Algérie

A quand un véritable Salon du livre ' Clôture du 17e Salon international du livre d'Alger



Photo : M. Hacène
Par Wafia Sifouane
De retour au palais des expositions Pins Maritimes, le Salon international du livre d'Alger (Sila 2012), dans sa 17e édition, a fermé ses portes samedi dernier, après avoir enregistré un taux extraordinaire de visiteurs durant ces dix jours. Avec plus de 630 éditeurs cette année, entre Algériens et étrangers, venus de 40 pays, comme l'a annoncé le commissaire du salon, ce 17e Sila, comme à l'accoutumée, a été l'évènement de ce mois-ci. Il est même devenu le principal centre d'intérêt et point de convergence des Algérois et des habitants des régions alentours, qui ont afflué en grand nombre jusqu'à saturer le vaste parking de la Safex et saturer le tramway. Ce moyen de transport, fraîchement inauguré, a été tout simplement pris d'assaut, à tel point où il est arrivé que les conducteurs soient obligés de faire descendre des passagers car les portes ne pouvaient plus se refermer. Du jamais vu ! Pour le dernier jour du Sila, qui est perçu par la majorité beaucoup plus comme un souk qu'un salon du livre, les visiteurs étaient là bien prêts et déterminés à dévaliser les stands. A l'intérieur comme à l'extérieur des pavillons, une innombrable foule était là. Hommes, femmes et enfants étaient de la visite. Le Sila est une attraction à ne pas rater. Même si la majorité des éditeurs rencontrés se sont accordés à le qualifier de véritable rendez-vous pour les amoureux des belles lettres, le Sila prend cependant les airs d'un immense souk où sont écoulés les stocks de livres, surtout du côté des éditeurs étrangers. En effet, si quelques éditeurs algériens ont plus ou moins fournis quelques efforts en matière de décoration de stand et présentation de livres, la majorité écrasante des éditeurs venus de pays arabes se sont contentés de déposer les ouvrages à même le sol, ne prenant parfois même pas la peine de déballer les cartons, car ça facilite l'enlèvement quand on vend en gros, ce qui est interdit par le règlement du salon, mais on n'en a cure. Et les acheteurs, des grossistes, ne manquent pas. Ils étaient même nombreux à débarquer pour faire le plein d'ouvrages, qui se retrouveront par la suite en vente dehors.Avec pour slogan «Mon livre, ma liberté», le Sila, placé sous le signe de la célébration du cinquantenaire de l'Indépendance, a donné l'occasion à l'Histoire de se réécrire, avec la parution d'un nombre important d'ouvrages, essais et portraits consacrés à l'Histoire et à la guerre de
Libération nationale. Considéré comme le N°1 des ventes chez les éditeurs algériens, les livres consacrés à l'Histoire ont eu à faire face à une rude concurrence, celle des livres parascolaires et livres religieux et cela en l'absence d'une quelconque volonté de thématiser le salon et de l'encadrer. Quelques heures avant la fermeture des portes, certains éditeurs, et malgré le fait qu'ils soient informés par les organisateurs que cela devait se faire le lendemain de la clôture, avaient déjà plié bagages. Hélas, pressés de rentrer chez eux, ces éditeurs déserteurs ont laissé leurs stands vides malgré la présence du public. Pour les remises habituelles sur les prix des livres le dernier jour, cette année nous avons constaté que les remises se sont vraiment faites rares et ont été minimes, de quoi décourager les petites bourses. Autre anomalie observé ce dernier jour, c'est la tenue de plusieurs ventes dédicaces en même temps et cela dans l'indifférence totale des gens, qui étaient plus préoccupé de remplir leurs sacs que de rencontrer des auteurs. Pour les éditeurs français, tels que Acte Sud, Galimard et l'harmattan, ils se sont, comme d'habitude, contentés de remplir leur étals tout en chargeant les commerciaux de réaliser de bon chiffres de ventes. Aucun de ces éditeurs ne s'est montré présent à ce salon, ce qui signifie qu'ils ne considèrent pas le Sila comme un salon de professionnels mais comme un marché spécial tiers monde. Par ailleurs, même si le Sila est qualifié de réussite, il demeure quand même un événement sans aucune orientation, un lieu où l'on peut vendre et acheter des livres, rencontrer des auteurs et passer de bons moments en plein air, est-ce cela le rôle d'un salon international du livre '


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