A. Ouyahia: Tripoli a compris que l'Algérie n'expulsera pas la veuve et les enfants de Kadhafi

Dans un entretien au quotidien français, le Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, a exclu que l'Algérie livre à la Libye ses encombrants hôtes. Il a rappelé, néanmoins, qu'en échange de son hospitalité, la veuve de Kadhafi et ses trois enfants s'engagent à s'abstenir de nuire aux autorités libyennes depuis le territoire algérien. « C'est un contrat que nous arrivons à faire respecter », a-t-il dit.
Dans un entretien réalisé hier et publié aujourd'hui par le quotidien français Le Monde, le Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, a déclaré que les membres de la famille de Mouamar Kadhafi (sa veuve et trois de ses enfants), réfugiés en Algérie, ne seront pas expulsés vers la Libye. « Il n'est pas concevable, dans nos traditions, que la famille de votre voisin, fuyant un désastre, vienne dans votre maison et que vous la mettiez dehors », a't'il justifié, affirmant tout son bonheur que les autorités libyennes aient « fini par comprendre » la position algérienne.
Ahmed Ouyahia a, néanmoins, précisé au Monde qu'en échange de cette hospitalité, les encombrants refugiés s'engagent à ne se livrer à aucune activité « hostile à la Libye » depuis le territoire algérien. « C'est un contrat que nous arrivons à faire respecter », a-t-il dit.
Cette déclaration vient en écho à celle, faite par le ministre algérien des Affaires étrangères Mourad Medelci, le 5 mars dernier à Tripoli et dans laquelle il avait réitéré l'engagement de son pays à interdire à cette famille de faire de la politique depuis son refuge algérien. Nous les avons « reçus pour des raisons humanitaires mais il n'est pas possible (qu'ils) touchent à un cheveu du peuple libyen » avait-il dit.
La veuve du colonel Kadhafi, Safia, et trois de ses enfants, Aïcha, Hannibal et Mohamed, se trouvent depuis le 29 août 2011 en Algérie. Le bien-fondé de cet « asile humanitaire » a été contesté par des membres du Conseil national de transition (CNT) libyen, surtout après des déclarations médiatiques d'Aicha Kadhafi dénonçant les novelles autorités de Tripoli.
Pour rappel, le 29 novembre 2011, Aicha Kadhafi - la plus politique des membres de la famille de l'ex-despote libyen - avait mis Alger dans l'embrassas en appelant les Libyens à se révolter contre le CNT dans un message audio diffusé par la chaîne de télévision syrienne Al-Raï. « Même si vous n'entendez plus sa voix, mon père (') est toujours parmi nous. (') N'oubliez pas ses commandements vous enjoignant de continuer le combat », avait-elle dit, condamnant avec virulence le Conseil national de transition (CNT) parvenu au pouvoir, selon elle, « avec l'appui des avions de l'OTAN ».
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