Algérie

À partir de 2021 : "L'Algérie n'importera plus de semences de pomme de terre"



Le ministre de l'Agriculture, du Développement Rural et de la Pêche, Abdelkader Bouazghi, a affirmé samedi à Guelma que "l'Algérie se passera définitivement de l'importation de semences de pomme de terre en 2021" après le succès de leur production locale.Dans une déclaration à la presse à la ferme Richi Abdelmadjid dans la commune de Belkheir, le ministre a indiqué que cette ferme a réussi "grandement" dans la maîtrise technique de la production en quantités de plants de pommes de terre de première génération (G1) permettant la production des plants de deuxième génération G2 et "la satisfaction des besoins nationaux en semences Super Elite".
S'étendant sur 1000 hectares, la ferme Richi-Abdelmadjid qui consacre 100 hectares et 325 serres modernes à la production des plants de pomme de terre vit "une phase historique dans l'agriculture algérienne" parvenant pour la première fois à produire localement des semences de pomme de terre, a souligné le ministre.
"L'Algérie, a-t-il ajouté, qui importe actuellement entre 120.000 et 150.000 tonnes de semences de pommes de terre soit entre 90 millions et 100 millions dollars, couvrira entièrement ses besoins en semences de pommes de terre selon le programme tracé après l'excellente maîtrise de l'itinéraire technique de production de plants 100 % algériens de ce tubercule et après l'implication de plusieurs entreprises dans ce programme".
M. Bouazghi a également relevé que la maîtrise du processus de production de plants de pomme de terre constitue une seconde phase de réalisation du vaste programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika visant à assurer la sécurité alimentaire du pays après la première phase de maîtrise de la production de semences de céréales notamment de blé. Le ministre a suivi à l'occasion un exposé des responsables de la ferme Richi-Abdelmadjid qui a réceptionné en 2018 environ 800.000 mini-tubercules fournis par la la société agro-développement (Sagrodev) de Sétif pour la production de plants G1 donnant un rendement moyen de 450 quintaux à l'hectare.
Lors de l'inspection des activités de pêche continentale sur le barrage Bouhemdène dans la commune de Hammam Debagh, le ministre a exhorté les responsables locaux à favoriser la création de zones d'activités spécialisés en aquaculture notamment après l'aval accordé par le conseil des ministres pour la création de pareilles zones.
Le ministre a visité la ferme pilote Mouissi Tahar dans la commune de Tamoulka spécialisée dans le conditionnement des semences et l'élevage ovin ainsi que le barrage Medjaz Begar dans la commune d'Ain Mekhlouf destiné à l'irrigation de 317 hectares.
Il s'est également rendu à un complexe agroalimentaire et une conserverie de tomate respectivement à Belkheir et Ain Benbeidha et à un entrepôt de céréales à Bouchegouf.

Examiner et évaluer les programmes de production
D'autre part, le secrétaire général du ministère, Kamel Chadi, a présidé cette semaine, une réunion de travail consacrée à la filière pomme de terre pour examiner et évaluer les programmes de production en cours, a indiqué un communiqué du ministère. Cette réunion, ayant pour but l'examen et l'évaluation des programmes de production en cours (arrière saison, primeur et saison) et apporter les améliorations pour augmenter les capacités de production et de régulation, s'est tenue en présence des directeurs des services agricoles des wilayas productrices de la pomme de terre, les directions centrales concernées, le président du Conseil interprofessionnel de la filière et l'Office national interprofessionnel des légumes et des viandes, a précisé la même source.
L'évaluation a porté sur les programmes de production de pomme de terre de consommation, toutes tranches confondues, au titre de la campagne 2017/2018, qui a fait ressortir des niveaux de production "très appréciables", estime le ministère.
A cet effet, le volume de la tranche arrière-saison est de 16.575.567 quintaux, celui de la tranche primeur est de 1.033.285 quintaux, alors que celui de la tranche saison est de 23.829.363 quintaux.
La réunion s'est également penchée sur le dispositif de régulation de la pomme de terre de consommation saison 2017-2018, dont le déstockage a atteint les 820.960 quintaux (84% de l'objectif global) avec un impact sur les prix notamment durant la période de soudure.
Concernant les programmes de production de la pomme de terre de consommation de la campagne en cours, le ministère a annoncé qu'une superficie de 59.875 hectares a été plantée en arrière saison avec des prévisions de production estimées à 17.773.523 quintaux, soit une hausse de production de 10% par rapport à la campagne écoulée.
Il a ajouté que 8.431 ha ont été récoltés à ce jour avec une production de 2.071.300 quintaux.
Pour la tranche primeur, les plantations ont atteint un niveau de réalisation de 64% et se poursuivent au niveau des régions littorales avec une prévision de productions de 1.153.550 quintaux.
Par ailleurs, 72.015 hectares d'intentions de plantation pour la tranche saison ont été arrêtés et dont les plantations ont déjà démarré au niveau des zones précoces avec une superficie 1.531 hectares, note la même source. En outre, et afin d'encadrer ces différents programmes, toutes les dispositions organisationnelles, techniques, financières ont été prises pour assurer une mobilisation optimale de l'ensemble des intervenants sur le terrain qui se résument notamment, la mobilisation de la semence en variété et classe pour couvrir les besoins des agriculteurs, la disponibilité des engrais et des produits phytosanitaires et l'accompagnement multiforme des agriculteurs et autres opérateurs de la filière pour encourager les investissements et moderniser les exploitations agricoles.
Il a également été procédé à l'encadrement rapproché de la production par les instituts techniques et centres spécialisés, à travers des campagnes de sensibilisation et de vulgarisation de proximité, la mobilisation de l'Office national interprofessionnel des légumes et des viandes pour accompagner et appuyer les agriculteurs, et l'implication du Conseil Interprofessionnel de la pomme de terre au niveau national et local pour renforcer la concertation entre la profession et l'interprofession notamment sur les questions liées à la régulation de ce produit.
Cette réunion a été également une occasion pour M. Chadi de donner des orientations pour la mise en ?uvre des programmes tels que projetés tout en insistant sur la professionnalisation de tous les opérateurs intervenants dans cette filière.
Il a, dans ce sens, instruit les directeurs des services agricoles de mettre en place des équipes pour le suivi et l'évaluation des opérations de plantation et de récolte ainsi que les questions liées aux prix de la semence et de la pomme de terre.


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