Rebrab accuse Temmar de favoriser les étrangers Intervenant sur les ondes de la chaîne III, le P-dg du groupe Cevital et néanmoins important opérateur économique privé, a plaidé en faveur des nationaux dans la future stratégie de relance industrielle qui sera débattue du 26 au 28 février au Palais des Nations. Cette sortie vient après que le département de Temmar a été critiqué par le patronat qui reproche au ministre de la Participation et de la Promotion des investissements de favoriser, dans le document portant stratégie industrielle, les investisseurs étrangers au détriment des opérateurs locaux. Le patron de Cevital, Isaad Rebrab, a déclaré qu’il ne connaît pas de pays de par le monde qui a été développé par des IDE (investissements directs étrangers). Selon lui, tous les pays, sans exception, ont été plutôt développés par leurs propres enfants. «Même la Corée du Sud, prise en exemple par Temmar, fait-il remarquer, a été tirée vers le haut par les Coréens d’abord», dira M. Rebrab qui ajoutera que «s’il y a aujourd’hui des entreprises étrangères qui voulaient investir chez nous, c’est les entrepreneurs locaux qui vont les faire venir». Pour le P-dg de Cevital, dupliquer en Algérie le modèle coréen, singapourien ou taiwanais ne pose aucun problème. Sauf que, d’après lui, les Coréens se sont basés au départ sur quatre petites entreprises familiales qui sont devenues aujourd’hui des multinationales, tirant du coup leur économie vers le haut. «C’est tout le contraire de l’Algérie qui a exclu ses opérateurs nationaux au profit des investisseurs étrangers qui bénéficient des années durant de toutes sortes d’avantages», estimera M. Rebrab en parlant de «pratiques discriminatoires vis-à-vis des opérateurs locaux» alors que, selon lui, «les étrangers ne viennent dans un pays que pour en tirer le maximum de profits et les transférer dans leurs pays». Pour ce qui est des nationaux, il estimera que, dans leur majorité, «ils réinvestissent la totalité de leurs profits dans le marché local». De plus, explique M. Rebrab, «les investisseurs étrangers transfèrent leurs dividendes sans payer l’impôt sur les revenus qui est relevé chez eux pour enrichir leur pays». A propos des aspects dont on devrait tenir compte pour adopter une stratégie nationale industrielle cohérente, le patron du groupe Cevital, qui a eu à discuter de la question dans le cadre du forum des chefs d’entreprises (FCE), trouve qu’il fallait d’abord commencer par l’élimination de toutes les entraves que rencontrent les opérateurs économiques pour la réalisation et le fonctionnement de leurs entreprises, en les libérant de toutes les contraintes qui pesaient lourdement sur elles. Parallèlement, dans une économie ouverte et mondialisée, souligne Rabrab, la survie et le développement d’une entreprise reposent sur sa capacité à proposer des produits de qualité et compétitifs sur le plan international. En effet, la stratégie industrielle d’une entreprise ou d’un pays doit être, selon lui, centrée sur la recherche des avantages comparatifs qui lui permettent de remplir cette condition. Les pouvoirs publics, quant à eux, doivent plancher sur la création d’un environnement qui a été de tout temps hostile à l’émergence d’un secteur privé national qui a démontré, selon l’avis des analystes de la chose économique, suffisamment sa capacité à prendre le relais du secteur public dans la prise en charge du développement industriel au plan des investissements, de l’emploi et de la croissance économique.
Posté Le : 22/02/2007
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com