C'est remarquable comme les derniers jours du ramadhan ressemblent aux
premiers : même affluence dans les marchés, même frénésie des achats et… mêmes
prix. Le carême tirant à sa fin et même si la date du premier jour de l'aïd
n'est pas encore officiellement annoncée, les ménagères ne veulent pas être
prises au dépourvu. Elles s'empressent d'acheter les produits de première
nécessité en quantité «suffisante», disent-elles, «notamment les légumes et les
fruits frais, en prévision d'un week-end de fête prolongé, sans regarder à la
dépense».
Aussi, ces derniers jours, elles
ont ajouté à leurs listes les divers matériels et ingrédients servant à la
fabrication des gâteaux traditionnels, faisant le bonheur des vendeurs de
beurre, de smen, de margarine, de caissettes en papier, d'eau de rose et de fleur
d'oranger qui font de bonnes affaires. Ainsi hier, les marchés de la ville
étaient archicombles. Au centre-ville, la circulation des personnes et des
véhicules était très dense et à mesure que l'on se rapprochait de l'entrée du
marché, elle devenait plus difficile encore. A l'intérieur, dans la cohue et le
bruit provoqué par les cris des marchands vantant leurs marchandises, on se
fraye difficilement un chemin vers les étals. Ces derniers sont entourés par
des grappes de clients qui achètent sans discuter.
Pourtant, ces derniers jours, et
après une accalmie, les prix ont connu une hausse générale. Au marché
Boumezzou, la tomate et l'oignon, qui étaient «descendus» un moment jusqu'à 15
dinars le kilo, se vendaient à l'occasion respectivement à 25 et 40-45 dinars
dans le marché des frères Bettou. Par contre, le prix de la pomme de terre est
demeuré le même depuis le début du mois de jeûne, c'est-à-dire 40 à 45 dinars
le kilo. Sur ces mêmes places, le prix du poulet reste stationnaire, entre 320
et 330 dinars le kilo, ainsi que celui du bœuf (750 dinars) et du mouton (850
dinars).
Interrogés, les marchands ne
manquent pas de vous toiser en pensant que c'est de l'impertinence que de
s'interroger sur les prix. «Le marché est comme ça aujourd'hui, consent à
répondre un boucher. La pluviométrie étant bonne, les producteurs veulent
conserver le cheptel pour la reproduction». Le marchand de légumes, de son
côté, vous rétorquera que les arrivages de la production des wilayas de l'Ouest
ayant fait défaut, les prix ont naturellement rebondi. Quant au citoyen,
fataliste comme il se doit, il vous fera remarquer que « lers spéculateurs ne
veulent pas en démordre et cherchent à nous tondre jusqu'à l'os. Et cela
jusqu'au dernier jour de jeûne».
Un retraité, qui, dit-il, a
encore trois enfants à charge et qui venait de percevoir sa maigre pension il y
a seulement quelques jours, dira avec résignation que celle-ci a été vite
épuisée, alors que la rentrée scolaire pointe son nez. «Je vais être contraint,
comme toujours, de recourir à l'emprunt, tout en essayant de convaincre
l'épicier et le boucher de reporter au mois prochain le règlement de leurs
créances».
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Posté Le : 06/09/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Mallem
Source : www.lequotidien-oran.com