A mon signal, dites merci !

Grève des imams. Qu'ils trouvent ici l'expression de ma pleine, entière, durable et longue, longue, longue solidarité !Rrrrron !
Si ! Si ! Ne me dis pas le contraire ! Ces dernières heures, tu la sens l'amertume profonde. En d'autres temps, ils auraient agi autrement. Mais là, pas un mot. Silence lourd. Leur président vient purement et simplement de les dissoudre. Sans autre forme de procès. De les faire disparaître. Et aucun d'entre eux ne le remercie pour cette dissolution. Ah ! Les temps changent. Et les exaspérations montent. Je me souviens d'une époque où tous, sans exception, du CC au BP, du BP au CC, en passant et repassant par les mouhafadhas et les kasmas auraient applaudi à leur dissolution. Dans des communiqués enflammés d'amour passionnel pour le Boss, ils auraient en ch'ur qualifié leur «trucidage», leur assassinat collectif de «décision éclairée, sage et pleine de promesses pour l'avenir du parti et de la Principauté». Certains d'entre eux, poussant le zèle jusqu'au X-Files, auraient redemandé une rasade d'acide pour se dissoudre encore plus vite dans l'oubli. Mais, aujourd'hui, aux portes de 2019, rien ! Pas de joie sonore des dissous. Même pas une joie «mouh'tachama», timide, surjouée. Silence de cathédrale au pays de la Grande Mosquée ! Ça sent la grogne. Le relâchement coupable dans les rangs. Allons ! Que diable ! Faites montre de plus d'énergie, Dissoutes et Dissous du Parti ! Plus d'entrain au moment où vous disparaissez dans le bain-marie ! Dites votre abnégation joyeuse à vous voir effacés ! Chantez les louanges de l'Effaceur. Attention ! Car tout autre comportement pourrait être assimilé à de la sédition. Ya sidi, à défaut de zerda, faites au moins semblant de fumer du thé et de rester éveillés à votre cauchemar qui continue.
H. L.