A quand une industrie nationale '

Facteur - La hausse des prix du matériel informatique est due, en premier lieu, à l'absence d'une industrie nationale en la matière.
Les produits d'importation envahissent, en effet, le marché national et la régulation des prix devient de plus en plus incontrôlable. D'ailleurs, l'ensemble des vendeurs ou propriétaires de magasins spécialisés dans la vente de ces produits imputent la hausse des prix à l'importation. «Nous ne pouvons vendre à des prix bas, alors que nous importons ces produits de l'étranger. Nous les payons, nous aussi, très cher, sans compter les taxes douanières et les coûts de l'importation.
Nous aimerions bien vendre beaucoup et satisfaire tous les clients, mais tant que ce matériel n'est pas fabriqué en Algérie, nous pensons que les prix resteront élevés», ont souligné, à l'unanimité, nos interlocuteurs.
La seule initiative en matière de production informatique était l''uvre de la compagnie Condor qui avait lancé, en 2010, le montage de micro-ordinateurs. Le même opérateur a amélioré ses performances fin 2011, en produisant des cartes mère, ce qui a rendu la production à 100% algérienne, mais les prix appliqués sur le marché restent élevés en raison de l'absence de concurrence.
Il est évident, en effet, qu'une seule compagnie ne peut satisfaire l'ensemble de la demande en la matière estimée à des centaines de milliers d'ordinateurs. Ce qui est plus pénalisant sur ce point, c'est que ce secteur ne semble pas revêtir une grande importance pour le ministère de l'Industrie et des Petites et Moyennes entreprises. Il n'y a même pas de projets annoncés pour la mise en place d'une industrie informatique dans notre pays.
Pourtant, les discours sur la nécessité de doter l'ensemble des citoyens de moyens technologiques de pointe ne manquent pas. «Je ne comprends pas l'attitude des pouvoirs publics qui cherchent à fabriquer des voitures localement, des projets qui nécessitent des milliers de milliards de dollars, alors que pour une industrie informatique qui ne coûte pas très cher aucun projet n'est enregistré.
D'une part, on veut se diriger vers une société technologique et d'autre part, on compte sur l'importation», regrette un propriétaire de magasin de vente de matériel informatique. «Tant que cette situation perdure, il n'y a aucun espoir de voir les prix baisser.
Au contraire, il y a plutôt le risque de voir le marché inondé par des produits contrefaits, et dans ce cas, ce sont les citoyens à faibles revenus qui vont payer la facture car ils seront contraints d'acheter des produits de mauvaise qualité qui ne serviront pas longtemps», intervient un autre commerçant.
Beaucoup reste à faire pour rendre le matériel informatique accessible. Voilà un autre défi auquel est confronté le pays en ce début du XXIe siècle.