Algérie

A quelques encablures des torches d’Arzew


Les habitants du domaine Della utilisent toujours des bougies Occupant depuis trente longues années le domaine Della Bahri à Arzew, à 1,5 km à l’est d’El-Mohguen, des familles vivent dans une précarité totale. Cette situation devient insupportable en hiver où les précipitations atmosphériques endommagent et emportent tout. En effet, les toits de ces taudis étant réalisés de roseaux, de morceaux de plastique et de cartons, la pluie s’infiltre facilement et rend la vie impossible. Pour voir de plus près dans quelles conditions vivent ces familles, nous nous sommes déplacées sur les lieux où nous avons pu avoir une idée sur l’immense détresse de ces gens et des conditions inhumaines dans lesquelles ils végètent depuis les temps où le président Houari Boumédienne dirigeait le pays. Sur place, nous avons constaté qu’il s’agit de refuges n’offrant aucune commodité et qui peuvent servir à tout, sauf... d’habitat à des personnes humaines. L’instinct de conservation aidant, cette situation catastrophique n’a pas pour autant empêché ces citoyens à cacher leur indicible misère dans ces lieux. Ici, et comme il fallait s’y attendre, point d’électricité. Les lieux étant isolés, les citoyens craignent pour leur sécurité. Afin de régler ce problème, ils confient avoir plusieurs fois saisi les autorités locales, à leur tête, Madame le chef de daïra d’Arzew et l’ancien maire auxquels ils déclarent avoir demandé de l’aide mais sans jamais rien obtenir d’eux. « Cela fait plus de 30 longues et infernales années, qu’à défaut de courant électrique, nous avons recours aux bougies, comme dans les temps immémoriaux» jurent les habitants de cette exploitation agricole. De même source, on assure que la Sonelgaz a également été sollicitée mais que cette société nationale a exigé de chaque famille le paiement de 4 millions de centimes pour raccorder leur domicile au transformateur situé 800 mètres plus loin. «Etant complètement démunis et sans ressources, nous ne pouvons satisfaire à cette exigence « reconnaissent nos interlocuteurs qui n’en peuvent plus de vivre indéfiniment dans une telle décadence. Pour s’approvisionner en eau potable, ces familles doivent faire le déplacement à l’hôpital d’El-Mohguen ou s’alimenter à partir des fontaines publiques de ce village. Pour ceux de leurs enfants scolarisés, aller à l’école équivaut à un harassant parcours du combattant. Pour ne pas être en retard, ils doivent, chaque jour, faire au moins 12 km à pied et s’exposer à tous les dangers qu’induit la proximité de l’autoroute. Selon ces citoyens, les responsables de la municipalité d’Arzew ne deviennent visibles qu’à l’occasion des campagnes électorales où ils courent après les voix de damnés de la terre auxquels ils font mille et une promesses qu’ils ne tiennent jamais. Une fois au pouvoir, assurent nos interlocuteurs, les élus oublient leurs engagements et tournent le dos aux pauvres hères. Mokdad A. et Nemili M.
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