La France vient d'effectuer le premier pas vers la réparation de l'une de ses plus graves erreurs du passé.
Il s'agit des essais nucléaires dans Sud algérien et en Polynésie. Elle a présenté, hier, son premier plan d'indemnisation des victimes, doté de 10 millions d'euros en 2009. Ce plan, le fruit d'une longue lutte menée essentiellement par les vétérans de l'armée française, concernera également les victimes civiles. Cette nouvelle pourrait mettre du baume au c'ur aux milliers de victimes, que ce soit en Algérie, en France ou en Polynésie, en attente depuis de longues et dures années d'une prise en charge médicale adéquate et d'une réparation de la part de l'Etat français.Objet de vives contestations, ce « plan » sera soumis au Parlement d'ici fin juin. Ce texte de loi pourrait être considéré comme une avancée. Car, désormais, c'est à l'Etat français d'établir la preuve que telle ou telle personne se réclamant victime des rayonnements ionisants n'a pas été irradiée. Cela va nécessairement alléger le dossier de la victime et lui faciliter l'accès aux indemnisations. Côté algérien, les victimes doivent malheureusement encore attendre à leur grand dam, car elles ne sont toujours pas répertoriées.Il n'y a pas de chiffres exacts. On entend parler de 30 000 parfois 60 000 victimes. Mais aucun travail n'a été fait pour connaître le nombre de victimes, mortes ou toujours en vie. La région de Reggane continue de souffrir des effets de rayonnements ionisants.Selon le chercheur Abdelkadhim El Aboudi, spécialiste du nucléaire, beaucoup de maladies répandues dans toute la région du Touat sont les conséquences directes des essais effectués entre 1960 et 1966. Des centaines, voire des milliers d'habitants de Reggane, souffrent de malformations, cancers et autres maladies rares affectant le système immunitaire. Pour ce chercheur, les preuves sont bien les corps des victimes. D'où la nécessité d'ouvrir des centres de recherche spécialisés pour pouvoir détecter les éléments radioactifs et soigner les personnes irradiées. L'apparition de telles maladies qui ne sont pas aussi répandues dans les autres régions du pays renseigne sur les effets des radiations qui sont encore intenses dans les zones habitées dans la région. Tenant compte de ce constat, des associations, à l'image de celle du 8 Mai 1945, réclament outre les indemnisations, une décontamination des zones irradiées.Le plan présenté par la France ne prévoit pas de décontaminer les zones touchées par les effets radioactifs. Ce texte de loi va de toute évidence profiter surtout aux victimes militaires françaises, dont certaines avaient participé à des opérations d'essai.
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Posté Le : 25/03/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : M. A. O.
Source : www.elwatan.com