Algérie - Revue de Presse

A quelques jours de la rentrée scolaire



La fripe sauve les petites bourses Le marché de la friperie a pris place dans la capitale de l’Ouest. Confortablement. Un peu partout, ce sont des boutiques de ballots dits américains qui prolifèrent, comme pour venir à la rescousse des bourses moyennes, en raison de la détérioration du pouvoir d’achat. Oran «brûle» de partout avec ses boutiques hypertendance et autres magasins rutilants, ouverture économique aidant. Il est devenu difficile pour de nombreuses familles moyennes de les approcher tant il est vrai que les prix affichés sur certains produits de la confection sont carrément... prohibitifs. Aussi, les citoyens semblent n’avoir d’autres choix que d’avoir recours à la friperie. Une option qui fait d’ailleurs le «bonheur» de milliers de pères de famille, notamment ceux qui disposent d’un maigre revenu. A quelques jours de la rentrée scolaire, c’est la ruée vers les produits à bas prix. Une virée au niveau du marché d’El Hamri, en cette journée de vendredi, nous fait découvrir que la friperie, qui était quelque peu boudée il y a quelque temps, attire désormais beaucoup de monde, particulièrement les personnes issues des couches sociales moyennes. Ces clients sont parfois cadres dans une entreprise, fonctionnaires, étudiants ou simples chômeurs, mais tous sont attirés par la modicité des prix des produits proposés.«Raha tagdi, partout. Qu’est-ce que je peux faire avec un salaire de 12.000 DA et avec quatre enfants scolarisés. Là, au moins, les prix ne sont pas... écrasants», lâche ce père de famille qui estime avoir fait une bonne affaire avec la somme qu’il a déboursée. Les pères de famille soulagés Pour autant, beaucoup de pères de famille considèrent que certains produits de la confection, proposés à la vente, ne valent pas leur prix, à l’exception de ces tabliers scolaires affichés à 200 DA l’unité, ou des jeans pour enfant qui se négocient entre 250 et 300 DA la pièce. Une légère hausse liée à d’autres impondérables, notamment le paiement des droits d’entrée des camions livreurs, explique avec peine un commerçant qui dispose d’une table d’un mètre sur deux, pratiquement vide en cette journée de vendredi. Un sentiment, du reste, partagé par de nombreux revendeurs de ces produits qui subissent les aléas des marchés de Sidi El Khattab (Wilaya de Mostaganem), de Bir El Ater (Tebessa) ou encore de Tajnanet (Sétif). Il faut dire qu’un ballot de vêtements est écoulé à près de 10.000 DA. Autre détail: Chaque ballot pèse environ 45 kilogrammes. Il comprend environ entre 180 et 190 pièces de T-shirts, pantalons, chemises, vestes, jeans, manteaux, tabliers ou jupes et chemisiers… «La réalité amère, soutient un revendeur de Chlef, est que le marché des ballots américains n’emballe pas grand monde aujourd’hui à cause de cette montée subite des prix des ballots de vêtements qui se négocient actuellement à près de 15.000 DA. Les répercussions sont ainsi immédiates: lorsque ces grands marchés éternuent, ce sont tous les autres marchés secondaires qui s’enrhument.» Les commerçants de Médina J’dida offusqués A la place de Tafraoui, à Médina J’Dida, c’est carrément un Tsunami qui a déferlé, à tel point que de nombreux commerces patentés menacent de fermer boutique. Cette situation n’a pas été sans créer un précédent dans ce quartier qui représente pour les Oranais ce qu’était le World Trade Center pour les New-yorkais. «Nos clients ne viennent plus à cause de ce commerce informel qui a pris possession des lieux. Nous sommes assiégés de toutes parts par les commerçants à la sauvette. Il s’agit d’un sérieux problème de voie publique que les autorités locales doivent résoudre dans les meilleurs délais. Il y a peu, le collectif des commerçants du marché de Sidi Okba a adressé une pétition à qui de droit, pour en finir avec cette situation de non droit qui nous pénalise», s’écrie un commerçant qui se désole que les SOS sont restés sans écho. En attendant qu’une oreille attentive veuille bien capter leurs doléances, c’est pratiquement tout un environnement qui baigne dans l’informel. L’exemple de la rue Zaïter Abdelkader est encore plus édifiant. Envahie par le commerce informel, elle est en passe de devenir aussi le quartier général de la friperie. Ce type de commerce a tellement proliféré que le bâtiment d’en face renferme au rez-de-chaussée un nombre impressionnant de magasins de friperie. Des magasins qui font office d’entrepôts de ballots de vêtements, au même titre que ceux de Saint-Antoine, le quartier voisin, dont les prix défient toute concurrence. A quelques pas de l’école Pasteur, c’est le même constat. Ce sont des tables à perte de vue qui se sont spécialisées dans la vente de la friperie. Tôt le matin, ce sont des fourgons entiers qui déballent leurs marchandises, parfois étalées à même les trottoirs. Il faut dire que cet imbroglio ne date pas d’aujourd’hui même si certains commerçants sont montés récemment au créneau pour dénoncer ce fait accompli, notamment lors de cette journée du 15 août où ils ont menacé de faire grève. «Si, au moins, dit-on, ces vendeurs disposent d’un registre de commerce et paient leurs impôts, comme nous tous!» Ce qui semble leur donner du fil à retordre, ce sont les prix des vêtements de la friperie qui sont tout simplement imbattables. Pour l’anecdote, même les Asiatiques, réputés pour leur sens des affaires, ont baissé les bras. La preuve: Cette liquette neuve (une tunique pour femme) qui est proposée entre 500 et 600 DA, dans les magasins du centre-ville, écoulée à moins de 200 DA en Ville Nouvelle. Qui dit mieux ! C’est dire que vous pourriez trouver, par exemple, des chemises pour enfants à 10 DA, des pantalons à 100 DA et même des chaussures (des baskets) à 200 DA la paire. De quoi rendre le sourire à de nombreux pères de famille qui ont cassé leur tirelire en ces mois de vacances. Mais, Médina J’dida, c’est cela. Un lieu de négoce mais aussi de ralliement de tout ce beau monde en quête d’opportunités d’affaire. Safi Z.


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