Les petites bourses à rude épreuve
Les ménages s?apprêtent à accueillir avec fébrilité le mois de Ramadhan qui, cette année, coïncide avec la rentrée sociale et scolaire. Les bourses sont mises à rude épreuve, au regard des innombrables dépenses qu?engendre ce mois sacré. Dans les différents marchés de la capitale, l?appréhension se lit dans les yeux des citoyens. Et pour cause, la flambée des prix est constatée sur la quasi-totalité des produits de consommation : légumes, fruits, viandes? Au marché Ali Mellah (place du 1er Mai), les prix affichés sont à la hausse : poivrons à 80 DA/kg, haricots verts 7, carottes et courgettes 40, tomates 50, citrons 120, raisin 120, figues 140, pommes 140. Outre la pomme de terre qui a fait couler beaucoup d?encre (70 DA le kilo), la laitue s?est mise elle aussi de la partie s?affichant à? 90 DA/kg. Tous les citoyens rencontrés sur place s?accordent à dire que les prix n?ont jamais atteint ce seuil. « Je me demande ce que je vais bien poser sur ma meïda ce Ramadhan », se lamente une sexagénaire. « D?habitude, la pomme de terre, élément de base de nombreux plats, tels que lekbab, le hachis parmentier ou autre chtit?ha batata, était à la portée des petites bourses ». « Désormais, à ce prix-là, elle est réservée au riches ! », ajoute-t-elle. Virée au marché Réda Houhou (ex-Clauzel) : même embrasement des prix. C?est à croire que les commerçants se sont donné le mot. Du côté des viandes blanche et rouge, pas de répit non plus. Faux-filet : 850 DA, côtelettes : 600 DA, foie et c?ur : 1400 DA, viande de mouton : 650 DA, viande hachée : 400 DA, steak : 550 DA. Le poulet est cédé à 220 DA le kg. Lorsqu?il est vidé, il coûte 300 DA/kg ! Quant à l?escalope de dinde, elle affiche 550 DA/kg. Après avoir fait plusieurs fois le tour des étales, Aâmmi Nacer s?arrête résigné chez le marchand de viande congelée (330 DA/kg). « Cette année, s?écrie-t-il, ce sera chorba frik à base de cette viande ! » Au marché Ferhat Boussaâd, ruée sur les étals de blé concassé (frik), vermicelles, fruits secs et épices. Là aussi, les prix se sont envolés. Blé concassé : 200 DA le kilo, pois chiches : 130 DA, pruneaux d?Agen et abricots secs : 350 DA. L?incontournable raisin sec fait dans la haute voltige avec 460 DA le kilo. Les ménagères habituées à préparer de délicieuses pâtisseries orientales, très appréciées face au feuilleton télé du soir, repartent avec des petits paquets : amandes : 650 DA, cacahuètes : 180 DA, noix de cajou : 650 DA, pistaches : 600 DA, noix : 500 DA. Légère bousculade chez les marchands d?épices qui écoulent des montagnes de poivre noir, poivre rouge, ras el hanout, cumin, carvi, grains d?anis? Les prix des autres produits de large consommation sont aussi « chauds » : huile de table : 110 DA (le litre), tomate en conserve (500 g) : 80 DA, farine : 40 DA, couscous : 70 DA, lait en poudre : 200 DA? Il est de coutume pour les ménagères de renouveler leur vaisselle à l?approche du mois de Ramadhan. Un petit tour chez les marchands de vaisselle de la rue Ferhat Boussaâd nous confirme cette tendance. Bol à chorba : 80 DA, assiette : 100 DA, verre à eau : 25 DA, nappe : 200 DA, serviettes : 150 DA la série de 6? « Cette année, les augmentations de tous les produits ont grevé mon budget, se lamente une cliente. Je me contenterai seulement de l?achat d?une nouvelle nappe, juste pour ??l?fal?? comme on dit chez nous. » Rentrée sociale 2007 : véritable casse-tête chinois pour les petites bourses. Ce Ramadhan, la chorba n?aura pas le même goût dans toutes les chaumières !
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Posté Le : 09/09/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : M. G.
Source : www.elwatan.com