'a, cependant, concerné que les sacs de semoule contrairement aux autres produits devant l'étonnement des uns et les réprimandes des autres qui y voyaient des comportements inciviques, prêtant plus à l'angoisse que le coronavirus lui-même et est davantage une source incontrôlable de propagation du virus devant le délaissement des mesures barrières et de prévention.
Hier, des dizaines de femmes et d'hommes s'étaient agglutinés dès 7h du matin devant le point de vente du groupe Agrodiv situé au centre-ville dans l'espoir de se procurer un sac de semoule dès l'ouverture du magasin, alors qu'à Aïn Smara, cette denrée, qui jonchait la plupart des étals des supérettes et commerces d'alimentation générale, a complètement disparu en quelques heures seulement.
La veille, des témoignages étayés parfois par des photos publiées sur les réseaux sociaux faisaient état d'une véritable razzia sur le produit, notamment à la nouvelle ville Ali-Mendjeli, au point de susciter des réactions de certains gérants de surfaces commerciales qui rassuraient sur la disponibilité de la semoule dans leurs commerces respectifs. Le sujet n'a pas manqué de capter l'intérêt des internautes et, partant, celui des ménages confus devant l'éventualité d'une nouvelle "crise de la semoule".
Beaucoup y décelaient, par contre, les ingrédients d'une man?uvre de spéculateurs dont les marchands de gros qui voudraient reprendre le contrôle du marché après les contrecoups de sa mise sous la loupe des services anti-fraude et le démantèlement de réseaux spécialisés dans le stockage et le trafic dans le créneau des produits alimentaires de première nécessité subventionnés par le Trésor public. En effet, depuis la crise de la semoule des mois d'avril et mai derniers, jamais ce produit n'a été aussi disponible sous ses différentes variantes et généralement au prix administré.
Une situation qui n'arrange guère les affaires des spéculateurs de cette filière qui n'avaient plus une mainmise sur le marché et que leur "manque à gagner", que l'on devine colossal, aurait poussé à semer la confusion en propageant la rumeur d'une crise à l'horizon, à la faveur des craintes soulevées à propos d'une deuxième vague plus contraignante de la pandémie. Une occasion propice pour écouler, pourquoi pas, d'importantes quantités stockées qui risquent de se périmer si elles ne sont pas déjà avariées.

Kamel Ghimouze
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