Algérie

A quelques jours de l'aïd: Les marchés dans tous leurs états



C'est remarquable comme les derniers jours du ramadhan ressemblent aux premiers : même affluence dans les marchés, même frénésie des achats et… mêmes prix. Le carême tirant à sa fin et même si la date du premier jour de l'aïd n'est pas encore officiellement annoncée, les ménagères ne veulent pas être prises au dépourvu. Elles s'empressent d'acheter les produits de première nécessité en quantité «suffisante», disent-elles, «notamment les légumes et les fruits frais, en prévision d'un week-end de fête prolongé, sans regarder à la dépense».

 Aussi, ces derniers jours, elles ont ajouté à leurs listes les divers matériels et ingrédients servant à la fabrication des gâteaux traditionnels, faisant le bonheur des vendeurs de beurre, de smen, de margarine, de caissettes en papier, d'eau de rose et de fleur d'oranger qui font de bonnes affaires. Ainsi hier, les marchés de la ville étaient archicombles. Au centre-ville, la circulation des personnes et des véhicules était très dense et à mesure que l'on se rapprochait de l'entrée du marché, elle devenait plus difficile encore. A l'intérieur, dans la cohue et le bruit provoqué par les cris des marchands vantant leurs marchandises, on se fraye difficilement un chemin vers les étals. Ces derniers sont entourés par des grappes de clients qui achètent sans discuter.

 Pourtant, ces derniers jours, et après une accalmie, les prix ont connu une hausse générale. Au marché Boumezzou, la tomate et l'oignon, qui étaient «descendus» un moment jusqu'à 15 dinars le kilo, se vendaient à l'occasion respectivement à 25 et 40-45 dinars dans le marché des frères Bettou. Par contre, le prix de la pomme de terre est demeuré le même depuis le début du mois de jeûne, c'est-à-dire 40 à 45 dinars le kilo. Sur ces mêmes places, le prix du poulet reste stationnaire, entre 320 et 330 dinars le kilo, ainsi que celui du bÅ“uf (750 dinars) et du mouton (850 dinars).

 Interrogés, les marchands ne manquent pas de vous toiser en pensant que c'est de l'impertinence que de s'interroger sur les prix. «Le marché est comme ça aujourd'hui, consent à répondre un boucher. La pluviométrie étant bonne, les producteurs veulent conserver le cheptel pour la reproduction». Le marchand de légumes, de son côté, vous rétorquera que les arrivages de la production des wilayas de l'Ouest ayant fait défaut, les prix ont naturellement rebondi. Quant au citoyen, fataliste comme il se doit, il vous fera remarquer que « lers spéculateurs ne veulent pas en démordre et cherchent à nous tondre jusqu'à l'os. Et cela jusqu'au dernier jour de jeûne».

 Un retraité, qui, dit-il, a encore trois enfants à charge et qui venait de percevoir sa maigre pension il y a seulement quelques jours, dira avec résignation que celle-ci a été vite épuisée, alors que la rentrée scolaire pointe son nez. «Je vais être contraint, comme toujours, de recourir à l'emprunt, tout en essayant de convaincre l'épicier et le boucher de reporter au mois prochain le règlement de leurs créances».




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