A quand la fin des fuites d'eau ?

De toute évidence, les fuites d'eau feront, encore et pour longtemps, partie du décor à Constantine. La ville compte quelque 600 km de conduites et selon des informations recueillies auprès des organismes concernés, seuls 70 km ont été, à ce jour, renouvelés. Pour ce faire, des accords ont été signés avec deux entreprises: l'une chinoise et l'autre française pour la réalisation de ce programme de réhabilitation du réseau. Pour son suivi sur le terrain, un organisme dépendant de l'Algérienne des Eaux a été mis sur pied sous la dénomination de «ADE Projets». La société chinoise est chargée du remplacement de ces conduites défectueuses, tandis que la Marseillaise des Eaux, assurera les contrôles, à posteriori, des travaux réalisés. Ceci avec, en toile de fond, la mise en service récente du barrage de Béni-Haroun et la perspective d'une alimentation permanente en eau potable de Constantine. Alors que toute la population s'attendait à une amélioration de l'alimentation, à l'éradication des innombrables fuites et à la fin des coupures intempestives, c'est une situation inverse qui est vécue par les Constantinois. Plus les jours passent et plus de fuites innombrables sont enregistrées, dans la plupart des quartiers de la ville et des principales communes de la wilaya. Les responsables de l'ADE, questionnés sur cette situation assez paradoxale, nous ont déclaré que les fuites enregistrées sont dues à plusieurs facteurs. Par exemple les cités comme Oued El-Had, Benchergui ou Bellevue, ont de vieilles conduites d'alimentation qui finissent souvent par éclater, conséquence de la forte pression. Dans ce cas et sauf si la partie du réseau dépendant de la responsabilité de l'abonné n'est pas défectueuse, il y a intervention de l'ADE qui procède au remplacement des vieilles conduites par une nouvelle tuyauterie en polyéthylène, les canalisations en plomb et en tôle galvanisée ayant été interdites. Pour ce qui est des fuites qui surgissent sur les nouvelles installations, l'ADE se contente d'en informer les Chinois pour intervention, comme cela a été le cas, récemment, à la cité Loucif où une «rivière» d'eau potable s'est écoulée dans ce quartier, des jours durant, parce que l'on avait oublié de fermer l'ancienne conduite qui devait être désactivée. En fonction, nous dit-on de ses moyens, l'ADE intervient au cas par cas et tente de limiter les dégâts. Aucune solution immédiate n'est donc envisagée. D'autant plus que, selon nos interlocuteurs, le plan des conduites de la ville ne reflète pas la réalité exacte du terrain, ceci suite aux branchements des nouvelles cités dont certains ne sont pas conformes au cahier des charges, comme signalé dans l'immense cité Boussouf où les conduites placées ne sont pas conformes, ce qui a, d'ailleurs, créé un litige. Comme quoi, Il faudra donc attendre encore longtemps pour que la situation connaisse une amélioration.