Algérie

A quand la reprise à 100 dollars'


A quand la reprise à 100 dollars'
Le congrès de l'Ugta qui se tient actuellement est l'occasion de revenir sur le plan quinquennal et l'événement est mis à profit par le gouvernement pour communiquer sur ce dossier.C'est après quelques jours qui ont suivi la signature de la loi de finances de 2015, que le gouvernement entame sa campagne de communication, pour expliquer les effets de la chute du prix du pétrole et c'est le président de la République lui-même, qui a pris la parole par le biais d'un message adressé aux congressistes de l'Ugta. D'un autre côté, le patronat a aussi son mot à dire sur ce dossier et le séminaire sur la loi de finances organisé par la Chambre de commerce en est le témoignage pour donner une vision compréhensible du budget. Ce dernier s'équilibre à 125 dollars le baril de pétrole, que ce soit pour les dépenses d'équipement que pour les dépenses de fonctionnement.Dans ce contexte, pour couvrir les dépenses de fonctionnement, l'Algérie a besoin d'environ 50 dollars le baril à condition que la quantité d'hydrocarbures exportée soit constante. Selon Lyes Kerrar, analyste financier, avec un baril à 60 dollars, il reste 10 dollars le baril ou environ 5 milliards de dollars pour les dépenses d'équipement par an ou encore le double, c'est-à-dire 10 milliards de dollars par an avec un baril du pétrole à 70 dollars. Ces chiffres donnent la capacité de financement par le Trésor des investissements en prenant comme hypothèse que les dépenses de fonctionnement restent constantes et sans endettement. Mais il y a aussi la possibilité pour l'Etat d'aller chercher plus de ressources en s'endettant localement pour financer les investissements ou émettre des bons du Trésor.Il ajoute que naturellement dans ce contexte cela nécessitera plus de rationalité dans les investissements. «On devra s'assurer que l'argent est bien investi dans ce qui permettra de créer de la croissance. Ce n'est pas une mauvaise chose en soi que d'avoir plus de rationalité», selon lui.Le gouvernement doit donc chercher les ressources mais leur disponibilité dépendra de la capacité à convaincre que ces investissements seront bien gérés et créeront de la croissance. Il estime qu'il y a des capitaux même au niveau international qui sont disponibles pour les bons investissements.Il y a aussi le marché qui peut financer ce qui rapporte des revenus à même de rembourser les prêts et rémunérer le capital. «Ce n'est pas une question de grands ou petits projets. Des aéroports, des autoroutes peuvent être structurées en project finance s'il y a de l'activité et cash flows permettant de justifier l'investissement», dit-il. Mais cela nécessite une bonne structuration financière, de la bonne gestion et de la transparence.Par ailleurs, Lyes Kerrar ne veut pas s'avancer sur la question du cours futur des hydrocarbures. Mais il se réfère à l'initiative «Nabni» qui refuse de baser l'avenir sur le cours du baril de pétrole ou d'hypothétiques découvertes, ce qui «serait équivalent à jouer l'avenir du pays aux dés».Car «nous avons un meilleur avenir en misant sur notre jeunesse, notre capacité à créer de la richesse, à entreprendre», ajoute-t-il.Il est à rappeler que de la part du gouvernement, il y a déjà une volonté de révision du plan quinquennal pour une rationalisation de la dépense au moment où d'autres sources prévoient une réduction du nombre de projets nouveaux. L'Algérie maintiendra ceux à caractère social et agricole car les réserves de change peuvent le lui permettre. Il faudra cependant introduire une rationalisation des importations et intensifier les investissements de substitution.La raison en est que le prix du pétrole pourrait continuer à baisser en 2015, le temps pour les stocks accumulés d'être résorbés par la consommation alors que la reprise de la croissance mondiale se fera lentement et n'aura pas d'effet immédiat sur les prix.Du côté de l'offre, il y aura une baisse progressive en raison de la baisse des investissements coûteux en offshore ou pour les schistes. Néanmoins, il se pourrait qu'une reprise des prix va s'annoncer sans aller à 100 dollars pour ne pas encourager les investissements dans les autres sources d'énergie.


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