« L'un des principaux défis d'un partenariat euro-méditerranéen serait
d'impulser une nouvelle dynamique qui permettrait de ne plus considérer les
pays du Sud comme de simples pourvoyeurs de matières premières ou uniquement
comme des opportunités de marché.» C'est ce qu'à déclaré en substance la
ministre marocaine de l'Energie, de l'Eau et de l'Environnement comme pour
répondre aux exigences faites par l'UE aux pays maghrébins pour qu'ils puissent
intégrer «progressivement» le marché intérieur européen. Le commissaire
européen avait pris le soin de noter que « le partenariat avec le sud de la
Méditerranée continuera d'exister dans le gaz et le pétrole mais sera complété
par les énergies renouvelables qui seront produites dans les pays du Maghreb
pour y être utilisées en Europe où elles seront exportées». Le ministre
algérien a parlé de première phase dans ce sens lorsqu'il a animé à la fin de
la réunion, la conférence de presse avec ses homologues de la région et du
commissaire européen. «Ella a été achevée dans les délais impartis et a concerné
un volet essentiel, celui de la formation.» Des séminaires et ateliers ont été
organisés à cet effet dans les trois pays et ont été, a-t-il affirmé, «
bénéfiques pour les cadres qui ont eu à s'imprégner des difficultés existantes
et le chemin qui reste à parcourir pour créer les compétences et les capacités
nécessaires en vue de consolider, développer et même créer les réseaux qu'il
faut pour ce marché». Il a été question dans cette phase
d'expertise pour soutenir le marché maghrébin, assurer le développement des
institutions, renforcer les connaissances et appuyer les compétences.
Il a aussi affirmé que «nous nous
intéressons au développement de l'énergie solaire et éolienne, nous étudierons
toutes les possibilités de leur développement dans le cadre maghrébin et celui
européen». «Les avancées de l'accord de 2007 portant sur la formation des
acteurs des marchés maghrébins aident de manière très forte nos trois pays à
assurer une meilleure intégration de leur marché de l'électricité entre eux et
aussi avec l'UE», a renchéri la ministre marocaine.
L'exigence d'un appui européen
Benkhadra estime qu'en premier, les pays maghrébins doivent avoir des
cadres en mesure d'accompagner les projets à cet effet parce que, a-t-elle dit,
«notre intégration va encore poser quelques problèmes». Elle fait savoir qu'il
existe un certain nombre d'actions pour harmoniser les règles d'exploitation de
cette énergie entre autres un renforcement récent introduit entre le Maroc et
l'Algérie de la ligne de 400 kW. Elle fait part d'une volonté de la création
d'une 3e ligne de connexion entre le Maroc et l'Espagne. «Ce qui demande un
effort conjoint et un appui de l'UE», dit-elle. Le ministre tunisien estime que
la déclaration d'Alger est une des bases du projet d'interconnexion maghrébin.
Pour lui, il y a possibilité de
lancer ensemble des centres d'excellence pour la formation de cadres dans
l'électricité et en particulier dans les énergies renouvelables. La Tunisie
travaille avec l'Italie sur une interconnexion sous-marine.
Le commissaire européen évoquera,
à cet effet, l'existence de projets pilotes concrets pour la réalisation d'un
ensemble important de connections allant du Maroc jusqu'au Proche-Orient et du
Portugal jusqu'en Grèce. Ce qui exige, selon lui, des réalisations de réseaux
très puissants, «un défi qui je pense sera réalisé avec succès». Il réitère
l'ambition européenne de connecter le marché maghrébin au marché européen «pour
desservir l'Europe et l'Afrique». Il promet «nous ferons tout le nécessaire pour
réaliser ces projets». Interrogé sur l'éventuelle harmonisation des
tarifications maghrébines, Youcef Yousfi a déclaré que pour l'instant «il est
question d'étudier les problèmes que posent ces tarifications dans les trois
pays.
L'harmonisation des tarifications «dans l'avenir»
Dans l'avenir, nous étudierons leur harmonisation.» La ministre marocaine
indiquera, elle, qu'il faut étudier d'abord les conditions de cette
tarification dans chaque pays puis aller après vers son rapprochement. Yousfi
rebondira pour noter que « le la tarification fait partie des dossiers que nous
étudierons avec nos partenaires européens dans le cadre de la mise en place
d'interconnections entre les marchés maghrébin et européen. Nous verrons
comment étudier ces prix dans le Maghreb et devons parler avec les Européens
pour la commercialisation de l'électricité dans le marché européen. »
La ministre marocaine qui réclame
«une vision stratégique plus large, globalisée et intégrée dans le cadre de
l'UPM», estime que « ce partenariat appelle la mise à niveau urgente des
économies, des institutions et de la gouvernance de la partie sud pour une
intégration harmonieuse et fructueuse dans l'espace euro-méditerranéen. Car il
ne peut y avoir de coopération et d'échanges équitables et durables qu'entre
des ensembles égaux et développés.» Ce qui oblige, selon elle, « l'UE à un plus
grand effort dans les transferts de technologie et une plus grande ouverture de
ses marchés aux produits du Sud». Elle note que pour l'instant, «les liaisons
intermaghrébines de l'électricité ont permis l'entretien des réseaux, de
sauvegarder les réseaux par les délestages de solidarité et d'harmoniser les
règles d'exploitation entre les dispatchings et la mise en place de procédures
pour l'échange de formations techniques nécessaires au bon fonctionnement des
réseaux synchrones. »
Amina Benkhadra n'oubliera pas de
souligner que « le développement des capacités de production électrique et le
renforcement des interconnexions sont favorables pour accélérer nos échanges
électriques transfrontaliers qui ne dépassent guère aujourd'hui 1% de la
consommation de chacun de nos trois pays ».
En réponse à une question sur la
signature ou pas d'un accord énergétique entre l'Algérie et l'UE, le
commissaire européen a déclaré que « je suis convaincu que dans les mois à
venir, il y aura une clarification des questions des deux côtés qui permettra
de signer un mémorandum Under standing et une convention sur les questions
énergétiques». Pour lui, «notre invitation à cette réunion montre que le
gouvernement algérien veut arriver à un consensus dans le domaine».
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 21/06/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : G O
Source : www.lequotidien-oran.com