Algérie

A nous...la fête!



De l'est à l'ouest, du nord au sud, la célébration de Yennayer ou de «Yennar» et «Ras l'Aâjouza», «Ras l'Aâm», sont une expression consacrant l'An berbèreDe l'est à l'ouest, du nord au sud de l'Algérie, la célébration de Yennayer ou de «Yennar» et «Ras l'Aâjouza», «Ras l'Aâm», sont des appellations qui renvoient à une même symbolique festive, consacrant de la sorte l'inauguration du jour de l'An berbère.
Le premier jour de l'Année berbère sera fêté en apothéose en 2018, la fête prendra une connotation officielle et symbolique à la fois, sur tout le territoire national. Cette consécration où le festif côtoie le rituel aura un sens historique, qui inaugure le mythe fondateur du calendrier berbère, ancré dans la sécularité de ce peuple foncièrement amazigh et jaloux de son ancestralité et ses valeurs millénaires.
Le premier jour du calendrier agricole est fêté de la même façon dans toutes les régions du pays et même dans l'Afrique du Nord.
De l'est à l'ouest, du nord au sud de l'Algérie, la célébration de Yennayer ou de «Yennar» et «Ras l'Aâjouza», «Ras l'Aâm», est une expression qui renvoie à une même symbolique festive consacrant de la sorte l'inauguration du jour de l'An berbère. C'est un rituel fort en ce sens qu'il rappelle l'attachement des autochtones de ces régions à une seule valeur, celle de la terre et de la moisson comme signes de fertilité et d'abondance.
La richesse en matière de célébration de cette journée dans l'est du pays que ce soit à Constantine, l'ex-bastion de la Numidie orientale et de l'Aguellid Jugurtha et à Batna jusqu'aux confins de Souk-Ahras et Tébessa, est presque la même, voire identique, sauf que certains us et rites prennent le dessous en termes de spécificités liées à chaque localité. Les Constantinois donnent à Yennayer une empreinte quasiment traditionnelle à travers des mets et des repas à base de semoule, c'est un signe qui renvoie à l'attachement à la mère nourricière qui est la terre. A Constantine, la célébration prend l'allure d'un moment majeur de par le signe apparent et manifeste d'un Yennayer affichant son abondance et sa fertilité durant trois jours, le coq est vu comme symbolique omniprésente durant cette célébration. Le coq est perçu comme signe annonciateur d'une année qui sera jonchée de fertilité, d'abondance et de richesse. Ce qui est singulier à Constantine par rapport au dîner de l'année, c'est la présence quasi entière du plat fétiche des Constantinois, à savoir «Trida tadjine», une préparation à base de blé moulu où l'ensemble de la famille participe à ce festin, le mettant dans un parfum des ancêtres où la communion se fait sentir même par rapport aux absents qui verront leurs parts réservées au même pied d'égalité que les présents. Il y a aussi le «cherchem» comme prolongement de ce dîner de l'année, c'est un plat composé de féculents, à savoir pois chiches, blé et fèves sèches parfumés au cumin que l'on sert chaud arrosé d'un filet d'huile d'olive.
C'est la même chose qui se fait à Batna et Khenchela, mais au lieu qu'il y ait de la «trida», c'est la «chekhchoukha» et le «mefetet» qui sont les deux préparations à base de blé aussi. Mais le coq est substitué au caprin de par la spécificité de la région dans le domaine de l'élevage.
L'ouest du pays fête Yennayer depuis des lustres, l'ancrage de cette célébration dans l'Oranie en général se précise dès le début du mois du janvier et jusqu'au passage de la journée culte de Yennayer, c'est-à-dire le 12 janvier, les rites de cette fête s'expriment avec ostentation à travers l'atmosphère qui règne dans les grandes ruelles et les grands marchés populaires des régions de l'Ouest.
Ce qui est fascinant dans cette fête de Yennayer, c'est que même les régions de l'ouest du pays lui réservent le même cérémonial consistant à rassembler les familles autour d'un dîner qui inaugure la nouvelle année agraire avec des assentiments qui incarnent la bonté, l'espoir de voir cette nouvelle année ramener son «Saba» qui est le signe d'un rendement exubérant et abondant qui a trait à l'agriculture. Le dîner est auréolé et orné de la même manière dans toutes les régions du pays par de la viande blanche, le coq en l'occurrence. C'est le dénominateur commun de l'ensemble des régions qui se reconnaissent foncièrement dans cette tradition ancestrale. L'Oranie a ses variantes en matière de plats fétiches qui singularisent une région par rapport à une autre, mais le «cherchem» est présent aussi comme plat principal chez les Oranais. Mais le «berkoukes» qui est un plat à base de blé aussi est très répandu dans cette région.
Ce qui est remarquable dans la région de l'Ouest, c'est que à Tlemcen l'on assiste à un carnaval où l'on voit la représentation de l'histoire de ce calendrier, à travers des scènes montrant les gens porter des masques d'animaux en quête de nourriture. C'est un spectacle qui renseigne sur l'ancestralité de cette fête millénaire.
Le M'zab et l'Erg et le Touat dans la région du Sud font de la datte, le cérémonial du Yennayer, mais le dîner de l'année est fêté dans son esprit, en ressuscitant la dimension agraire de symbole berbère. Le centre du pays est d'emblée, plongé dans le festif au rythme d'un Yennayer étoffé par les variantes de ce cérémonial. La Kabylie lui donne un caractère immatériel à travers la transmission orale des épopées et des «amachahoute» c'est-à-dire des contes suivis d' «ichawiken» en rapport avec le dîner de l'année qui est appelé communément «imensi ousseguasse» où le couscous accompagné d'une sauce caractérisée par la présence du haricot portant un point noir appelé le haricot kabyle et aussi le poulet comme signe de la fertilité. Tout compte fait, Yennayer dans les régions du Nord ont un trait commun, celui de consacrer cette fête en lui donnant un sens qui nous renvoie à l'attachement à notre culture et notre référentiel berbère.
Assegwas Ameggaz.


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