Algérie

«A priori favorable»



L'Algérie est a priori favorable au projet d'unionméditerranéenne dans le cas où il aurait pour but de « régénérer les cadres decoopération existants ».Mourad Medelci fait dans la nuance au sujet du projet misen avant par le président français Nicolas Sarkozy. On attend de voir. Laposition exprimée est moins abrupte qu'à l'égard de la proposition d'intégrerla PEV (Politique européenne de voisinage), que le ministre a une nouvelle foisdéclinée, au motif que l'Algérie ne veut pas aller dans cette direction sanssavoir pourquoi et si elle est en mesure d'assumer ses implications.Pourtant, ce que dit Medelci sur la PEV pourraits'appliquer au projet d'union méditerranéenne, dont les contours sonttotalement flous, contrairement à la Politique européenne de voisinage qui estdéjà formalisée. Le projet d'union méditerranéenne s'inscrit-il dans l'optiquede redonner de la vie au processus de Barcelone ? C'est une question qui estposée et qui n'a pas obtenu de réponse édifiante. Si l'on répond parl'affirmative, cela donnerait raison à ceux qui estiment que l'initiative duprésident français fait « doublon » par rapport aux cadres existants. C'est d'ailleursà ce sujet que des réserves européennes se sont exprimées en relevant que leprojet français manquait encore de « maturité ».Pourtant, il semble bien que le projet défendu par NicolasSarkozy se fonde sur un constat d'insatisfaction à l'égard du processus deBarcelone et qu'il tend à s'y substituer. C'est donc un nouveau cadre de lacoopération entre l'Europe et la rive sud de la Méditerranée qui cherche à semettre en place.Apparemment, M. Medelci ne fait pas cette lecture et neperçoit pas le projet comme « un risque pour le processus de Barcelone et laPolitique européenne de voisinage » et qu'il va au contraire « un peu alimenterles autres processus, c'est une étape supplémentaire ». Il reste à convaincreles autres pays européens, non méditerranéens, que cela est le cas. Et cela nesemble pas être évident. A moins qu'il ne faille voir dans les propos deMedelci une volonté de cadrer le projet, de le ramener aux cadres decoopération existants. Dans ce cas, on est dans une sorte de soutienconditionné. Il faudra attendre, comme le font d'ailleurs beaucoup de paysconcernés, des clarifications sur ce projet, ses contours et sa finalité.L'aspect positif dans les déclarations de Medelci estl'annonce que les pays de l'UMA vont discuter de cette question à la fin dumois à Rabat. Ce n'est pas trop tôt, mais ce n'est pas trop tard. Les paysmaghrébins doivent se concerter sur le sujet et être plus actifs dans laconception d'un projet qui demeure à l'état d'idée. Car il est affligeant devoir que ces projets européens, quelle que soit leur faisabilité, se fondentsur l'idée qu'il existe un espace maghrébin, alors que cette évidence continueà ne pas être perçue de ce côté-ci de la Méditerranée.


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