Algérie

A quelques jours du ramadhan: L'«énigme» du sucre et d'autres hausses des prix



En dépit du décret promulgué par le Premier ministre le 6 mars dernier, fixant les prix plafond de l'huile alimentaire raffinée ordinaire et du sucre blanc, le marché local connaît, durant ces dernières semaines, de fortes turbulences que peu d'opérateurs arrivent à expliquer.

Le gouvernement avait, dans l'espoir de calmer la colère sociale déclenchée en janvier dernier sur fond de hausse des prix, décidé, pour rappel, de plafonner le prix à 90 DA/kg pour le sucre et à 600 DA le bidon d'huile de 5 litres. Une décision officialisée par décret qui prévoit même un processus de compensation sous certaines conditions au profit des importateurs, des producteurs et des distributeurs. Durant ce mois de juillet, le kilo de sucre sur le marché du détail a dépassé la barre des 90 dinars le kilo. Il est cédé à 95 et 100 dinars chez certains détaillants. Cette hausse est également soulignée auprès des commerces de gros. « Le sac de 50 kilos, qu'on payait aux environs de 3500 dinars auprès des distributeurs, nous est cédé actuellement à 3870 dinars (77,4 DA/kg), soit 300 dinars de hausse. Une hausse que même la flambée enregistrée sur le marché international du sucre (la tonne de sucre est passée de près de 800 dollars à la mi-juin à plus de 1000 dollars actuellement) ne peut justifier, vu que les prix sont censés être réglementés et plafonnés grâce à un dispositif de compensation mis en place par l'Etat pour protéger le pouvoir d'achat qui rembourse aux producteurs, industriels et distributeurs la différence entre le prix réel du produit et le prix plafonné. Selon des importateurs et des industriels sur la place d'Oran, on reste catégorique : « On n'a pas opéré d'augmentation de prix sur le marché local en dépit de la flambée que connaît le marché international. On soutient que le kilo de sucre est cédé par les importateurs à 76 dinars, alors que le prix du sucre produit localement est de 74 dinars ». Le même phénomène de hausse, même s'il est d'une moindre ampleur, est constaté pour l'huile qui a gagné, ces dernières semaines, 2 dinars supplémentaires chez les grossistes. Pourtant, un comité, chapeauté par le ministre du Commerce ou son représentant et composé de représentants des ministères du Commerce, des Finances et des Transports, est chargé d'examiner les demandes de compensation et d'en évaluer les montants. Logiquement donc, s'il n'y pas respect des prix plafonnés, il n'y aura pas compensation. Importateurs, producteurs et distributeurs doivent ainsi, pour bénéficier de la compensation, présenter une demande accompagnée «des factures d'achat de l'huile brute de soja et/ou du sucre roux concernés par l'augmentation de ces mêmes matières dont les produits finis issus n'ont pas dépassé les prix plafonnés ainsi que les structures des prix établis par la réglementation». Le dispositif paraît donc inviolable… Du moins en théorie. Autre augmentation qui inquiète le marché, celle du café, dont le kilogramme a gagné sur le marché du gros pas moins de 20 dinars en l'espace de deux semaines. Une augmentation appelée à prendre encore de l'importance selon les grossistes, vu que le produit dépend des prix du marché international et qu'il ne bénéficie d'aucun dispositif de plafonnement des prix. C'est aussi le cas d'autres produits comme le cacao ou la noix de coco frappés également de plein fouet par la hausse des prix à l'international. A une semaine à peine du mois de ramadhan, le marché local enregistre par ailleurs l'augmentation des prix de la farine, même si elle reste minime (1dinar/kilogramme) chez les grossistes. Pour la semoule, on constate un déficit en matière d'offre, ce qui pourrait favoriser à terme une augmentation des prix dès les prochains jours. Les produits de conserve font également, selon nos sources, un bond en matière de prix, ces derniers jours. Les craintes planent particulièrement sur la tomate concentrée qui n'a pas connu de hausse pour le moment, même si tous les indices penchent vers une augmentation dès les prochaines semaines.




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