A pas de tortue

Déception? La qualité du débit de connexion reste loin de répondre aux aspirations des férus du web.Après plusieurs mois de tergiversations, de déclarations contradictoires de hauts responsables du secteur des télécommunications et d'attente «fiévreuse» d'une majeure partie des Algériens, la troisième génération d'Internet via la téléphonie mobile (3G) a été introduite en décembre 2013. Un retard démesuré a été observé pour le lancement d'une technique qui a déjà «vieilli» dans des pays ayant, pourtant, beaucoup moins de moyens humains et matériels que le nôtre. Les opérateurs de téléphonie mobile ont redoublé d'imagination pour lancer des campagnes publicitaires alléchantes, vantant «la magie» de cette nouvelle technologie, sa performance et, surtout, sa capacité à «révolutionner la vie des jeunes».?Les annonces avaient commencé plus tôt que prévu, ce qui a poussé l'Autorité de régulation des postes et des télécommunications (ARPT) à rappeler les opérateurs à l'ordre et à les contraindre à?suspendre leur publicité jusqu'au lancement effectif de la 3G. La «danse» s'est estompée pendant plusieurs jours, avant qu'elle ne reprenne de plus fort, à même de «faire tourner la tête» à des jeunes férus d'Internet et aspirant à avoir une connexion leur permettant de rester branchés loin des casse-têtes d'avant. Malheureusement, l'offre est loin d'être à la hauteur des attentes. La connexion est le plus souvent très lente, et il faut attendre plusieurs minutes pour ouvrir une page web, sans parler du téléchargement d'un document ou d'une vidéo qui nécessite jusqu'à une heure de... patience. «J'entends souvent à la radio parler de la 3G++. C'est inadmissible?! on n'a même pas encore atteint la 3G, alors qu'on évoque une étape supérieure. Pour moi, cette 3G est une arnaque à grande échelle», rouspète Yacine, étudiant en informatique à l'université de Bab-Ezzouar (Alger). «Rien n'a changé par rapport à la 2G, à part la nomination?! Tous les gens qui se bousculaient pour s'inscrire à cette 3G l'ont regretté, puisqu'elle n'a rien apporté en termes de qualité de connexion à Internet», intervient Mourad, également étudiant au même institut. Les jeunes sont, en effet, déçus des prestations offertes par les opérateurs de téléphonie mobile, qui ne sont, déjà, pas parvenus à couvrir l'ensemble des régions du pays en matière de réseau téléphonique. «On ne comprend pas comment l'ARPT donne à ces opérateurs des licences pour exploiter la 3G, avant qu'ils n'assurent leur présence totale en termes de téléphonie. C'est vraiment inadmissible que même la technologie fasse l'objet de gros mensonge?!», rouspètent plusieurs autres jeunes interrogés sur le sujet. Certains de nos interlocuteurs ont avoué avoir même «écrasé leurs puces 3G», au vu de leur inutilité.