Algérie

A qui le tour'



Les autorités espagnoles ont répondu favorablement au mandat d'arrêt international lancé le 22 mars dernier, par le procureur de la République près le tribunal de Bir Mourad Raïs, et ont décidé d'extrader le gendarme déserteur Mohamed Abdallah vers l'Algérie. À qui le tour'Accusé d'appartenir à un groupe terroriste, Mohamed Abdallah fait partie d'un groupe de quatre personnes visées par un mandat d'arrêt international émis le même jour. Il s'agit de Zitout Mohamed Larbi, Aboud Hichem et Boukhors Amir dit Amir DZ. Les quatre mis en cause sont poursuivis pour «adhésion et financement d'un groupe terroriste ciblant la sécurité de l'Etat et l'unité nationale, et blanchiment d'argent dans le cadre d'une bande criminelle». Zitout est réfugié en Angleterre alors que Hichem Aboud et Boukhors Amir sont en France.
Deux pays avec lesquels l'Algérie a établi des conventions d'extradition. Ce qui implique que le gouvernement algérien s'est engagé avec chacun des deux autres gouvernements, français et britannique, de se livrer réciproquement, selon des règles et des conditions établies, les personnes poursuivies ou condamnées par leurs autorités judiciaires compétentes. Il faudrait s'attendre donc, peut-être, à voir prochainement débarquer sur le sol algérien les trois autres membres du groupe accusés de terrorisme. Cela dépendra, évidemment, des procédures à suivre dans chaque pays, mais les autorités judiciaires, elles, restent déterminées à faire le nécessaire pour extrader ces mis en cause. Car, étant cible d'une série d'attaques, l'Algérie a décidé de riposter et de mettre un terme aux agissements de ceux qui visent à porter atteinte à la stabilité et à l'unité du pays.
En réunissant le Haut Conseil de Sécurité (HCS), mercredi dernier, le président l'a fermement signifié en ordonnant aux services de sécurité d'intensifier les efforts pour l'arrestation des individus impliqués dans les crimes menaçant la sécurité publique et l'unité nationale. Mais pas seulement, les commanditaires de ces crimes, déjà désignés par le chef de l'Etat, sont également sur la liste des personnes qui doivent répondre des charges retenues contre elles par la justice algérienne.
Ces derniers, en fuite à l'étranger, sont, depuis mars dernier, sous le coup de mandats d'arrêt internationaux et c'est aujourd'hui, en Conseil des ministres, qu'il est attendu à ce que le garde des Sceaux présente au président Tebboune, un exposé sur les démarches entreprises pour leur extradition. Outre l'extradition de Mohamed Abdallah, il s'agit aussi de tous ceux qui ont été reconnus comme membres des deux mouvements, classés en mai par l'Algérie comme «organisations terroristes», à savoir Rachad et le MAK (Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie).
Ces deux organisations ont directement été pointées du doigt comme étant derrière les derniers incendies qui ont ravagé le pays et l'assassinat du jeune Djamel Bensmaïl, il y a une semaine, à Larbaâ Nath Irathen. Auparavant, le ministère de la Défense nationale (MDN) avait dévoilé au grand jour l'implication du MAK dans «une dangereuse conspiration» en faisant état du démantèlement, fin mars, d'une cellule des militants séparatistes de ce mouvement qui projetaient des attentats contre les marches du Hirak. «Des armes de guerre et des explosifs ont été saisis lors de cette opération menée par les services de sécurité», avait indiqué le MDN. Aujourd'hui, le HCS a cité nommément le MAK qui, selon son communiqué, «reçoit le soutien et l'aide de parties étrangères, en tête desquelles le Maroc et l'entité sioniste» et a mis également à l'index Rachad.
Ces accusations annoncent certainement une longue et rude bataille judiciaire afin d'extrader les animateurs des deux mouvements. En Algérie, il faut s'attendre à une riposte à grande échelle contre les membres, les structures et les soutiens de ces appareils clandestins.
Les forces de l'ordre, qui mènent actuellement une intense guerre d'intelligence pour déjouer «le complot» annoncé par le président lui-même, vont bientôt lancer une offensive d'ampleur pour déraciner le MAK et Rachad. Mais cette guerre ne se limitera pas seulement aux mouvements classés organisations terroristes, elle s'étendra pour atteindre tous les «agitateurs» des réseaux sociaux, les ex-généraux en fuite ou encore les anciens hommes politiques qui se réfugient sous d'autres cieux et contre lesquels des mandats internationaux ont été lancés.
Qu'il s'agisse de Saïd Bensdira, l'ex-général-major Ghali Belkacir ou encore les ex-ministres Bouchouareb et Khelil, la justice algérienne semble déterminée à mener jusqu'au bout sa bataille.


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