Algérie

A qui la faute '



Les transferts de fonds de la diaspora algérienne restent très faibles par rapport à d'autres pays africains. Avec des transferts qui s'élèvent à environ 1,829 milliard de dollars en 2022, contre 1,759 milliard en 2021, les Algériens restent très loin des 28,30 milliards de dollars envoyés par la diaspora égyptienne, qui permet à l'Egypte de se classer au premier rang des pays africains destinataires des transferts de fonds des migrants. Suivie, dans ce classement, par le Nigeria (20,10 milliards de dollars), puis arrive le Maroc à la troisième place (11,20 milliards de dollars), le Ghana (4,7 milliards de dollars), le Kenya (4,1 milliards de dollars), la Tunisie (3,1 milliards de dollars), le Zimbabwe (3,1 milliards de dollars), le Sénégal (2,5 milliards de dollars), l'Algérie (1,8 milliard de dollars) et la RD Congo (1,7 milliard de dollars).Comment expliquer cette position de l'Algérie, alors qu'elle dispose d'une forte diaspora en Europe, particulièrement en France ' C'est une question qu'on ne se pose plus depuis des années, tellement on s'est habitué à cet état de fait, qu'il ne faut pas être sorcier pour décoder. On sait que ce maigre chiffre de transferts des fonds de la diaspora algérienne est dû à l'existence de deux marchés de change dans le pays : l'un officiel, avec le change au niveau des banques, et le second se pratique dans le circuit parallèle, ou le marché noir. Entre les deux, le choix penche vers le marché noir, à cause du gain important au change, plus de 75 dinars par euro en plus du change officiel. D'où la conclusion que ces chiffres concernant les transferts de fonds de la diaspora algérienne, et africaine en général, ne reflètent pas la réalité. Des sommes importantes qui passent par les circuits parallèles corrompent toutes les statistiques. Une étude établie ces trois dernières années, basée sur des enquêtes directes avec les familles algériennes qui ont des proches établis à l'étranger, a révélé que les fonds transférés par la diaspora algérienne dépassent les rentrées en devises tirées du tourisme par un pays voisin. La question, donc, n'est pas d'expliquer cette position de l'Algérie sur le plan des transferts de fonds par sa diaspora, mais de s'interroger sur les voies et moyens à adopter pour inciter la diaspora à passer par les banques pour effectuer le change des devises qu'ils envoient ou ramènent chez eux lors de leurs déplacements au pays. L'absence d'initiatives pour tenter de casser ce marché de change à deux faces remonte à la surface à la lumière de ces transferts de fonds, qui dévoilent ce dysfonctionnement très préjudiciable à l'économie nationale. Peut-être par ce que la seule initiative qui existe est celle d'un dinar fort ' C'est pour cela, d'ailleurs, que certains spécialistes estiment que les bureaux de change ne seraient qu'un décor tant que le change officiel des devises n'est pas aligné sur le cours du change au marché noir.


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