Retard à l'allumage. L'industrie chimique tient vraisemblablement son plan de développement stratégique. Sauf que le document doit traverser encore quelques étapes avant qu'il ne soit fin prêt afin de servir d'aiguillon à un secteur qui doit jouer un rôle de premier plan pour arrimer l'Algérie à un nouveau modèle de croissance. Le plan de relance économique a été adopté par les deux chambres (Assemblée populaire nationale et Conseil de la nation). Un feu vert qui ouvre une nouvelle ère économique laquelle doit permettre au pays de s'affranchir de la rente pétrolière. Parmi les secteurs qui doivent contribuer, il y a celui de la chimie qui est encore au stade de l'échauffement, alors que la compétition est ouverte. C'est ce que laisse entendre en tout cas, un communiqué du holding Algeria Chemical Specialities ACS/Spa. Le plan de développement stratégique du holding Algeria Chemical Specialities ACS/SPA, activant dans plusieurs domaines chimiques, sera très prochainement soumis à son assemblée générale, en prévision de son approbation, avant sa mise en application, a indiqué son P-DG, Abdelghani Benbetka, qui a reconnu que sa confection a accusé du retard. Ce plan, bien que retardé par les aléas de la pandémie de Covid-19, a été discuté, d'abord, avec les premiers responsables des filiales relevant du holding ACS, avant d'être débattu au niveau du conseil d'administration (CA) avec les experts chargés de son élaboration, a-t-il précisé. Le projet ne manque toutefois pas d'ambition. Le plan stratégique vise à renforcer et mettre à niveau l'outil de production pour booster la productivité et promouvoir la production des filiales d'ACS et augmenter leurs parts de marché, a expliqué le P-DG du holding. Il vise également l'intégration économique avec le lancement, chaque année, de nouveaux produits de substitution à l'importation, en commençant par les industries les plus simples «pour aboutir à une production industrielle diversifiée». Il faut souligner que le holding Algeria Chemical Specialities, qui dispose de 32 sociétés publiques, destine quelques-unes dont Tonic, Socothyd, Enap et Enpc, à l'exportation, notamment vers les pays africains. Un challenge qui vire au mirage vu la situation financière dans laquelle pataugent certaines d'entre elles. Tonic Industrie et le Groupe Enad Sour El Ghozlane se heurtent à des difficultés de trésorerie qui freinent la relance de leur activité. La privatisation de l'Enad a engendré une dette de 9 milliards de dinars à la société mère, impossible à rembourser a révélé Abdelghani Benbetka, qui a indiqué qu'elle souffre, également de lacunes sur le plan technique, avec des équipements «vétustes» et l'indisponibilité de pièces de rechange, déplorant, au passage, le fait qu'aucun investissement n'a été réalisé depuis 25 ans par cette entreprise. Les fonds octroyés, en 2012, par le CPE, d'un montant de 2 milliards de dinars, dans le cadre du plan de développement destiné au soutien de l'activité et à la mise à niveau des investissements, n'ont pas suffi en raison de la perte considérable des parts de marché, a-t-il indiqué, tout en faisant remarquer que la réhabilitation juridique du complexe et la reprise de l'activité nécessitent «des fonds colossaux ne pouvant être supportés par le Trésor public». Pour ce qui est de Tonic-Industrie, elle enregistre également une situation financière déséquilibrée, mais dispose d'un plan de charge et d'une part de marché, a fait savoir le patron d'ACS, qui a évoqué la nécessité d'une «restructuration profonde et d'un soutien fort de l'actionnaire», afin de dépasser les problèmes environnementaux qui étaient à l'origine de sa crise. Il faut rappeler que la production du secteur des industries chimiques a reculé de 3,3% au premier trimestre 2021, selon des chiffres publiés le 3 août 2021 par l'Office national des statistiques. A-t-il les yeux plus gros que le ventre' L'avenir nous le dira...
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Posté Le : 03/10/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed TOUATI
Source : www.lexpressiondz.com